Cheese rolling competition

Publié le 27 mai 2015 par Pomdepin @pom2pin

Les anglais adorent les traditions les plus improbables et font tout pour les perpétuer. On se demande où ils vont chercher tout ça parfois. Ce week end des milliers de spectateurs se sont massés sur Cooper’s Hill, une colline du Gloucestershire pour admirer une course de fromage. Si. Soyons clair, il n’y a qu’une seule meule de fromage par course, qu’on lance en premier, et qui dévale la pente gaiement, avec un troupeau de poursuivants derrière. La règle est simple, il suffit d’attraper le fromage pour gagner. Qu’est-ce qu’on s’amuse! La colline n’est pas choisie par hasard, le dénivelé est tel que même sans courir derrière un fromage,  il est pratiquement impossible de ne pas se casser la figure. Ça c’est cretin du sport! 

  

Attention, cet événement grandiose n’est pas supervisé par les autorités, qui ont essayé de s’en mêler sans succès il y a quelques années. Les officiels avaient même remplacé le fromage par une meule en mousse, pour des raisons de sécurité, aucun esprit sportif, franchement! Les poursuiveurs-de-fromage-qui-roule (ben oui, je ne sais pas du tout comment appeler les participants) n’ont pas apprécié. Depuis, les courses (une pour les hommes et une pour les femmes, encore un échec du féminisme, pourquoi participer à ça? ) sont organisées en dehors de toute réglementation administrative pas les « rebel cheese rollers »,  oh yeah. J’ai pris les infos et les photos sur leur site d’ailleurs, si ça vous captive, c’est par là. Je vous mets une photo de la pente pour vous donner une idée de l’imbécilité la sportivité de la chose. Même avec un prix à la clé,  pas sûre que j’aurais envie de dévaler ça en courant au milieu d’une meute d’autres excités fanatiques de produits laitiers.  

 

Tout est prévu, il y a des barrières sécurité qui ne seraient pas fichues d’arrêter un moineau au galop pour protéger les spectateurs et des stoppeurs en bas de la pente. Sérieusement,  vous avez une rangée de gros bras, moitié déménageurs de piano moitié de demis de mêlée de rugby qui attendent en bas et bloquent les coureurs-après-du-fromage (non, ça ne va toujours pas comme nom…) qui, emportés par leur élan, ne peuvent plus s’arrêter tous seuls. Il y a aussi les secours. Le bas de la pente ressemble à une séquence émotion dans un mauvais téléfilm de guerre, avec les blessés qui se roulent de douleur cette fois, et les secouristes qui passent de l’un à l’autre avec des airs héroïques…il ne manque plus que des violons en bruit de fond, et on s’y croirait. La seule différence c’est que non seulement les dévaleurs-de-pente-derrière-un-fromage (ce n’est pas mieux…je vais trouver…) sont volontaires, mais qu’ils savent très bien comment ça va finir, puisqu’il y a un nombre incalculable d’entorses tous les ans et même des fractures. 

 

L’événement est de portée mondiale, une américaine a gagné la course féminine en 2013, et un japonais a aussi remporté la chose je ne sais plus quand. Pourtant les habitants du coin s’entraînent depuis le 15 eme siècle. La course après un fromage aurait une origine païenne, et servirait à invoquer les dieux au printemps pour s’assurer que les champs seront fertiles. Pour peu qu’on tombe sur un dieu qui souffre d’une intolérance au lactose, c’est pas gagné. Ça n’empêche pas les abrutis finis (voilà, je savais bien que je trouverais une appellation pour les participants!) de s’étaler apres leur formage avec enthousiasme. Vous allez me dire et on gagne quoi alors? Ben le fromage…

  
Le champion et son fromage face à la presse en délire, juste après s’être fait soigner pour une double entorse…