Les épidémies qui ont frappé les villes européennes pendant de nombreux siècles sont principalement venues du Moyen-Orient.
Venise fut l’une des premières ville de l’ouest de la Méditerranée à décider, dans un premier temps, de l’isolement des malades, puis, des marchandises, navires et de tout cas suspect pour empêcher la propagation de l’infection.
Venise à été la première ville à construire, en 1423, un lazzaretto (une léproserie) et la première, à la fin de ce siècle à mettre en place une véritable magistrature dédiée à la salubrité publique : le Magistrato alla Sanità. Cette institution avait pour mission d’informer largement sur la prévention sanitaire, de sensibiliser et de prévenir toute épidémie.
Dans le cas où les ambassadeurs de Venise à l’étranger informaient de possibles épidémies, certaines villes furent « bandite » (interdites) et, par « decreto » à tous les voyageurs, marchandises et animaux, l’interdiction de pénétrer dans la lagune fut notifiée.
Des remparts pour préserver la santé ont été mis en place à travers tout le territoire de la République, à la fois à l’intérieur des terres et sur les mers. Des navires ont été bloqués et mis en quarantaine. Dans tous les postes de passages obligé, des cordons sanitaire de soldats ont été mis en place.
L’exemple de Venise a été rapidement suivi dans d’autres ports de la Méditerranée ainsi que la pratique de l’isolement, appelée « quanratena » car, la plupart du temps, une période d’isolement de quarante jours était jugée nécessaire et suffisante pour éviter tout risque d’infection.
Lorsqu’un territoire de la République de Venise atteint par une épidémie se retrouvait ainsi mis à l’isolement, il fallait attendre une décision officielle de la magistrature à la salubrité pour que cet isolement soit enfin levé.
C’est ainsi que le 19 juin 1758 les patriciens membres du Magistrato alla Sanità décidèrent que « les graines de la peste avaient disparu des îles Ioniennes » et que, dans ce cas, on pouvait lever l’isolement dans lequel ce territoire, situé au nord-ouest du Péloponnèse, qui faisait partie de la république de Venise depuis 1204, se trouvait forcé depuis le début de l’épidémie.
Terminazione des Provveditori alla Sanità en date du 19 juin 1758 mentionnant que les « semi di peste » dans les îles Ioniennes sont éteintes.