Un safari à Wilpattu

Publié le 18 mai 2015 par Bourlingueur @jonathancusteau

Wilpattu

J'ai lu à plusieurs endroits que les safaris au Sri Lanka n'ont rien à envier à ceux de l'Afrique. La particularité dans ce petit pays d'Asie, c'est qu'on peut y observer des léopards, quand on est chanceux. Et dans ma liste de trois incontournables pour tout le pays, il y avait les léopards.


À Anuradhapura, mon guide insistant ne m'a pas lâché d'une semelle après la tournée des sites historiques de la ville. Il tenait absolument à m'organiser les deux jours suivants en me promettant de me faire un prix. Toujours épuisé puisque j'en étais à ma première journée, je n'arrivais pas encore à bien saisir le prix des choses. J'ai donc fini par décliner tout le beau plan qu'il s'était efforcé de me monter. 


N'empêche, son offre de visiter le parc national de Wilpattu, tout à l'ouest, me titillait un brin. Il s'agit du plus grand parc du Sri Lanka et on raconte qu'on y trouve au moins 50 léopards. À Yala, le parc le plus célèbre, on compte une trentaine de ces gros félins, mais le territoire à couvrir est beaucoup plus petit. On dit que ceux qui souhaitent fuir l'achalandage de Yala peuvent se rabattre sur Wilpattu et Uda Walawe et avoir de bonnes chances de voir un léopard quand même. 


Wilpattu a par ailleurs longtemps été fermé aux visiteurs parce qu'il était situé entre deux feux pendant les conflits armés. Il était dangereux de s'y aventurer.
J'ai finalement décidé de m'y rendre, négociant pour 12 000 roupies, ce qui est largement au-dessus du prix raisonnable à mon avis. On peut s'en tirer sous les 5000 roupies dans les autres parcs. Le guide demandait 14 000 roupies à l'origine.


Le chauffeur est donc venu me cueillir vers 5 h 30 du matin. En route, nous avons acheté quelques trucs à grignoter, principalement des rotis, ces espèces de triangles de pâte remplis d'une purée épicée. Pour déjeuner, quand on n'est pas habitué, ça arrache les papilles.
La première chose qui frappe, quand on part en safari, c'est à quel point les parcs peuvent être calmes sans la présence des humains. Le ronron des moteurs ne peut que prévenir les animaux de notre présence, et c'est à se demander comment on pourra voir surgir un léopard.


Le parc de Wilpattu est effectivement immense et il faut plusieurs heures pour en explorer seulement quelques parties. Les oiseaux y sont abondants, du poulet coloré, emblème du Sri Lanka, au martin-pêcheur. Les paons et autres volatiles colorés sont légion et un bon chauffeur ou un bon guide sauront les repérer plus rapidement que nous. 

À travers la dense forêt, j'ai aussi vu des cerfs et, de très, très loin, une espèce de sanglier. Un crocodile immobile et des varans ont aussi pu être observés.


Mine de rien, il y a la beauté de la nature sri lankaise qu'on risque d'oublier si on demeure à l'affût pendant tout le trajet. Les lacs, les arbres, bref l'ensemble du panorama coupe le souffle. Mais quand on s'est mis dans la tête de voir des léopards, on apprécie un peu moins.



Chaque fois que mon chauffeur croisait une autre camionnette, il interrogeait l'autre conducteur pour savoir s'il avait vu un léopard. Niet! Rien. Pas d'éléphants non plus, plutôt timides à Wilpattu.
C'est sur le chemin de la sortie que l'espoir a été ravivé. Un jeep immobilisé laissait croire à une grande découverte. Un bébé léopard aurait traversé la route à cet endroit un peu plus tôt. On a eu beau attendre... toujours rien. 


Nous sommes finalement ressortis bredouilles. J'avais au moins mis les probabilités de mon côté en entreprenant de visiter plus d'un parc national... Si les léopards étaient restés cachés ce jour-là, peut-être seraient-ils plus sociables quand je m'aventurerais au sud.