La Greenhouse... Depuis qu'une amie m'en avait parlé en décembre dernier j'avais eu mille occasions de m'y rendre, et mille excuses pour ne pas y aller malgré ma grande curiosité vis à vis de cet espace. Un grand bâtiment de 8 étages au sud de la station Hermannstr. perdu au milieu des entrepôts qui contient près de 70 ateliers occupés par de jeunes artistes internationaux. Cette grande colocation propose des espaces publics pour l'organisation d'événements au 7ème et 8ème étage.
De fait c'est presque chaque soir qu'on y entend le son d'un concert, le bruissement d'un vernissage, le grésillement d'un film, le brouhaha d'un débat... Il suffit de suivre la page Facebook de la Greenhouse et celle de Plateau Gallery qui organise les événements.
Après avoir loupé une performance, un concert et une soirée roller disco j'ai enfin réussi à sortir de ma tanière et a enfourché mon vélo. 8 km.
20h. Il fait déjà nuit mais pas trop froid. Un pont, deux ponts, trois ponts, je traverse la pierreuse Richardplatz, me voilà sur la Sonnenallee. Encore un coup de pédale pour arriver jusqu'à Hermannstrasse que je suis en direction du Sud. Je passe devant un hôpital abandonné qui m'avait causé bien des frayeurs quand je l'avais exploré. De nuit il est encore plus menaçant, ses fenêtres mornes me regardent passer. Encore un pont et me voilà enfin arrivée à destination.
Etrange bâtiment à l'architecture recherchée qui jure avec les entrepôts et entreprises en aggloméré alentours. Une porte ouverte sur un hall sombre qui s'illumine à chaque passage, dévoilant un décor neuf et plutôt raffiné pour le quartier. L'élément maître, l'ascenseur, vous mène au 7ème... non pardon, 8ème étage.
Photo Greenhouse Berlin21h. L'immense salle sombre est éclairée par le grand écran tendu pour la diffusion du film. A l'autre bout de la pièce un bar est joliment doté de lampions. Pas grand monde sur les canapés pour le moment. Pourtant c'est l'heure officielle de la diffusion du film Le Bon, la Brute et le Truand. Des musiciens ont décidé de revoir la bande originale et vont jouer en temps réel. En attendant direction les balcons qui offrent une vue dégagée sur la ville.
22h.Des spectateurs commencent à affluer. Beaucoup sont des artistes résidents qui se connaissent, discutent, rigolent et circulent en chaussettes. C'est à ça qu'on les reconnait d'ailleurs. Il y a aussi quelques visiteurs comme moi. Aux quatre coins de la pièce on parle italien surtout, espagnol beaucoup, ici et là allemand, anglais parce que c'est pratique, et même un peu français. Les musiciens accordent leurs instruments, se réunissent, vont boire une bière. Et enfin, une heure en retard, la ponctualité latine peut être, le film débute, le concert commence, le voyage s'amorce...