Single sex schools


Attention, grande nouvelle, St Benet’s Hall, une des facultés affiliées à l’université d’Oxford va enfin ouvrir ses portes, non pas à des martiens, mais des étudiantes. Là aujourd’hui en 2015. Parce que jusqu’à hier, il n’y avait que des étudiants, sans le « e », que des garçons quoi. Et la presse salue le courage du recteur qui balaie hardiment  d’un revers de la main de siècles de sexisme tradition pour faire rentrer les filles dans son précieux collège de St Benet. Et d’un coup comme ça, je sens une très légère colère montée…parce que ce type met fin à une ségrégation que je pensais abolie depuis des années, il est formidable? Non mais, vous voulez rire? C’est juste scandaleux qu’il ne l’ait pas fait plus tôt. C’est tout. 

 Single sex schools

C’est là, la photo vient de La BBC

J’étais effarée de me rendre compte qu’il y avait encore une faculté à Oxford qui n’admettait pas les étudiantes, pas éblouie parce que cet interdit totalement crétin allait enfin prendre fin. J’ai appris qu’Oxford avait eu la bonne idée de créer des facultés exclusivement féminines en 1879. C’était un progrès considérable, parce qu’avant les filles ne pouvaient pas  y étudier du tout. Enfin si, les filles pouvaient venir à Oxford en pensionnats privés au niveau collège (à la française)  jusqu’à ce qu’elles soient bonnes à marier. Un peu de sérieux, on ne va pas faire des études supérieures pour apprendre la broderie, ahahah, contentez-vous de pondre des gosses et taisez-vous! En 1879 donc, les filles arrivent enfin à intégrer Oxford certes, mais jusqu’en 1920, elles étaient considérées comme des étudiantes de seconde zone et n’avaient pas les mêmes droits que leurs collègues garçons. Par exemple, elles pouvaient assister aux débats des syndicats étudiants, bien sûr, mais dans une galerie en haut, sans avoir droit au chapitre. On n’allait pas leur demander leur avis quand même, un peu de tenue! Enfin bon, tout se perd, mon bon monsieur, voilà-y-il pas que les femmes ont le droit de vote, il a bien fallu qu’Oxford s’adapte aussi… N’empêche, les universitaires maintiennent une séparation stricte entre garçons et filles pendant des années parce que bon, on ne va pas les mélanger, si ça se trouve, ils penseraient à mal. Bouh, les petits coquins. Ce n’est qu’à partir des années 70 que des facultés masculines accueillent des étudiantes, et qu’elles ouvrent réciproquement les portes de leur colleges (au sens anglais) aux garçons, dans les années 80. Quel modernisme!  Je parle de 1980, pas 1880.  

Il y a encore beaucoup écoles privées ici qui font la séparation, dès le primaire. C’est soit disant pour que les filles ne soient pas distraites par les garçons et  vice versa. C’est sûr, à 4 ans, ça pose problème…Au niveau du secondaire c’est pire. Notre ville a par exemple une grammar School pour garçon et une high School pour les filles (niveau collège, avec un accent,  au sens français). Il paraît que ça permet à ces chers tête blondes de mieux travailler. Du coup, le collège des filles est un ramassis de « petasses qui ne font qu’à remonter leur jupes sous les bras à la sortie pour se faire remarquer ». Attention, je cite juste L’Ado, dont le collège catho (et mixte) était juste en face. Il les a donc côtoyé de près, de très près même. Et la haute opinion qu’il avait d’elles m’a obligée à intervenir.  Je ne vais pas laisser mon gamin tenir un discours outrageusement machiste sans réagir. Cela dit, la petite pouffe du high School qui lui tournait autour avec des airs de poule constipée maquillée comme une  Barbie daltonienne (à 14 ans) avait effectivement l’air d’une petasse. Mais  je m’égare.  Réponse de L’Ado  » non mais oui, mais je sais que les filles ne sont pas comme ça! Dans mon collège, elles sont normales, quoi, cool, c’est juste celles du high School » . Le high School for girls a aussi la réputation d’être un nid à harcèlement scolaire, ces demoiselles se crêpant le chignon allègement. Au grand désespoir de PrincesseDiva, qui est dans sa grande période les-garçons-sont-répugnants, j’ai prévenu qu’elle n’y mettra pas les pieds. Cela dit, ce n’est pas mieux du côté du grammar School des garçons. L’ado, qui en connaît quelques-uns, prétend qu’ ils sont à la fois complètement coincés et obsédés ces types! Bref, on sent les ados épanouis et sans complexes. Certes ces deux écoles ont des résultat scolaires spectaculaires, mais parce qu’elles ne prennent (sur dossier et concours) que de très bons élèves au départ. Ça ne prouve absolument pas que la non mixité apporte quoi que ce soit académiquement parlant. D’ailleurs le collège catho mixte a d’excellents résultats aussi, et ils ne font pas un tri sur le niveau scolaire à l’entrée eux! 

Enfin bref, St benet’s Hall à Oxford va accueillir des étudiantes. Youpidoo, d’ailleurs il y a plus d’étudiantes que d’étudiants dans les universités britanniques mais bizarrement, c’est encore l’inverse à Oxford. Quelle bande de petits féministes quand même!