Un safari à Uda Walawe

Publié le 05 août 2015 par Bourlingueur @jonathancusteau

Entre  le parc national de Yala, où la majorité des léopards sont observés, et celui d'Uda Walawe, reconnu d'abord pour sa quantité d'éléphants, mon coeur balançait. Mais comme on me disait que de plus en plus de léopards pouvaient être observés à Uda Walawe, c'est vers là que je me suis dirigé.
Avec mes deux amis d'Haputale, j'ai conclu une entente avec un chauffeur de tuk-tuk. Il nous emmènerait tous les trois directement à Uda Walawa, le village à l'entrée du parc. Plusieurs recommanderont de dormir à Embilipitiya, un village plus grand où le transport en commun s'arrête en chemin vers Tangalle. Mais Uda Walawa est beaucoup plus proche de l'entrée du parc.
Nous nous sommes donc entassés à trois à l'arrière d'un tuk-tuk, sous la pluie, pour trois heures sur des routes cahoteuses. Le plus gros avantage était d'emprunter le chemin le plus direct. La suspension n'était pas extra, mais je ne crois pas que c'était pire que les autobus. Ces derniers auraient probablement transité par Pelmadulla, où il m'aurait fallu faire un transfert.
À Uda Walawa, notre chauffeur nous a déposés directement au Safari Farm Lodge, où nous attendait le propriétaire. Nous étions les seuls clients dans cet établissement en bordure d'un chemin de terre. Pour le Nouvel an, il nous a ouvert la salle à manger de son autre hôtel, fermé pour les célébrations, et il nous a préparé un repas juste pour nous. Au retour, il nous a intimés de bien verrouiller les portes et les fenêtres et de n'ouvrir à personne, sous aucune condition.
Pour 3500 roupies, on nous avait offert un safari dans le parc d'Uda Walawe. Le prix paraissait raisonnable.
Dans notre Jeep, qui comportait une ouverture à l'avant pour que nous puissions voir à 180 degrés, il nous a conduit à l'entrée, où s'entassent généralement les chauffeurs et les guides. Ce jour-là, ils n'étaient pas nombreux à solliciter les touristes. On peut imaginer que c'était lendemain de veille pour plusieurs.
L'environnement d'Uda Walawe est beaucoup plus dégagé que celui de Wilpattu et il paraît plus simple d'apercevoir des animaux.
D'emblée, en croisant un étang, nous avons vu des dizaines de buffles qui prenaient un bain. C'était déjà plus que lors de mon safari précédent.

Il est souvent recommandé de prendre un guide, qui saura apercevoir les animaux bien mieux que les chauffeurs. Pour nous, le conducteur faisait quand même très bien le travail. Et si on dit qu'à Yala les Jeep se suivent et s'entassent autour des animaux, à Uda Walawe, l'achalandage est un peu moins important et il permet parfois d'apprécier le calme. Ce n'est pas parfait, mais les situations conflictuelles sont semble-t-il moins fréquentes.
Après les buffles, nous avons aperçu quelques oiseaux, dont un toucan à corne. Et bien sûr, les éléphants ont fini par apparaître. Ils sont beaucoup moins imposants que les éléphants d'Afrique mais demeurent impressionnants. Ceux qui se tiennent en bordure du chemin ont parfois tendance à s'énerver quand les Jeep s'approchent un peu trop, mais on peut penser que le comportement humain y est pour quelque chose. Nous avons vu un éléphant se lancer à la poursuite d'un véhicule qui s'éloignait. Tout indique que c'était simplement une manoeuvre pour signaler le mécontentement de l'animal.

Il faut dire que le comportement des chauffeurs n'est pas toujours exemplaire. Cinq ou six véhicules s'étaient entassés près d'un groupe d'éléphants encerclant un arbre. Deux bébés étaient réfugiés derrière leur mère, au centre, et s'abritaient des regards. Les éléphants adultes ne disposaient pas de beaucoup d'espace pour bouger sans s'approcher des intrus que nous étions. Un chauffeur coincé dans le peloton, qui en avait assez d'attendre, a choisi d'empiéter sur le gazon et de passer tout le groupe par l'intérieur, infligeant un stress indu aux animaux. Je n'ai pas particulièrement apprécié cette pratique et j'ai vu les pachyderme d'énerver. Heureusement, il n'ont pas décidé de charger les autres véhicules demeurés immobiles.

Un peu plus loin, au bout de la route, nous nous sommes arrêtés devant un lac où, semble-t-il, nagent des crocodiles. C'est surtout la beauté du paysage qui a retenu mon attention, d'autant plus qu'il était agréable de pouvoir me délier les jambes. Pas vu d'animaux dangereux dans les parages.
Sur le chemin du retour, nous avons croisé plusieurs autres éléphants, mais aucun léopard. Et après quelques heures, il nous a fallu rentrer à l'hôtel et voir à passer notre chemin.
Au final, j'ai préféré Uda Walawe à Wilpattu, simplement parce qu'on peut y voir plus d'animaux. Je regrette seulement de n'avoir pu ajouter le léopard à la liste des animaux que j'ai observés. Mais dans les parcs du Sri Lanka, c'est une loterie. Même à Yala, il n'est pas garanti de voir un gros félin.

Le tuk-tuk dans lequel nous étions entassés pendant trois heures. 

Safari Farm Lodge