Ce fameux permis que j’ai passé il y a quelques mois déjà, je n’allais pas vous laisser sans nouvelle ! Que vous ayez le permis français, ou même le permis international… Vous devrez, dans tous les cas, repasser votre permis aux USA, si vous résidez sur le territoire plus de 3 mois.
Pourquoi mon permis français ne marche pas aux USA ?
En France, quand on passe le permis, c’est pour la vie (sous condition de garder tous ses points intacts), même si on déménage à l’autre bout de la France.
Aux USA, ça ne marche pas comme ça. Le permis américain comporte une date d’expiration, donc il faut le renouveler tous les 4 ans. Mais aussi, il est rattaché à l’Etat, et non pas au niveau fédéral. Pour rappel, ce pays fait 10 fois la France en superficie…
Par exemple, le permis à New York n’est pas le même que celui de Californie… L’Etat où vous passez le permis doit être celui où vous résidez. Donc quelqu’un qui déménage dans un autre Etat, doit repasser son permis. C’est valable pour tout le monde ! Nous, Français, ne dérogeons pas à la règle.
Vous pourrez vous servir de votre permis français pendant les 3 premiers mois, sans être hors la loi. Rien ne vous empêchera de l’utiliser après ces 3 mois, les locations de voitures ne regardent pas ce détail. Par contre, vous ne serez plus en règle au niveau de l’assurance, et vous ne pourrez pas posséder de voiture à votre nom.
Le secret du permis de conduire américain
Le permis américain ne sert pas seulement à conduire… Il sert aussi à entrer dans les bars ! C’est l’ID (pièce d’identité) par excellence !
Aux USA, à chaque entrée dans les bars et discothèques vous sera demandé votre ID. C’est comme ça, c’est la loi. Bien sûr, votre passeport est aussi accepté, et souvent (pas tout le temps), votre carte d’identité française. Le problème, c’est que ce premier est très précieux ! Il contient lui-même, notre pass pour les USA : le visa ! Donc l’emmener partout en soirée, je trouve ça vraiment risqué…
Je vais donc vous donner une petite astuce ! Si vous ne souhaitez pas passer votre permis pour diverses raisons (courte période aux USA, pas envie de conduire, etc.), je vous recommande de demander votre non driver license à la DMV (Department of Motor Vehicles). C’est tout simplement le permis des non-conducteurs ! Surprenant, n’est-ce pas ? Elle ne vous donnera pas le droit de conduire, certes, mais elle vous sera très utile en soirée, puisqu’elle joue très bien le rôle de l’ID.
Passons maintenant aux choses sérieuses : le driver license, le permis pour conduire !
Passer son code
Bien sûr, le permis du New Jersey est différent de celui de New York. Pour l’obtenir dans le NJ, il suffit de passer le writing test (le code). Pour New York, c’est le writing test et le road test (le code, et la pratique).
Le writing test est la première étape, et c’est au DMV que ça se passe. On aurait tendance à penser que les DMV sont des auto-écoles, mais rien à voir. Aux USA, les auto schools (auto-écoles) servent à donner des leçons de conduite en salle, et en pratique. Vous passerez aussi votre road test dans une auto-school. À ne pas confondre avec le DMV, qui est un organisme qui s’occupe des writing tests, de délivrer les permis, mais aussi les plaques d’immatriculation. C’est comme en France, on passe le code à la sous-préfecture…
Détails du writing test, NY vs NJ
Writing test NY
Il se présente sous la forme d’un QCM : une feuille volante et un crayon de papier. Le but est d’annoter la bonne lettre dans la case en bas à droite de chaque question. Il en est constitué de 20, dont 4 concernant les panneaux. Pour valider le test, il faut avoir 14 réponses justes au minimum au total, dont 2 sur les panneaux. Le temps n’est pas limité.
Writing test NJ
Il se présente, de même, sous la forme d’un QCM. Mais cette fois, ce n’est pas 20 questions, mais 50 ! Le test est passé sur ordinateur. Pour le valider, il faut avoir 40 réponses justes au minimum. L’astuce est de passer celles auxquelles vous ne savez pas répondre, car il vous sera possible ensuite de revenir dessus ! En plus, le score s’affiche en temps réel, donc dès que vous obtenez 40 réponses justes, vous n’aurez pas besoin de répondre au restant.
Etape 1 : Le réviser en ligne
Pour ce qui concerne le writing test, la préparation se fait chez soi, tranquillement. Tout se fait en ligne. J’ai suivi, à mon rythme, le Driver’s Manual (manuel du conducteur) sur le site de la DMV. J’ai passé tous les QCM de fin de chapitre. Les tests sont faits pour s’entraîner. Je m’étais fixée un chapitre par jour, donc 1 semaine en tout.
Si vous souhaitez évaluer votre niveau, vous pouvez aussi vous entraîner sur des examens blancs. Notez que les questions d’entrainement seront exactement les mêmes que le jour de l’examen ! Et il n’y aura pas de mises en situation à la française du genre : « Si la voiture en face de moi a mis son clignotant, mais que les pompiers arrivent derrière, et qu’un piéton est en train de traverser, que dois-je faire … ? » Very easy!
Etape 2 : Le passer à la DMV
Pour trouver l’agence qui vous convient le mieux (le plus proche de chez vous par exemple), rendez-vous sur le site de la DMV. Pour le jour J, il n’y a pas besoin de prendre de RV. Je vous conseille par contre de vous y rendre le matin à l’ouverture.
Pour rassembler le nombre de points suffisants à l’éligibilité de mon dossier, voici les documents que j’ai dû apporter :
– ATM card (carte de débit)
– SSN card (carte de sécurité sociale)
– Passeport français
Selon les Etats, les justificatifs à fournir sont différents. Ils sont, dans tous les cas, spécifiés dans le Driver’s Manual.
Quand je suis arrivée à l’ouverture, il y avait déjà la queue dehors ! Et pourtant, en ni une, ni deux, j’étais installée dans la salle de test. Ça décoiffe !
Le flux a été ultra rapide. On m’a très vite orienté vers la bonne salle, avec un formulaire à remplir, et un numéro de passage. Arrivée dans la salle d’accueil des examens, j’ai eu à peine le temps de m’asseoir pour remplir le papier, que mon numéro apparaissait déjà à l’écran !
Arrivée au guichet demandeur, l’employé m’a fait remplir à la hâte le document, et m’a ensuite expédié à la salle de test, où j’ai récupéré, à l’entrée, le QCM, le crayon, et les instructions. Et me voilà installée à une chaise tablette, prête pour l’examen, un peu déboussolée de la rapidité du processus. Ouch !
Bon, ben, il n’y a plus qu’à ! Les questions du QCM m’étaient tout à fait familières, puisque c’était les mêmes que dans les tests d’entraînements ! En 2 minutes, c’était plié. Et j’analysais les autres candidats de la salle, déjà là avant que j’arrive, penchés sur leur questionnaire, comme si c’était le quizz de l’année ! Y a-t-il un piège ? J’ai alors quand même pris le temps de relire, avant de substituer mes résultats.
Je sais qu’il est possible de demander le questionnaire en français, si vous n’êtes pas encore assez à l’aise avec l’anglais. Mais attention aux problèmes de traduction et de conversion des mesures ! Cela peut porter à confusion ! Comme les entraînements étaient en anglais, j’ai préféré le passer dans cette langue.
J’ai dû attendre 5 minutes l’analyse de mes réponses, avant que l’on me rappelle pour la suite du processus. Bingo ! J’avais validé le test écrit avec succès ! J’ai alors été envoyé au guichet final : prise de la photo, test visuel, vérification du dossier, paiement et remise du learner permit (permis temporaire).
Tout ce petit ménage m’a coûté 72 $, avec en cadeau, le papier temporaire du learner permit, que j’ai reçu 1 semaine après dans ma boite aux lettres. Celui-ci me permettait de conduire, mais seulement en présence d’un détenteur du permis de conduire. C’est bon à savoir !
Là, je viens de vous parler de New York. Pour le New Jersey, c’est le même principe, sauf que ça coûte seulement 25 $ (vive NY) ! Et vous récupérerez le jour même, votre driver license (permis de conduire), le vrai !
Astuce valable pour NY ! Lors de cette épreuve, je vous conseille de ne pas mentionner votre permis français, sinon, ils vont vous le retirer ! C’est comme ça que ça se passe, pour que la personne ne soit en possession, que d’un seul permis. Avez-vous envie de galérer au consulat de France pour une déclaration de perte du permis ? Moi non, donc j’ai dit que je n’avais pas le permis, et ça ne change absolument rien ! Merci pour ces précieux conseils que l’on m’avait donné en arrivant.
Astuce valable pour NJ ! Si vous présentez votre permis de conduire français, il est possible que l’on vous demande une traduction officielle du document. Ça voudra dire que vous n’êtes pas tombé sur la bonne personne ! Certains le demandent, d’autres non. Si vous voulez vous éviter ces complications, essayez de passer par une autre personne la prochaine fois !
Deuxième étape : passer la conduite
Cette fois, c’est à l’auto school que ça se passe, et ça ne concerne pas le NJ, puisque vous aurez déjà en poche votre permis ! Je suis allée dans une auto-école que l’on m’avait conseillée, à Midtown Brooklyn. Ce n’est pas la peine de s’y rendre, tant que vous n’avez pas le learner permit, ils vont vous le demander en priorité. Soyez patient et faites les choses dans l’ordre !
J’y suis passé un soir, pour me renseigner sur les démarches, les formules, et prendre le RV à l’auto-école de la prochaine étape : les 5 heures de prévention obligatoire.
Etape 1 : Participer aux 5 heures de prévention
Le 5 hours est le passage obligatoire pour obtenir le certificat, qui vous autorisera ensuite à prendre un RV pour passer le road test. C’est tout un parcours !
C’est une séance de groupe en salle, qui coûte 50 $, payables en cash uniquement. Il y en a très souvent dans la semaine. Durant ces 5 heures, on regarde des vieux films (avec des trous dedans) de prévention routière, et on répond ensemble à plusieurs questionnaires. Tout ça n’est pas noté, c’est plus une conversation de groupe. Puis à la fin, le certificat nous est remis.
Etape 2 : Choisir la bonne formule
La petite particularité des USA, c’est qu’il faut venir avec sa voiture pour passer la conduite ! Mais pour avoir une voiture, il faut avoir le permis… Disons qu’on se mord la queue ! Heureusement, certaines écoles comme celle-ci offrent des formules spécifiques pour permettre de passer la conduite avec la voiture de l’auto-école. Plutôt cool !
Pour ça, il faut alors prendre minimum 45 minutes de leçon de conduite, pour avoir la voiture lors de l’examen qui se déroule dans la foulée. C’est ce que j’ai pris, et croyez-moi, c’est pas plus mal d’avoir 45 minutes de pratique avant le test final ! Cette formule m’a coûté 130 $. Ne vous inquiétez pas, vous ne courez aucun risque de dire à l’auto-école que vous avez déjà conduit, alors que vous vous êtes déclaré sans permis à la DMV.
Une fois que vous serez l’heureux détenteur du fameux certificat du 5 hours, vous pourrez demander le RV pour votre road test. Ils vous fourniront un document explicatif de l’examen de conduite. Pour ma part, j’ai dû attendre 3 mois pour avoir ce RV. Il y a du monde sur New York City !
Etape 3 : Passer l’examen de la conduite
Un matin, l’auto-école m’a appelé pour fixer le jour et l’heure de l’examen. J’ai alors posé dans la hâte, ma demi-journée de congés à ma société.
Le jour J, je me suis déclarée au bureau d’accueil de l’auto-école, qui m’a orienté vers mon moniteur. Les voitures sont simples à conduire ici : elles ont toutes la boîte automatique : « P » pour Park (quand on est garé), « N » pour Neutral (le point mort), « D » pour Drive (la marche avant), « R » pour Reverse (la marche arrière), that’s it! (c’est tout !) J’avais déjà expérimenté tout ça, lors de nos locations de voiture précédentes.
Et pourtant, pendant ces 45 minutes où j’ai conduit à Brooklyn, il n’a fait que me reprendre, à croire que j’étais une novice du volant ! Mais c’était un peu le cas finalement, les principes de conduite US sont bien différents avec ceux en France.
Mais pourquoi tu regardes toujours à droite aux intersections ? Cette question, qu’il m’a posée avec une telle évidence, m’a marqué, vraiment ! Parce que c’est juste comme ça que j’ai appris à conduire… C’est quoi le problème ? Vous avez compris, la priorité à droite n’existe pas à New York, c’est évident !
Aux intersections, c’est chacun son tour. Mais ce n’est pas la seule différence notable, le « tourner, et serrer à gauche contre la ligne jaune double way, », ce n’est pas évident non plus au début ! Et le fait de ne jamais contourner le véhicule quand on se croise aux intersections, etc… Vous découvrirez tout ceci dans les entraînements du writing test.
De même, sur les 45 minutes, j’ai mis 1/4 d’heure pour faire un créneau, tellement il me stressait. Et aussi, je n’avais jamais autant klaxonné que le jour de mon permis ! Merci au moniteur pour ses précieux conseils, je suis maintenant une acharnée du klaxon.
Après 45 minutes de foire, nous avons récupéré un deuxième candidat, qui lui aussi, a conduit 45 minutes. Pendant ce temps, j’étais à l’arrière, en train de compter les voitures. Puis arriva l’heure fatidique ! Le moniteur lui ordonna de s’arrêter, et tout le monde est descendu ! L’examinatrice nous attendait. Je suis passée première. Dans la voiture, ça ne se jouait plus qu’entre elle et moi. Ça a duré 10 minutes. Elle m’a demandé de conduire tout droit, de tourner à gauche, à droite, de faire un U turn (demi-tour), et un créneau pour la fin !
Puis elle m’a tendu la petite note, en prononçant la simple phrase : you passed. HOURRAAA !!! J’ai failli embrasser mon ex moniteur qui m’attendait sur le bas-côté pour le retour, mais je ne l’ai pas fait.
J’ai reçu mon permis final dans ma boite aux lettres, 2 semaines après. Et j’ai pu le montrer à tout mon entourage avec fierté ! Le permis américain, et pas n’importe lequel s’il vous plait : le permis new-yorkais, c’est la grande class !
Avez-vous déjà passé un permis américain ? Était-ce identique à mon expérience ?
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