Les villes fantômes (ou semi-fantômes) sont légion en Californie, car apparues par centaines lors de la ruée vers l'or puis désertées une fois la gold rush fever retombée. Bodie est l'une d'entre elles, à 2554 mètres d'altitude et une vingtaine de kilomètres de la ville la plus proche : Notre visite a été écourtée par la météo : Un vent froid puis une pluie battante nous ont littéralement trempés et frigorifiés. Thomas, qui s'éclatait malgré tout à courir partout avec des bâtons et des cailloux, a fini par faire un plat dans une flaque de boue ! Bodie a donc été fidèle à sa réputation. Il est recommandé de la visiter en Juillet - Août, même si la météo peut toujours réserver des surprises à cette altitude.
Bodie est cependant une exception, car l'état de Californie en a fait un parc historique, avec pour objectif de maintenir la ville dans un état de "décomposition arrêtée", comme si chaque batisse était restée bloquée en 1962, date à laquelle le parc a été créé.
Qui dit parc ne veut cependant pas dire Disneyland pour autant. Vous ne trouverez pas de pop-corn ou de coca-cola à Bodie, mais plutôt des boites de conserves rouillées, des clous et des vitres cassées. L'accès même à Bodie est une expérience en soi, car la route est sineuse et non goudronnée sur les 4-5 derniers kilomètres :
De par son altitude et son isolement, Bodie avait une réputation de ville où les conditions de vie étaient très difficiles. Son fondateur, William S. Bodey, n'a pas survécu à son premier hiver sur place : Il est mort dans un blizzard en novembre 1859 !
De nombreux brigands régnaient également sur la ville, et les fusillades, attaques de banques et de diligences faisaient partir du quotidien, si bien qu'une phrase écrite par une petite fille dans son journal intime est devenue légendaire dans le Far West : "Goodbye God, I'm going to Bodie!" (Au revoir Dieu, je m'en vais à Bodie !)
Se promener dans ces rues est tout simplement fascinant. Nous devrions être habitués depuis le temps que nous vivons ici, mais c'est toujours aussi incroyable de voir à quel point les américains ouvrent accès à tout en faisant confiance aux gens (autre exemple : Cap Canaveral en Floride).
N'importe qui pourrait emporter facilement des "souvenirs" de Bodie, puisque tout traine par terre sans barrière ou autre, mais tout reste en place. La zone des mines est cependant fermée pour des raisons de sécurité, ce qui est compréhensible. Pour le reste, on déambule librement au milieu des maisons.
Aujourd'hui, il ne reste que 10% des bâtiments de la ville, qui a été ravagée par plusieurs incendies, avant de devenir complètement désertée une fois la plupart des mines vidées de leur or.
Nous n'avons jamais eu aussi froid en Californie que ce jour-là à Bodie ! Mais c'était vraiment une super expérience, et la météo n'a fait que donner du relief au caractère historique de la ville. Nous y retournerons, ça c'est sûr ! D'ailleurs, dès le lendemain nous irons voir une autre ville fantôme... Mais ça ce sera pour un prochain article !
Pour finir, voici un petit diaporama de nos 35 photos de cette journée à Bodie :