Voyager autrement : et pourquoi pas vous ?
Parties durant 7 mois à la rencontre de structures touristiques engagées et d’entrepreneurs audacieux qui, comme elles, croient en la pérennité d’une autre forme de tourisme, les fondatrices du projet VESTA (Voyage éthique et solidaire en terre asiatique) portent leur regard sur les défis actuels du tourisme. Elles livrent ici un extrait de leur carnet de voyage « Autrement l’Asie », qui regroupe une soixantaine d’adresses pour partir hors des sentiers battus à la découverte du continent asiatique.
Au fil du temps, le voyageur est devenu un touriste, consommant du dépaysement, de l’authenticité et de l’exotisme comme n’importe quelle autre marchandise. Les villes touristiques, pour la plupart situées dans des pays de l’hémisphère sud, assistaient tantôt impuissantes, tantôt complices à l’accroissement de cette industrie ravageuse. Si le tourisme n’a cessé d’évoluer, passant d’un privilège pour une poignée d’hommes et de femmes à une sorte de bien de consommation courante, il tend aujourd’hui à un retour aux prémices des relations humaines.
Un touriste en quête de sens
Un éventail de possibilités pour voyager autrement
De la coopérative villageoise à l’eco-lodge de luxe en passant par le centre de protection animalier ou le logement chez l’habitant, nombreuses sont les possibilités qui s’offrent aux voyageurs pour passer un séjour singulier. L’engagement éthique en vacances peut ainsi se traduire par différents concepts, encore marginaux. Des opérateurs touristiques proposent ainsi des circuits partant à la rencontre des filières de produits équitables, permettant notamment d’éviter aux populations locales d’être dépendantes des revenus du tourisme. Dans la même optique, le « volontourisme » ou l’éco-volontariat permettent au voyageur d’offrir son temps, son savoir-faire et sa motivation à un organisme associatif, le temps de ses congés. « On ne subit plus sa consommation, on la réfléchit« , comme l’ont si bien écrit les auteurs du site Babel Voyages.
Repenser nos vacances chacun à notre échelle
« Si vous pensez que vous êtes trop petits pour changer quoi que ce soit, essayez donc de dormir avec un moustique dans votre chambre ». Parce que nous pouvons tous à notre façon contribuer à faire évoluer les choses, cette citation de Betty Reese nous rappelle que la première étape consiste à oser passer à l’acte. Encore marginal, le tourisme responsable suscite l’engouement mais la prise de conscience est lente car le terme «vacances » signifie encore trop souvent vivre sans la moindre contrainte. La dimension écologique de cette démarche est alors vue comme une corvée, ou réservée à une population aisée et sensibilisée.
- Faire du voyage une aventure intérieure
Hippolyte Taine ne disait-il pas que « l’on voyage pour changer, non de lieu, mais d’idées » ? En vacances ce principe peut ainsi se traduire par l’expérience d’activités insolites permettant de développer sa créativité tout en s’imprégnant d’une culture étrangère aux côtés de la population locale (ex : le Creative Tourism Network invite à souffler des pièces de verre à Biot, s’initier à la rumba catalane à Barcelone ou apprendre à faire des croissants à Paris).
- Prôner l’éloge de la lenteur
A l’heure des transports low cost, le choix d’un mode de déplacement doux, moins générateur de CO2 présente plusieurs avantages. Non seulement il peut se révéler gratuit mais il permet aussi de vivre au rythme de la population locale et de ne plus courir après le temps pour découvrir une destination. En roulotte, à vélo, en kayak ou en train, le transport devient une composante même du voyage et redonne au tourisme son sens premier de plaisir et de repos.
- S’ouvrir aux rencontres
- Privilégier les agences responsables et les structures locales
Qu’il s’agisse de reverser un pourcentage du prix de votre séjour à une ONG, de compenser les émissions de gaz à effet de serre induites par vos vacances ou d’organiser votre voyage dans le respect des populations locales ; de nombreux opérateurs touristiques invitent aujourd’hui à voyager plus intelligemment.
Enfin, rappelons que nous ne sommes qu’en visite et que tout contact avec une culture ou un environnement étranger implique une chaîne de responsabilités.
« Deux mondes se rencontrent à chaque fois qu’une personne se déplace d’un pays à l’autre. Que l’on soit voyageur, touriste ou explorateur, nous ne sommes toujours qu’un invité. Les pays que nous visitons avec tant de plaisir sont nos hôtes et tout le bonheur d’un voyage repose sur cette relation parfois si délicate » (extrait de la Charte éthique du voyageur, rédigée par l’association ATR).
Dès lors, être un touriste responsable c’est commencer par s’informer sur le pays visité pour en comprendre les valeurs, les us et coutumes.
Informations pratiques
Pour découvrir des lieux engagés à travers différents pays du continent asiatique et faire un premier pas vers une autre forme de tourisme, n’hésitez pas à contacter l’association VESTA – Voyage éthique et solidaire en terre asiatique. Auteur du guide Autrement l’Asie (dont est issu cet article), ouvrage rassemblant plus de 60 adresses pour voyager autrement en Asie.
Comment s'y rendre : www.vesta-project.com
Contact : Email: contact[@]vesta-project.com