Five photos, five stories #1


Attention, je me lance dans un tag particulier, un vrai challenge, qui me vient de Evelyne Holingue. Evelyne est française et vit aux États-Unis depuis de nombreuses années, nous nous sommes d’ailleurs rencontrées virtuellement sur les sites d’expats. Evelyne est écrivain, je n’ai pas du tout la pression. Elle est l’auteur de romans pour enfants en anglais. Son dernière livre « Chronicles form Château Moines » se passe en France. Sur son blog, Evelyne écrit aussi bien en anglais qu’en français et traduit souvent ses billets. Pour une fois, je me suis donc décidée à en faire autant. J’ai beaucoup de mal à me traduire. Je ne sais pas par quelle langue commencer à écrire. Et quand j’essaie de traduire, je m’applique bien pendant trois minutes, en suivant le texte comme il faut. Mais il y a toujours une nouvelle idée saugrenue qui arrive soudain dans mon esprit tordu et je finis par me perdre dans mes éternelles parenthèses jusqu’à ce que la traduction n’est plus aucun rapport avec le texte de départ . Je me fais des nœuds moi-même…

Les règles du challenge Cinq Photos, Cinq Histoires sont simples :

Une photo et un texte associé à la photo pour cinq jours consécutifs.

Le texte et sa longueur sont laissés au choix du blogueur/blogueuse.

Contacter un autre blogueur/blogueuse pour continuer le challenge. Aucune obligation, bien sûr.

The rules of the Five Photos, Five Stories Challenge are simple:

Post a photo each day for five consecutive days.

Attach a story to the photo. It can be fiction, non-fiction, poetry, or a short paragraph. It’s entirely up to the individual.

Nominate another blogger to carry on the challenge. Your nominee is free to accept or decline the invitation. This is fun, not a command performance!

Je commence fort, puisque je vais déroger à la règle, et poster une photo et donc un texte par semaine. C’est bien le temps qu’il me faut pour m’assurer que les deux textes en français et en anglais se ressemblent vaguement. I start well, as I will not follow the rule. I Will post one picture and one story weekly.  I need at least a week to make sure both versions, in French and in English are kind of similar (and that the English one is not pure gibberish…that’s it, I knew it, I cannot translate without starting on something else.)

 Five photos, five stories #1 
Le bassin d’Arcachon 

J’ai commencé par l’anglais, la traduction française est en-dessous.

A few summers ago, I dragged the whole family (with just 4 kids at the time…and we thought it was a challenge, ahaha) to the Bassin D’Arcachon, in the south-west of France. I come from there, I spent all my childhood summer holidays there…I wanted my children to experience a typical French summer. Well, typical for me anyway (Marichéri is parisian)

The journey was an adventure in itself,  a delightfull zillions of miles with kids asking: 

– Are we there yet? Muuuuuuum? 

-Muuuuuuum,  I don’t like that DVD.  Do something, nooooooow. 

-Muuum, can we stop for ice-cream? Daaaaad? 

-Muuuuum,  I dropped my ice-cream in the dvd player and it does a weird buzzing sound and we cannot ear the dvd. And I still don’t like it . It’s boring.  Do something, noooooow.

-Daaaaad,  are we there yet? 

When we finally arrived, Marichéri and I were about as relaxed as an nuclear bomb about to explode, the kids were like a bunch of hysterical monkeys with electrical springs instead of shoes and screaming as melodiously as a mob of epileptic cats playing the violin. I calmly marched everybody (« get moving and shut up or I force feed you the DVDs player! ») over the sand dunes, between the pine trees, and there it was, my ocean, the Atlantic Ocean…they all went quiet until L’Ado asked me why I have left, because it was paradise. I almost cried (no, I am not over sensitive. I am worse…)

Over the holidays, we ever went to a feria, a popular (very popular. I mean Essex popular) fete like the dozens and dozens that rhythm the summers in the South west of France, the kind of village fetes I used to love when I was young (I mean younger, obviously. I am still very, very young. L’Ado, shut up and stop laughing!). That particular one, being in the Bassin d’Arcachon was supposed to celebrate oysters, like you need an excuse to have a feria! There were hundreds of people, enjoying the fete, families with young children, retired people, a few  tourists mesmerised by the atmosphere of…well, fun. Everybody is outside, on the village square decorated with lanterns, you have tents servings food and drinks (ok, let’s be honest, lots and lots of alcohol), long wooden tables with strangers sitting together, brass bands playing all those very…hum..poetic songs (you know the kind, basically about having a laugh and getting a tiny little bit drunk, all in good fun). I was in my element, standing on a wooden table, shouting the words of the songs I remembered so well ( I cannot sing for the life of me)…I was not trying to get noticed, this is normal behaviour at a feria, sitting quietly, that’s weird. Making a fool of yourself very loudly is the norm. And I saw my children, my English children having the time of their life, joining in with the same energetic bad taste as their mum, I was so proud of them. Obviously my Parisian Marichéri was a bit lost…that and the fact that he is extremely allergic to sea food…I don’t think he really enjoyed this wild celebration of oysters (and white wine)…but still, I almost cried, again.

That summer, the weather was perfect, warm, like in my memories, not the kind of warm we have in England when my friend are basking in a very timid sun and I am freezing with a big jumper on. The sky was blue, a deep,  wonderful blue, not light blue like an English sky…I was perpetually moved by bubbles of perfection. Tiny, minuscule bubbles. Microscopic bubbles. Because, it was exactly like my childhood summers. Except, everything got smaller, older (not me. I am still the same size, I stopped growing a very long time ago). Beautiful like the wonderful picture Marichéri took, and like it, decaying slowly under the sun. It was a bit like Groundhog Day too. Like nobody had changed at all. It was weird. It was suffocating…I reminded me why I love this place so much. And why I could not wait to escape it. 

Il y a quelques étés, j’ai traîné toute la famille (on n’avait que 4 enfants…et on croyait que c’était du boulot, ahaha!) sur le Bassin D’arcachon, dans le Sud Ouest. Je viens de cette région, j’y ai passé toutes les vacances d’été  de mon enfance…je voulais que mes enfants vivent un été français typique, enfin typique pour moi, parce que Marichéri est parisien.

Le voyage avait déjà été une aventure à lui tout seul, avec ses milliers et milliers de kilomètres merveilleux, les enfants chouïnant en continu:

– C’est quand qu’on arrive? Mamaaaaaan? 

-Mamaaaaan, j’aime pas ce dvd. Fais quelque chose, maintenaaaaant. 

-Mamaaaaaan, on peut avoir une glace? Papaaaaaa? 

-Mamaaaaaan, j’ai fait tombé ma glace dans le lecteur de dvds, et maintenant, il fait un bruit bizarre et on peut plus entendre le dvd. Et je l’aime toujours pas. C’est nul. Fais quelque chose, maintenaaaaaaant!  

-Papaaaaa, c’est quand qu’on arrive? 

Quand on est enfin arrivé, Maricheri et moi étions aussi sereins qu’une bombe atomique au bord de l’explosion, et les enfants ressemblaient à un troupeau de singes hystériques, montés sur des ressorts électriques, hurlant aussi mélodieusement qu’un amas de chats épileptiques jouant du violon. J’ai calmement ordonné à tout le monde de se bouger (vous avancez et vous la fermez, ou je vous fais bouffer le lecteur de dvds), on a passé les dunes de sable, entre les pins, et il était là, mon océan, l’Atlantique….ils se sont tous tus jusqu’à ce que L’Ado me demande pourquoi j’étais partie d’ici, parce que c’était le paradis. J’ai failli pleurer ( je ne suis pas trop émotive. Je suis pire).

Pendant ces vacances, on a même été à une feria, une fête populaire (très populaire, carrément comme dans l’Essex) comme toutes celles qui rythment les étés du Sud-Ouest, ces fêtes de village que j’adorais quand j’étais  jeune (je veux dire plus jeune que maintenant, je suis toujours très jeune bien-sûr. Tais-toi L’Ado, et arrête de te  marrer). Étant sur le Bassin, cette fête était sensé être en l’honneur des huîtres , comme si on avait besoin d’un prétexte pour faire une feria. Il y avait des centaines de personnes, s’amusant, des familles avec de jeunes enfants, des retraités, quelques touristes égarés abasourdis par l’ambiance…tout le monde est dehors, sur la place du village décorée de lampions, il y a de grandes tentes où l’on sert à manger et à boire (bon, d’accord, des litres et des litres d’alcool), de longues tables en bois où l’on s’assoit à côté de parfaits inconnus, des fanfares jouent toutes ces chansons …euh, très poétiques (vous voyez, le genre de chansons à boire, mais dans la bonne humeur). J’étais dans mon élément, debout sur une table en train de brailler les paroles dont je me souvenais si bien (je suis infichue de chanter). Je n’essayais pas de me faire bêtement remarquer, c’est un comportement normal dans une feria, rester calmement assis, ça c’est bizarre. Alors que se ridiculiser bruyamment, c’est banal. Et là, j’ai vu mes enfants, mes enfants anglais qui s’ éclataient comme des petits fous,  avec tout le mauvais goût tapageur de leur mère. J’étais très fière d’eux. Évidemment, mon parisien de Marichéri se sentait un peu perdu…en plus, il est extrêmement allergique aux fruits de mer, je ne pense pas que cette fête tonitruante de l’huître (et du vin blanc) lui ait particulièrement plue…mais j’ai failli pleurer, encore. 

Cet été là, la météo était parfaite. Il a fait chaud comme dans mes souvenirs, pas comme en Angleterre quand mes amies se dorent aux rayons timides d’un pale soleil et que je grelotte sous un gros pull. Le ciel était bleu, un bleu profond, merveilleux, pas le bleu clair du ciel anglais…j’étais constamment émue par ces bulles de perfection. De petites, minuscules bulles. Microscopiques bulles. Parce que tout était exactement comme les étés de mon enfance. Sauf que tout était plus petit, plus vieux (pas moi bien sûr, je fais toujours la même taille, il y a très longtemps que j’ai arrêté de grandir). Magnifique comme sur la belle photo prise par Marichéri, mais rouillant peu à peu sous le soleil. Un peu comme le jour sans fin aussi. Comme si personne n’avait changé. C’était étrange. C’était suffoquant…ça m’a rappelé pourquoi j’aime tellement cet endroit. Et pourquoi j’avais tellement hâté d’y échapper. 

Si il reste quelqu’un d’assez courageux pour avoir lu jusqu’au bout, je passe la main à Carrie. Pas d’obligation bien-sûr, ni besoin de faire un texte en anglais. 


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Et si vous partiez à l'aventure direction un camping en Côte d'Azur ?
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