Pushkar est un lieu sacré pour les hindous. Cette petite ville du Rajasthan semble inspirer amour et paix à ses visiteurs et attirent de nombreux touristes. Nous avons voulu, nous aussi, nous rendre à la Mecque de l’hindouisme.
Trois heures de route depuis Jaïpur et nous arrivons dans un paysage de collines arides où se trouve Pushkar. C’est beaucoup plus petit que nos villes-étapes précédentes (Agra, Jaïpur). Nous tentons de nous faire un passage dans des ruelles étroites. On remarque tout de suite les couleurs chatoyantes des tenues féminines.
Il est évident que l’argent ne coule pas à flot dans cette petite ville! Elle est très mal entretenue : beaucoup de bâtiments délabrés, la saleté est partout. Les vaches sont comme partout les reines et errent dans les rues, semblant se moquer des pauvres humains.
La rue principale a beaucoup de petites échoppes de souvenirs et de « restaurants » bon marché. On remarque pour la première fois des menus en italien, en hébreu, des affiches en français. La ville semble accueillir des visiteurs à faible pouvoir d’achat et en recherche de spiritualité. Médecine ayurvédique et cours de yoga s’affichent partout. Lors de notre visite, nous n’avons croisé très peu d’occidentaux mais on imagine bien que ce lieu est prisé par les baba cool.
À la recherche d’un restaurant dans le centre ville, nous ne sommes tombés que sur des lieux vraiment délabrés ou laissés carrément à l’abandon! Une drôle d’impression… On s’est repliés vers un restaurant sympa, avec une vraie salle, de vraies tables et de vraies chaises! Comme toujours depuis notre arrivée en Inde, la cuisine était délicieuse. Il faut préciser que Pushkar étant un lieu saint hindou, les restaurants sont presque tous végétariens. Cela n’empêche pas d’avoir un choix énorme de plats délicieux.
Ce restaurant se trouve au bord du lac de Pushkar qui est le centre d’attraction de la ville. En effet, le lac est sacré depuis des temps légendaires. Les temples hindous ont tous été détruits à la fin du XVII° siècle par l’empereur Aurangzeb (de musulman intégriste par les historiens). C’est celui-là même qui a fait enfermer son père dans le Fort rouge d’Agra le laissant observer de loin le Taj Mahal dont il avait commandé la construction. Des temples ont été reconstruits depuis mais ce ne sont pas les plus renommés de la région. Le seul temple dédié à Brahma se trouve à Pushkar.
Le lac se trouve dans un bel écrin de maisons blanches avec des collines alentours. Celles-ci laissent entrevoir ici et là des temples.
Tout autour du lac, des marches d’escaliers – appelées ghats- permettent aux hindous de se plonger dans le lac pour se purifier. Ces ghats sont soumis à des règles : enlever ses chaussures, ne pas fumer ni boire d’alcool, ne pas apporter de denrées non-végétariennes, ne pas prendre de photos des pèlerins, etc…
Nous n’avons passé que très peu de temps sur ces ghats car nous nous sentions des intrus au milieu des pèlerins dont la ferveur nous est complètement étrangère. De plus, il existe un commerce assez dérangeant autour des pratiques hindoues : de faux prêtres qui veulent prier pour nous moyennant des dons importants, des personnes qui réclament de l’argent en échange des fleurs lancées dans le lac et des « donation box » partout. Il semblerait que cette pression à toujours donner ne vise pas seulement les touristes occidentaux!
Notre visite à Pushkar aura été rapide et ne nous aura pas laissé un souvenir marquant, malgré les commentaires enthousiastes que nous avons lus avant d’y aller. Nous manquons probablement de spiritualité pour apprécier la dimension de ce lieu! Mes chakras étaient franchement fermés!
Toujours est-il que nous avons contemplé le coucher de soleil depuis le toit de notre hôtel en regrettant que cette ville ne soit pas mieux rénovée et entretenue. Comment un lieu saint peut-il être négligé alors qu’il est censé accueillir des personnes de tout le pays pour un voyage unique dans leur vie?
Nous garderons en mémoire le spectacle des maisons blanches autour du lac avec les collines en toile de fond.