L’herbe des jardin est d’un vert colline anglaise et les pissenlits s’étirent vers le ciel avec détermination, comme s’ils savaient déjà qu’avec une belle journée comme ça ils passeraient très bientôt sous la tondeuse. La nuit dernière, les oiseaux ont oublié de se coucher et le soleil aussi.
À une heure du matin en cette nuit de solstice, un nuage jouait au toboggan le long des flancs de la montagne pour finir en suspend au dessus des maisons, le soleil jouait les aquarellistes et la lune en profitait pour n’apparaître qu’en filigranes.
Les piscines se remplissent, les maisons se vident, les motos refont leur apparition, en meute comme les loups, les caravanes ralentissent le flot des voyageurs. Tout autour, on entend les tondeuses. Les enfants à vélo se donnent rendez-vous chez le marchand de glaces. Les courageux s’affairent en chantonnant dans leur jardins, les autres, allongés dans l’herbe, remettent à demain les travaux d’aujourd’hui. Que voulez-vous, il est tellement beau gosse ce soleil qu’on veut rester avec lui le plus longtemps possible.
Devant les centres commerciaux, les touristes asiatiques en parka et chaussures de marche fument en claquant des dents et regardent avec envie les islandais exhiber des jambes et des bras laiteux. Tee-shirt et bermuda sont de mise même si une petite brise bien fraîche commence à se lever. C’est pas ça qui va nous gâcher notre été. D’ailleurs au magasin le rayon grillade commence à être sérieusement pauvre.
Et pui, hé, quand on est obligé de conduire avec des lunettes de soleil à minuit moins une à cause du soleil éblouissant sur la ligne d’horizon, c’est bien que nous sommes passés en mode estival.
Bon, d’accord, là, maintenant, le ciel se couvre et moi qui ne suis pas frileuse, je dois mettre un gilet pour prendre mon café avec les copains dans le jardin mais il fait encore bien tiède, il fait 10°c. Et si demain il fait tout aussi beau, c’est que c’est pas du pipeau, l’été est bien là.