Ce week-end, c'était retour aux sources, direction la Sologne, où j'ai passé les dix-sept premières années de ma vie. La base.J'y retourne assez peu souvent bien que la plupart de ma famille y réside.
La Sologne, je l'ai quittée pour faire mes études il y a treize ans, pour ne pas revenir y vivre.
Lorsque je traverse mon village d'enfance, il y a toujours un lieu ou une personne qui me ramène à mes souvenirs. Je connais chacune des rues de ce village, chacun des commerçants et presque tous les habitants! Même la forêt avoisinante n'a que peu de secrets pour moi.
Et puis il y a les fêtes récurrentes, devenues une institution dans le village. Comme le feu de Saint Jean par exemple.
Ma grand-mère m'expliquait qu'il y a plusieurs années, la nuit du feu de Saint Jean était l'occasion pour les fermiers de trouver leurs employés pour l'année à venir. Pas de contrat ni d'entretien d'embauche, chacun se rencontrait autour du feu et s'engageait à passer l'année ensemble.
Et puis il y a cette couronne de fleur hissée tout en haut de la perche qui, si elle tombe, annonce un mariage dans l'année.
Ce sont les jeunes qui fêtent leurs 18 ans dans l'année qui organisent la fête. J'ai été de ceux-là au moment venu, quelle fierté de passer ce rite de passage aux yeux de tous.
Je vous dis, plein de souvenirs dans cet endroit.
Passé la pancarte, j'ai l'impression de redevenir enfant. Je crois que personne ne nous voit grandir dans un village, on reste éternellement enfant pour les anciens et éternellement copine d'école pour d'autres.
Parfois c'est difficile de faire le constat que l'Histoire s'écrit sans nous ici, des nouvelles naissances à la restauration des bâtiments, la vie fait son chemin.
Je souhaite à chacun d'avoir ce lieu où la vie y est assurément plus paisible. Bien que je ne troquerais pas ma vie de citadine, ces retours sont toujours pour moi l'occasion de reprendre de l'assurance, de l'énergie et de me souvenir d'où je viens et donc, qui je suis.
Si j'ai souvent vanté les mérites du voyage dans ma construction identitaire, je dois dire que revenir ici, ça m'est inévitable aussi.