6th form dilemma

Publié le 20 janvier 2015 par Pomdepin @pom2pin

On découvre les méandres du système éducatif britannique au fur et à mesure avec L’Ado. C’est avec lui qu’on a compris comment fonctionnent les secondary schools, un peu l’équivalent du collègue, mais pas vraiment ça non plus. Maintenant que GeekAdo y est rentré aussi, on se promène. Je maîtrise les réunions parents-profs, je jongle avec les options Y9 et Y10. Les barèmes ubuesques des exams n’ont plus aucun secret pour moi, tout va bien. L’année dernière, on a pu aussi testé nos nerfs quand L’Ado a passé les GSCE (les examens de fin de collège, qui ne rigolent pas ici). On a découvert avec bonheur la suite de la scolarité, et les dossiers d’inscription de 4500 pages avec appréciation de l’obstétricien qui a fait sortir L’Ado, prise de sang et examen psychiatrique sur trois générations (j’exagère à peine). L’Ado avait le choix entre le technique, l’apprentissage ou le 6th form, que je compare au lycée pour faciliter les choses. Il y est rentré, dans la formule advanced qu’il voulait, ça va bien comme ça, on est tranquille pour deux ans. Ahaha, c’était une blague, c’est reparti pour un tour!


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Au 6th form, les enfants qui se prennent pour des étudiants (j’en ris encore. Mets ton bonnet, mouche ton nez, et arrête de raconter n’importe quoi, L’Ado, c’est moi qui ai une carte de crédit ici!) n’ont que 3 à 5 matières, mais à fond, dont celles qu’ils feront à l’université. C’est un peu une classe préparatoire pour la fac. Le 6th form dure donc 2 ans, avec les examens des AS (Advanced Subsidairy) en première année, et si on réussit les A levels en deuxieme année. Comme pour les GSCE, chaque matière est évaluée séparément et on ne fait pas de moyenne générale. J’ai l’air de tout bien suivre là, non? Ben non. On vient d’apprendre qu’il faut choisir des options à l’intérieur des options maintenant! L’Ado fait entre autres matières maths. C’est une très bonne chose, on est content pour lui. Il se prépare dans la joie pour le AS de maths en mai. Tout va bien. Sauf que d’ici la fin de cette semaine (là maintenant, de suite), il faut qu’il décide si il veut passer ensuite le A level de maths décisionnelles, de maths statistiques ou de maths mécaniques. Vu qu’il veut faire littérature en fac, le choix n’est pas évident.

Je me suis bêtement dit, maths décisionnelles, c’est contenu dans le nom, ça doit être utile. Il s’est renseigné. Et donc, c’est nul. D’ailleurs, pour faire littérature, on lui conseille plutôt histoire. Oui, mais, ça, il ne l’a pas…pas de soucis, puisqu’ il peut remplacer les maths par la géographie! Me voilà rassurer. C’est d’une simplicité remarquable. Un instant, je prends une aspirine et je reviens de suite. Et en littérature alors il fait quoi? Ben, il lit des livres (en France, on fait Molière sans discontinuité de la sixième au bac, ici c’est pareil avec Shakespeare). Il écrit des trucs…déjà, vue la logique du système, j’ai été surprise qu’il faille faire littérature au 6th form pour l’étudier après en fac. Mais il y a deux options! Et il faut encore choisir. Euh…L’Ado n’y comprend rien non plus, c’est rassurant. On ferme les yeux et on coche au hasard?

J’ai téléphoné affolée à toutes mes connaissances, dont aucune n’a fait littérature en fac (c’est encore pire pour Maricheri, visiblement dans les banques, il n’y a que des matheux, c’est un monde quand même!). Et de toute façon, le système a changé. Je suis restée sereine. J’ai demandé aux profs du lycée. Évidement, chacun m’a assuré qu’il fallait absolument cocher l’option qu’il enseigne personnellement. C’est une question de vie ou de mort pour L’Ado. J’ai appelé l’université, qui m’a envoyé paître. On fait ce qu’on veut et dans deux ans, on remplit un joli petit dossier de 37 864 pages. Et si on s’est trompé d’option, c’est tant pis pour nous, tralalèreuh! Sont-ils mutins les sombres crétins du secrétariat universitaire! J’en suis à accoster de parfaits inconnus dans la rue: pour faire littérature à l’université, il faut quoi comme option au A level de maths?

Je ne stresse pas du tout, vous me connaissez. C’est juste extrêmement frustrant de ne pas pourvoir aider L’Ado. C’est ça aussi, les joies de l’expatriation. On se retrouve confronter à un système scolaire qu’on ne connait pas. Ce n’est pas juste pour L’Ado. On sera prevenu pour les autres, mais là, on apprend avec lui.