Lorsque nous partageons des photos de nos voyages sur les réseaux sociaux, les gens nous font souvent des commentaires pour nous dire que tout semble merveilleux et parfait. Pourtant, que ce soit dans notre vie quotidienne ou lors de nos déplacements à l’étranger, tout n’est pas parfait. Seulement, les moments plus difficiles et les épreuves suscitent rarement notre empressement à prendre des photos. Par conséquent, nos clichés de voyage ont tendance à illustrer des moments de bonheur et de beaux paysages, ce qui peut donner la fausse impression que notre vie est un long fleuve tranquille. Ces photos lissent les imperfections pour mettre de l’avant les plus beaux souvenirs, en laissant dans l’ombre les mésaventures et les galères. Histoire de rigoler un peu, notre billet d’aujourd’hui vous fait passer du côté sombre de notre dernier voyage qui a eu lieu en France et au Portugal. Derrière les photos de rêve partagées sur Facebook, vous pourrez constater que nous avons aussi rencontré quelques obstacles lors de ce voyage en famille. Voici donc les anecdotes qui se cachent derrière quatre magnifiques photos de voyage…
La beauté de Versailles… sous une chaleur écrasante
Les gens qui me connaissent bien savent que je souffre très peu de la chaleur. Depuis ma tendre enfance, je suis celle qui a froid lorsque tout le monde a chaud. Notre expatriation familiale à Dubaï n’a fait qu’amplifier cette prédisposition. Lorsque nous sommes partis en France en pleine canicule, j’étais heureuse d’aller rejoindre la chaleur et l’humidité, alors que les dernières semaines au Québec n’avaient pas été des plus ensoleillées. Une fois sur place, nous avons décidé de faire des activités extérieures avec les enfants afin de profiter du beau temps. Depuis plusieurs mois, notre fils aîné nous parlait du château de Versailles avec des étoiles dans les yeux, sa visite s’imposait donc comme première activité en région parisienne. Levés tard en raison du décalage horaire, nous sommes arrivés sur le site vers midi. J’avais lu dans un guide qu’il était préférable de terminer la visite par le château, en débutant par ses jardins et autres bâtiments, afin d’éviter la foule. Nous avons ainsi décidé de prendre le train qui menait au Petit Trianon, surnommé le château de Marie-Antoinette, une activité fortement conseillée avec des enfants. À première vue, nous pensions en avoir pour 15 minutes d’attente, ce qui nous semblait parfait. La file d’attente était en plein soleil, mais de taille raisonnable… Une heure plus tard, nous étions toujours en ligne à cuire sous un soleil de plomb, au bord de l’évanouissement, en regardant passer des trains complètement vides qui faisaient une boucle devant nous sans pourtant s’arrêter. Les sourires avaient fait place à des mines déconfites et mon fils cadet demandait déjà de rentrer à la maison pour jouer dans la piscine. Quand nous avons finalement pu prendre place dans le train, nous étions complètement crevés, alors que nous n’avions encore rien visité. En chemin, nous avons pu nous rendre compte que le site était accessible à pied, par le biais d’un petit sentier à l’ombre des arbres et ponctué de petites haltes pour manger des glaces… Meilleure chance la prochaine fois!
Note à moi-même : Apprendre à mieux évaluer les délais d’attente chez les Français. La veille, lors de notre arrivée, nous avions attendu pendant deux heures notre voiture de location, alors que toutes les formalités avaient été remplies à l’avance sur Internet. À regarder la douzaine de personnes qui attendaient devant nous, je croyais en avoir pour 20 minutes maximum… Et bien non, il n’y avait que deux commis qui ont pris des pauses qui n’en finissaient plus. Lorsque ce fut notre tour, j’ai demandé à la dame si c’était toujours ainsi. Elle m’a répondu, comme si c’était une évidence : « Mais ce sont les vacances madame! ». À croire qu’elles sont imprévisibles, ces vacances, et qu’elles ne reviennent pas d’une année à l’autre (sarcasme)…
Un séjour à Porto… bousculé par un virus foudroyant
Pour ce voyage en Europe, nous avions décidé de laisser nos garçons profiter de leur famille française pendant que nous partions au Portugal avec notre petite dernière. La nuit précédant notre départ pour Porto, mon fils cadet s’est toutefois réveillé dans une impressionnante marre de vomi… Après avoir changé les draps de son lit à cinq reprises et ne voyant pas d’amélioration dans son état, nous avons décidé de ne pas prendre notre vol prévu au petit matin. Nous avons plutôt attendu l’ouverture de la clinique médicale la plus proche pour aller consulter un médecin. L’hypothèse la plus plausible semblait être qu’il avait mangé un plat qui avait tourné en raison de la chaleur. Après quelques heures, les vomissements ont cessé et il semblait prendre du mieux. Nous avons acheté de nouveaux billets d’avion pour le lendemain, car je devais donner une conférence à Porto le jour suivant. Après un court vol Paris-Porto, nous avons rejoint la maison historique que nous avions louée avec des amis. Tout était parfait. Nous sommes allés nous balader dans Porto pour nous imprégner de ses charmes et de ses saveurs. De retour à la maison, j’ai commencé à me sentir mal… J’ai ensuite compris que mon fils avait un virus qu’il m’avait transmis. Après une nuit blanche, l’estomac encore fragile, je suis allée faire ma présentation au congrès où, comble de malchance, le rétroprojecteur a cessé de fonctionner juste avant mon intervention (alors que le contenu présenté était très visuel). De retour à la maison, j’ai réalisé que nous avions contaminé nos proches, tant en région parisienne qu’à Porto. Nous avons donc revu à la baisse nos ambitions touristiques pour notre séjour à Porto qui s’est révélé, malgré tout, un véritable coup de cœur.
Note à moi-même : Vérifier si j’ai encore des amis qui souhaitent voyager avec moi (ou des amis tout court) après avoir partagé notre virus à tout le monde…
Un appartement en plein cœur de Lisbonne… où vivaient aussi quelques cafards
Après un atterrissage difficile pour notre petite dernière (qui a eu mal aux oreilles) et un trajet mouvementé en taxi, nous avons finalement mis les pieds dans notre appartement de Lisbonne. Idéalement situé dans le quartier Chiado, les pièces étaient conformes aux photos que nous avions vues sur Internet. L’appartement était petit, mais joliment décoré, propre et fonctionnel. Plusieurs restaurants étaient à proximité, de même que des petites boutiques. Nous étions heureux de notre choix… Jusqu’à ce que nous croisions un énorme cafard dans l’escalier menant à l’appartement. Je dois l’avouer, j’ai une peur maladive des insectes. Une simple mouche me dégoûte, alors imaginez un instant ma réaction devant un cafard! Ne voulant pas gâcher nos vacances pour si peu, j’ai essayé de me raisonner du mieux possible et de rester zen. Le jour suivant, ce sont deux cafards que nous avons croisés dans ce même escalier et, la veille de notre départ, il y en avait un dans la chambre de notre fille!!! Il semble que ce soit un concours de circonstances, en raison des poubelles des restaurants voisins qui auraient été placées au mauvais endroit… Mais je n’ai jamais été aussi heureuse de quitter un lieu!
Note à moi-même : Ne pas oublier d’aller ajouter un commentaire sur le site airbnb à propos de ce logement…
Un retour sur Paris… avec un souvenir confisqué
Après un séjour inoubliable à Sintra, nous étions prêts à reprendre l’avion pour rejoindre nos deux garçons en région parisienne. Au moment de passer la sécurité à l’aéroport de Lisbonne, nous avons eu quelques soucis avec nos bagages. Mon sac à dos a d’abord été fouillé sous prétexte qu’il contenait de la soupe (alors que ce n’était pas le cas, évidemment!). En cherchant avidement ladite soupe (!?), l’agent de sécurité a aperçu la planche à découper que nous avions achetée en souvenir à Porto. C’était un objet artisanal fait en bois très rare et qui avait voyagé dans le même sac à dos lors de notre vol entre Porto et Lisbonne. Mais là, apparemment, cette petite planche semblait semer une véritable confusion dans l’esprit de l’agent de sécurité qui a consulté deux de ses confrères avant de revenir vers nous pour nous dire, d’un air solennel, que la planche devait être CON-FIS-QUÉE!
Moi (un peu énervée) – « Euh… Pardon, mais peut-on savoir pour quel motif? »
Agent de sécurité (regard insignifiant) – « Il s’agit d’une arme madame. »
Moi (avec la petite de neuf mois dans les bras qui réclame son lait) – « Une arme? Mais il n’y a pas de couteau, c’est seulement une planche. C’est un cadeau pour ma belle-sœur. »
Agent de sécurité (air très sérieux) – « Oui, mais vous pourriez vous en servir comme arme. »
Moi (je m’adresse en français à mon mari) – « Mais c’est la même taille et à peu près le même poids que mon ordinateur portable! C’est complètement débile! »
Mon mari (air excédé et résigné, en français également) – « N’en dit pas plus stp, je pense qu’il pourrait sérieusement envisager de confisquer ton ordinateur portable. »
Et c’est ainsi que nous sommes arrivés à Paris avec un cadeau en moins, mais une autre anecdote de voyage à raconter. ;-)
Note à moi-même : Toujours penser à voyager avec une planche à découper dans les endroits malfamés, car apparemment, il n’y a rien de tel pour se défendre…
Ce billet n’est pas sans rappeler la Loi de Murphy, aussi connue sous le nom de Loi de l’Emmerdement Maximum, que l’on peut résumer ainsi : « If anything can go wrong, it will ». Heureusement, notre voyage ne se résume pas à ces galères; il nous a surtout permis de vivre des moments extraordinaires en famille.
Et vous, quelles sont les pires galères que vous avez vécues à l’étranger?