Nous voilà au cœur du Triangle culturel du Sri Lanka!
Direction Dambulla … et quelques informations sur la population de l’île
Depuis Kandy, nous rejoignons Dambulla situé à 72 kms. Une jolie route presque sans embouteillages qui me ferait presque réviser mon précédent jugement sur l’enfer des routes sri-lankaises ! Pause rapide à Matale pour admirer un imposant temple hindouiste.
Avec ces différences ethniques et religieuses ( mais aussi de langue) et des décennies de guerre civile, on peut se demander où en est aujourd’hui la cohésion nationale et si cela a même du sens ici. Impossible en tant que touristes de passage de se faire une opinion. On peut juste constater que personne ne s’est présenté à nous comme Cinghalais ou Tamoul et personne n’a évoqué les années de guerre. On nous a plus parlé de l’évolution du pays depuis 2009 : plus d’infrastructures, plus de tourisme…. Cela n’empêche pas de connaître toutes les horreurs vécues dans ce pays encore récemment (entre 40 000 et 70 000 civils tués seulement en 2009!) et la situation toujours injuste au nord du pays avec les Tamouls dépossédés de leurs terres. Voici deux liens intéressants à ce sujet : ici et là.
Les touristes sont protégés de ces problématiques. Le pays est très accueillant avec ses visiteurs et offre des hébergements de grande qualité avec un service exemplaire. Notre hôtel de Dambulla est dans un joli cadre naturel : allée de manguiers, rizières à côté de la piscine… Un lieu paisible…
Le Rock temple de Dambulla ( et Temple d’Or)
Quand on arrive devant le site, on voit d’abord le temple d’or. On ne peut pas s’empêcher de penser que c’est vraiment très « voyant » : un Bouddha immense et doré en hauteur et une grande dagoba dorée également ( dagoba = la construction en forme de cloche typique des lieux spirituels bouddhistes).
Je note que les Bouddhistes aiment afficher en grand leurs Divinités et leurs lieux de recueillement. On l’avait déjà noté au Vietnam, en particulier sur la montagne de marbre. Le Rock temple est un temple troglodytique situé à 150 mètres de hauteur, au sommet de l’immense rocher de granit qui surplombe la vallée.
Monter vaut la peine car ne n’est pas juste un petit temple de plus. C’est un lieu qui a été occupé dès le III° siècle avant J.-C-. et qui contient le plus grand complexe troglodytique du Sri Lanka, classé patrimoine de l’humanité Unesco. Quand on lit ça, on est motivés par le petit effort ! Des pèlerins montent les marches pieds nus.
Une coursive permet d’accéder à 5 salles indépendantes taillées dans la roche. Ce sont les seules accessibles à la visite mais il y a, en fait, dans ce complexe, 80 grottes qui ont été creusées depuis plus de 22 siècles! Chaque salle est recouverte de fresques rénovées au XIII° siècle.
Les salles sont de tailles différentes mais ont toutes des sculptures de Bouddha ou d’autres divinités. Les statues alignées dans l’obscurité sont une vision assez forte.
Il y a quelques Bouddhas géants couchés.
Mais aussi de belles statues en position debout :
Les photos dans l’obscurité ne rendent pas justice aux belles couleurs des statues. Il y a des couleurs vives et surtout du rouge et du jaune/or.
L’ambiance sombre et silencieuse des salles est aussi assez impressionnante. Il y avait peu de visiteurs lors de notre venue. Quelques enfants moines nous ont subjugués avec leur tenue orange qui semblait illuminer l’obscurité.
Chaque centimètre des parois des grottes est peint. Ça a dû être un travail de titan ! On imagine des moines peignant à longueur de journée avec des pigments naturels dans ces grottes très sombres. Ça devait être assez hypnotique ! Certaines parties sont très bien conservées, d’autres endommagées.
Dans une des salles, c’est toute la vie de Bouddha et la diffusion du Bouddhisme sur l’île qui sont évoquées sur les fresques.
Nous pouvons déplorer qu’aucune explication ne soit fournie dans les salles malgré un droit d’entrée assez élevé. Nous avons dû nous contenter de notre guide-papier et de sa très brève description de chacune des salles. Comment interpréter les fresques ? Je dois avouer que nous avons eu un peu de mal à identifier les statues. Il n’y avait pas seulement des représentations de Bouddha mais aussi des divinités hindoues. Nous étions un peu empruntés « Ah regarde, LUI, là » « Et là, c’est une femme ou quoi ? » N’y voyez pas un manque de respect mais malgré nos efforts, on ne maîtrise toujours pas les codes du bouddhisme et encore moins quand les divinités hindoues s’en mêlent !
À la fin de la visite, on se retrouve dans la cour intérieure, face à un joli bassin recouvert de lotus.
On pourrait rester là à méditer comme cet homme…
Nous admirons une nouvelle fois la vue et redescendons en compagnie des enfants moines qui font sensation auprès de visiteuses japonaises.
Sigiriya
À 22 kms de Dambulla, se trouve le village de Sigiriya et son fameux rocher du Lion, classé au patrimoine de l’humanité Unesco, et qui attire de très nombreux visiteurs. Avant d’y aller, nous avions lu son histoire: Au V° siècle, le fils cadet du roi tua son père et expulsa son frère aîné en Inde pour pourvoir régner. Comme le frangin mis sur la touche l’avait mauvaise et avait promis de se venger, le méchant nouveau roi avait la frousse et s’est réfugié en haut d’un immense rocher et a construit une forteresse. Comme promis, le frangin est revenu, la forteresse entourée de douves n’a pas tenu et le vilain roi l’a payé de sa vie ! Le site a ensuite été abandonné. Donc, en fait, c’était la cachette d’un gros méchant lâche !
Nous avions lu aussi que l’ascension de 250 mètres est assez physique en plein soleil mais surtout vertigineuse. Plusieurs parties se font sur des escaliers métalliques accrochés à la paroi. Nous avons hésité avant d’y aller en raison du vertige, du monde entassé sur ces escaliers et pour couronner le tout, du prix particulièrement élevé de la visite. Une deuxième grande montagne est visible juste à côté du Rocher du Lion et ceci a aiguisé notre curiosité. Peut-être pouvions-nous y aller et observer aussi une très belle vue, ce qui était l’atout majeur du Rocher du Lion? Notre chauffeur de tuk tuk nous a alors proposé d’y monter et de visiter le temple de Pidurangala. Nous étions assez sceptiques ( à tort), n’ayant rien lu à ce sujet, ni dans les guides ni dans les blogs. Dès l’arrivée, au pied de la montagne, on rentre dans une maison modeste qui s’avère être un temple avec de belles peintures et sculptures et un grand Bouddha couché.
De l’extérieur, on ne peut vraiment pas imaginer ce qui s’y trouve. Ensuite commence la montée d’une montagne rocheuse par des escaliers de pierre aux marches très irrégulières. Petit effort sportif ! Heureusement qu’on se trouve toujours à l’ombre.
Pendant une bonne partie de la montée, nous n’avons aucune vue à cause des arbres. On arrive ensuite sur un petit plateau. Se trouvent des vestiges de bâtiments occupés par des moines ( dès le V° siècle !) et un Bouddha couché contre un gros rocher qui a un certain charme à moitié dévêtu par les ans.
La dernière partie nous invite à un peu d’escalade entre de gros rochers ! Un peu de souplesse est recommandée.
Admirez la position gracieuse à la recherche de la main de son homme!
La récompense arrive : une vue panoramique à couper le souffle sur toute la vallée et le fameux rocher du Lion. On se trouve à l’arrière et on peut voir les escaliers métalliques et la foule qui monte.
Nous ne regrettons pas du tout notre choix. On a la même vue, en payant 8 fois moins cher et nous sommes seuls ( avec Kumara, notre chauffeur de tuk tuk).
Et pour la postérité:
La descente se fait rapidement, nous découvrons un autre lieu de méditation, contre une paroi rocheuse et un Bouddha étincelant !
Sur le chemin du retour, nous observons la baignade d’un ami très particulier.
Prochaine et dernière étape au Sri Lanka : Polonnaruwa et son immense site archéologique.