Se rendant compte du potentiel commercial représenté par l’impression de partitions de musique polyphonique, Ottaviano Petrucci essaya d’obtenir un privilège accordant l’exclusivité de l’impression et de la vente de musique en notation mesurée pour voix et de tablatures d’orgue ou de luth dans la République de Venise et cela pour une période de vingt ans. Ce privilège lui fut accordé en 1498.
Trois ans plus tard, le 13 mai 1501, il publia un premier recueil de 96 chansons profanes : Harmonice Musices Odhecaton (aussi connu simplement comme l’Odhecaton), est le premier ouvrage imprimé comprenant de la musique polyphonique ; de surcroît, il est entièrement consacré au répertoire des franco-flamands.
Pour imprimer l’Odhecaton, on utilisa la technique de l’impression en trois passages : la portée musicale fut imprimée d’abord, puis le texte et, finalement, les notes. La plupart des 96 pièces, même si elles furent écrites comme des chansons, furent imprimées sans les paroles, ce qui implique peut-être qu’une exécution instrumentale était envisagée. Les paroles de la plupart d’entre elles peuvent être trouvées dans les sources manuscrites de l’époque ou dans d’autres publications ultérieures.
La première édition de l’Odhecaton ne nous est pas parvenue dans sa totalité et la date exacte de publication n’est pas véritablement connue, mais elle comprend une dédicace à Girolamo Donato, un noble, diplomate et humaniste vénitien, datée du 13 mai 1501.