Interview de Jeanne Coudurier, réalisatrice du documentaire « Abidjan, on dit quoi ? », à voir ce mercredi au Cabaret Frappé

Publié le 18 juillet 2015 par Aurélie @LProchainVoyage

L’édition 2015 du Cabaret Frappé s’apprête à débuter à Grenoble. En effet, dès ce lundi 20 juillet, un programme très complet se déroulera au Jardin de Ville de la capitale des Alpes. Le Cabaret Frappé accueillera des artistes de tout horizon, ce sera l’occasion de réaliser un joli voyage musical. Un rendez-vous culturel grenoblois à ne pas rater, d’autant que le programme de cette année s’annonce riche et varié.

Je vous propose de retenir une date qui m’a particulièrement marquée : le 22 juillet 2015. Ce mercredi, le groupe colombien Meridian Brothers se produira au Kiosque à 19h. Ensuite, à 21h, le bus embarquera des passagers qui auront l’opportunité de se plonger dans l’univers électro de Deyosan. Le chapiteau accueillera ensuite deux artistes africains : Kajeem et Vieux Farka Youré, qui, à travers leurs morceaux engagés, exprimeront leur volonté de vivre dans un monde meilleur.

Vous pouvez continuez la lecture de cet article en musique, avec la vidéo ci-dessous de Kajeem intitulé « Au pays des merveilles ».

La dernière partie de la soirée sera consacrée à la diffusion en avant-première du documentaire réalisé par Jeanne Coudurier, intitulé « Abidjan, on dit quoi ? ». La projection sera réalisée devant le kiosque, à 23h30. J’ai eu l’opportunité d’interviewer cette cinéaste grenobloise quelques jours avant la projection. Découvrez lors des lignes suivantes qui est la réalisatrice Jeanne Coudurier et quels sont les principaux thèmes abordés dans son documentaire.

Bonjour Jeanne, merci d’avoir accepté de répondre à cette demande d’interview. Peux-tu dans un premier temps te présenter à nos lecteurs ?

Passionnée par le monde de la photographie, j’ai suivi une formation artistique à l’École Nationale Supérieure de la Photographie située à Arles.

Je suis ensuite devenue réalisatrice, j’exerce ce métier depuis 2007. Je réalise principalement des documentaires ainsi que des films institutionnels pour des collectivités locales et des entreprises. Je collabore par exemple régulièrement avec la Mairie de Grenoble. Je réalise également des captations de spectacles. J’ai travaillé au Mali, mais j’ai un lien personnel avec la Côte d’Ivoire.

Peux-tu nous présenter le documentaire que tu as réalisé, intitulé « Abidjan, on dit quoi ? »

Il s’agit du premier film que je conçois destiné à porter et soutenir une idée à laquelle je suis particulièrement attachée, qui est que la musique est un socle à toutes formes de construction culturelle, et l’interroger c’est interroger une société. La réalisation de ce documentaire est issue d’une initiative entièrement personnelle. Le dispositif mis en place pour le tournage a été minimal. En effet, l’équipe technique était composée simplement d’un chauffeur et d’un cadreur. Le tournage a duré deux mois. J’ai été accompagnée par la société KNT pour mener à bien ce projet, et c’est dans son studio qu’a été a réalisé le mix du film.

L’objectif principal de ce film est de mettre en avant les chanteurs engagés de la Côte d’Ivoire, ce qu’ils racontent à travers leur chanson, sur fond d’engagement social fort. Près d’une vingtaine d’artistes abidjanais ont participé au tournage. Ils chantent principalement a capella, face à la caméra. Ces artistes ont la volonté d’éveiller les consciences dans la société ivoirienne, mais également dans le monde. En effet, leurs propos s’appliquent également à notre mode de vie d’une manière générale. On peut trouver des échos à notre société dans ce qu’ils racontent…

Parmi les principaux artistes ayant participé au tournage, on peut citer Kajeem, qui est un chanteur connu en Côte d’Ivoire. Il compose des musiques aux paroles engagées où il relate principalement les maux actuels de la société. Son recul et sa parole réfléchie sont mises en avant à travers ses textes et dans un style musical mêlant reggae-ragga, soul et rap. Un extrait de chanson de Nash et Priss K est également intégré dans ce documentaire.

Kajeem
© Flickr – Christophe Tardy

Il est important de préciser que l’objectif était de nous donner à entendre en musique et d’éveiller les consciences sur des sujets divers tels que la place de la femme dans la société ou la pauvreté. Leur donner la parole et les écouter est le postulat principal de ce documentaire, tourné avant tout vers l’engagement social. C’est un documentaire simple, où j’interroge les abidjanais afin de déceler ce qu’ils peuvent raconter d’une société à travers une musique qui se dit « engagée ».

Je vous donne donc rendez-vous ce mercredi 22 juillet pour découvrir ce documentaire sur la Côte d’Ivoire signé Jeanne Coudurier, afin de partager un moment riche en émotions, qui nous permettra de nous immiscer le temps d’une soirée dans la culture africaine et notamment de prendre du recul sur la vie en société que ce soit en Côte d’Ivoire, en France ou dans le monde. Les sujets abordés amènent à réfléchir donc il s’agira peut-être d’un voyage sur le long terme, car ce message éveillera certainement votre conscience sur certains sujets à propos desquels vous continuerez de penser et de réfléchir à l’avenir…