Essex boy


C’est merveilleux d’habiter dans un comté dont on parle si souvent dans les médias britanniques. Pas plus tard que hier il y avait encore un article captivant dans le Time (ici, j’ai aussi piqué la photo) sur un ressortissant de l’Essex. Pour s’en moquer. Je vous ai déjà parlé de la fabuleuse série de télé réalité « the only way si Essex », et bien un de ces protagonistes fait parler de lui. Déjà, il s’appelle Joey Essex et vient de l’Essex donc. On ne dit pas s’il porte ce nom pour se souvenir d’où il habite, ou si il arrive à se rappeler du comté mais pas de son patronyme…enfin bref, c’est un vrai Essex boy qui fait honneur à son comté, qui se trouve être aussi le mien. Mais je reste calme.

 Essex boy 
Ce brave garçon est connu pour sa stupidité sans nom et son physique essexien. Il est donc résolument orange pétant, virant au fluo à la lumière électrique,  toute l’année. On ne rit pas, le vrai Essex boy se reconnaît à son teint mi faux vaisselier acajou mi Casimir cramé. C’est évidement dû au soleil saharien de l’Essex, d’ailleurs, c’est bien simple, en ce moment  même, il pleut encore des trombes d’eau. De toute façon, c’est une question de sécurité, on repère bien les Essex boys de loin, pas besoin qu’ils mettent des vestes réfléchissantes (rien ne réfléchit chez l’Essex boy) ou ce genre de chose. Et si vraiment vous n’y voyait rien, l’essex boy a pensé à tout, puisqu’il ne s’est pas fait juste blanchir les dents, il les a fait repeindre au Tipex. J’ai appris grâce à Joey Essex que pour obtenir ce ravissant sourire de néon dans un hangar à poissons, il faut vraiment se faire poser un espèce de vernis blanc. Mais le petit Joey n’est pas entièrement satisfait du résultat, en plus, il faut recommencer l’opération souvent, pour garantir l’effet éclairage de morgue dès qu’on souri. Bref, c’est fastidieux. Il songe donc à se faire carrément implanter de fausses dents. 

Joey est aussi un parfait exemple du soin que les Essex boys apportent à leurs coiffures. Au pluriel parce qu’ils en changent souvent. Regardez David Beckham, l’Essex boy qui a réussi. Pendant sa carrière de footballeur, il était aussi connu pour ses errances capillaires que ses coups francs. Déjà, il faut absolument que la couleur ne soit pas naturelle et que ça se voit. Ensuite, le style butagaz après explosion doit être travaillé, le summum, c’est l’effet mouillé (forcément, une explosion de butagaz, ça déclenche un incendie, on peut s’attendre à ce que les pompiers débarquent avec leurs lances….excusez-moi,  j’ai les neurones qui grésillent. Je suis un peu fiévreuse je crois, c’est une angine). Un Essex boy qui se respecte est aussi versé dans les marques clinquantes de bon goût. Les gros logos pailletés sur les ceintures qui brillent, les t shirts moulants qui ressemblent plus à un panneau publicitaire pour dolce et Gabbana qu’à un vêtement, les jeans de marques taille 6 ans (d’ailleurs Joey explique qu’il prend plus grand maintenant, parce que ça lui faisait mal). De toute façon, comme les pies, l’Essex boy est attiré par tout ce qui reflète la lumière, d’où sa manie de porter des vrais faux diamants de trois tonnes aux oreilles. 

Et donc, en parfaite illustration de son notre comté, ce brave Joey Essex a sa propre série télé, audacieusement baptisée « educating Joey Essex ». Il a sorti deux livres dont une autobiographie (oui, bon, on a mis son nom sur un livre quoi…). C’est une chance, il a bien aimé son bouquin, il dit même que c’est le seul livre qu’il ait  jamais lu. Je ne pense pas qu’il exagère. Il porte une montre à £35000 mais ne sait pas lire l’heure. Il pense que ses 3 millions de followers Twitter sont moitié des hommes, moitiés des femmes, mais surtout des femmes. C’est beau. Il n’est pas très versé dans l’actualité, croyant que David Cameron est roi et le chef Gordon Ramsay premier ministre. Pourquoi? Il ne se rattrape pas en géographie, soutenant que la Russie est frontalière du pays de Galles. Il pense (oui, bon c’est une figure de style)  que  les becs des pingouins sont en bois…Finalement, ça remet les choses en perspectives quand on me dit que mes enfants éduqués dans l’Essex donc, sont des petits génies.

Il y a plein d’Essex boys comme ça, surtout dans le sud du comte, près de Londres. Mais ce n’est pas une raison pour les montrer à la télé juste pour se moquer. Il est temps que les essexiens non-oranges se rebiffent! Il sont quand même majoritaires. Non mais.