La fin du monde

Publié le 18 mai 2015 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Theodor Buchmann, dit Bibliander (1504?-1564) fut incontestablement un homme qui influença profondément la spiritualité du XVIème siècle.

Plusieurs de ses écrits parlent de l’écart entre les religions musulmane et catholique et d’autres annoncent purement et simplement la fin prochaine du monde.

Les traduction du Coran avaient déjà circulé dans notre monde, et une grande partie de ces textes étaient collectées dans Le corpus de Cluny ou Collection Toletana,  qui, pour la première fois, mettait à disposition du monde chrétien les textes coraniques et des textes informatifs sur la culture musulmane (que jusqu’alors on avait combattue sans la connaître).

L’’Apologia pro editione Alcorani de Bibliander se nourrit donc de ce savoir fondamental que l’on trouve dans le corpus de Cluny. Dans une version plus brève, la Summula quadam brevis contra haereses et sectam diabolicae fraudis Saracenorum, sive Ismaelitarum qui contient des informations sur la doctrine de Mahomet, la préface de Robert de Ketton ouvre la voie à ce que l’on peut appeler une peur irraisonnée de la fin du monde.

Ermanno il Dalmata, dans la Doctrina Machumetis summatim comprehensa, quae apud Saracenos magnae authoritatis est imagine un « dialogue » entre un hébreu et un musulman.

Bibliander dans Confutationes legis Machumeticae, développe les caractéristiques de l’apologie anti-islamique à partir du XIII siècle, en particulier des extraits sélectionnés des écrits de Juan Luis Vives dans De veritate fidei Christianae libri IV.

L’ensemble de ces écrit crée un véritable confusion dans les esprits de l’époque. Certains érudits y voient l’approche de l’Apocalypse, et s’en vont frapper l’imagination des classes populaires qui n’ont pas accès à ces savoir livresques.

Ainsi, le 18 mai 1529, une foule dense se masse sur la Piazza San Marco autour de la pierre des annonces (pietra del bando) sur laquelle un moine ermite de Pérouse, pieds nus et à demi-nu sous des guenilles, se frappe la poitrine avec de grosses pierres et exhorte le peuple à faire pénitence en annonçant la fin prochaine du monde.