Les chercheurs d’Oxbridge sont vraiment très forts. En tout cas, il n’arrêtent pas d’étaler leur fumisterie science dans la presse anglaise. J’ai appris grâce au Times qu’on peut calculer de façon « scientifique » la compatibilité d’un couple. Avec deux ou trois chiffres, le docteur Machin (c’est son vrai nom, ce n’est pas ma faute) vous balance votre « valeur marchande » (si, on nage en plein romantisme) et elle vous annonce sans rire que si votre conjoint a la même, youpidoo, vous avez tout pour être heureux ensembles. Sinon, ben je ne sais pas…refaites vos calculs, vous avez peut-être oublier une retenue…

  
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Je n’ai pas tout suivi, principalement parce que je trouve ça stupide. Mais bon, apparemment, la « valeur marchande » physique des hommes dépend uniquement de leur taille et de la largeur de leurs épaules. Pour le reste, ils peuvent avoir une nageoire sur le sommet du crâne, 3 pieds dont un bot, des pellicules vertes et un palmier dans le dos, on s’en fiche. Pour les femmes, c’est aussi très simple, ce qui compte, c’est la largeur des hanches et le tour de poitrine. Alors là, grande nouvelle pour moi, je suis au top, je dois avoir une valeur marchande pétaradante. Le problème, c’est entre mes larges hanches et ma large poitrine…vous allez rire, c’est aussi très large. Mais ce n’est pas important d’après le professeur Machin (vraiment…c’est peut-être pour ça qu’elle pond des études aussi vaseuses) , puisque le reste de ma morphologie montre que je suis une bonne reproductrice, comme les vaches. Ce qui n’est pas forcément faux mais c’est vexant. 

D’après le docteur Machin  (je vous assure que c’est son nom, si j’avais voulu lui trouver un pseudo, j’aurais sûrement été moins aimable), on « choisit » un homme pour ses capacités de chasseur et une femme pour ses capacités de pondeuse.  Nous voilà bien. Je préviens de suite Marichéri, si il arrive avec un lièvre à écailler (ou quelque chose comme ça, je ne suis pas très manuelle) ce soir qu’il aura chasser tout seul à main nue sur Exchange Square, je vais mal le prendre. En même temps, il y a très peu de gibier à la City. Et je fais livrer les courses par Waitrose, je ne vois pas ce que je ferais de son lièvre-banquier…Toujours dans le même esprit féministe et moderne, docteur Machin (elle pourrait faire un effort, Machine, ça aurait été plus rigolo)  explique que la valeur marchande d’un homme augmente selon son salaire, (si vous êtes petits, essayez d’avoir une augmentation, c’est pour améliorer votre valeur marchande relationnelle, je suis sûre que ça passera comme argument) et son niveau d’éducation. Par contre pour une femme, on s’en fiche. C’est sûr, pourquoi s’embêter avec quelqu’un qui comprend ce qu’on dit, partage les mêmes valeurs et  le même humour, alors qu’on peut très bien passer sa vie avec une analphabète sémi-comateuse mais qui pond un gamin tous les ans. Ça risque de faire beaucoup d’enfants quand même, elle est sûre, docteur Thingy (je ne me moque pas, je traduis, après tout, elle est anglaise) que tous les hommes rêvent de se reproduire comme des lapins? 

J’étais déjà passablement énervée sceptique devant l’argumentaire fallacieux de cette brave dame, quand j’ai vu à la fin de l’article que ses théories vont servir de base à une émission de télé-réalité. C’est évident, ça rajoute au sérieux de la chose. Le niveau des études Oxbridge est vraiment éblouissant parfois.