Photo : Kater Blau
Le Kater Holzig est mort, vive le Kater Blau ! Pendant que l’ancienne usine de savon qui abritait le Kater Holzig jusqu’à janvier dernier est peu à peu démantelée pour se transformer en logements haut de gamme, que se passe t-il de l’autre coté de la Spree ?
Le Holzmarkt, sorte de bar communautaire en plein air se développe doucement et cet été on s’est réjouit d’y voir pousser les transats, les hamacs, les fleurs, le bar et surtout une étrange structure de bois et de verre qui accueille performances artistiques, pièces de théâtre et concerts.
Plus loin, sous les voies du S-Bahn, c’est le Kater Blau, celui qui a pris la succession du Kater Holzig. Est-il le digne représentant de son ancêtre, et même de ses ancêtres si on remonte jusqu’au mythique Bar 25 qui se trouvait au même emplacement il y a 4 ans? C’est ce que j’ai testé cet été, quelques semaines après son ouverture, en compagnie de J. un ami aguérri qui y avait atterri presque par hasard le jour de l’inauguration.
Il connaissait déjà bien les lieux et avait réussi à me persuader d’entrer par une porte dérobée, c’est à dire à passer par l’espace entre les quais de la Spree et les palissades qui entourent le Kater Holzig en passant par le Holzmarkt. Il faisait nuit et le Holzmarkt aurait dû déjà être fermé. Mais il y avait encore quelques personnes dispersées sur le terrain. Nous allâmes jusqu’à une première palissade que nous contournâmes très aisément malgré le risque de tomber à l’eau. Puis nous fûmes dans le no man’s land entre le Holzmarkt et le Kater Blau, un terrain rempli de caravanes où heureusement nous ne croisâmes personne. Cependant l’entrée magique par laquelle J était passé la dernière fois avait disparu. Nous dûmes rebrousser chemin à mon grand soulagement. Dans le Holzmarkt nous vîmes des gens sortir par une porte un peu cachée. Nous allâmes y jeter un œil, ou plutôt nos oreilles heurtées par les sons d’un concert punk rock. Les musiciens étaient serrés sur la petite scène et le public semblait totalement subjugué, contrairement à nous. Cependant entrer dans cette pièce était comme pénétrer dans un autre univers. C’était une sensation assez agréable mais pas suffisante pour que nous y fassions de vieux os.
Direction le Kater Blau par l’entrée officielle, là où règne toujours en maîtresse la terrible physio au look et au visage destroy. La queue n’était pas longue, les gens se faisaient régulièrement rembarrer et repartaient dépités, se demandant pourquoi on leur avait refusé l’accès. Moi je me suis plutôt demandé pourquoi on nous l’avait autorisé. L’interrogatoire mené par la physio nous laissa un moment coi, jusqu’à ce que J. réussit à sortir une litanie de mots allemands apparament suffisament convaincants pour que l’on puisse recevoir le grand honneur de payer 14 euros pour l’entrée.
La décoration créative, décalée, recyclée, un peu fête forraine, typique Kater Holzig, a été conservée. Quoique je la trouve un peu trop propre. Peut être parce que le club vient d’ouvrir et qu’il n’a pas encore eu l’occasion d’être baptisé par ses clients ?
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La clientèle est hype, hype, hype, je me demande de nouveau pourquoi on m’a laissé entrer. Je ne vais pas me plaindre, j’explore ce nouveau club. Les toilettes sont très belles, il y a plusieurs stands en open air où l’on propose cocktails et wisky, le photomaton a toujours du succès et l’espace en plein air, bien que réduit par rapport à l’ancienne location, reste le highlight du Kater. On a même arrimé une péniche, les cordages entre le bateau et le quai servent de transat aux clubbers allanguis. Sur la péniche des barquettes font office de tables de pique-nique.
Mais l’unique salle intérieure où le DJ œuvre est bien décevante. Certe il y a encore des petits coins cachés et des escaliers secrets qui mènent à la mezzanine surplombant le dancefloor. Mais malheureusement, même là, on n’est pas à l’abri de la musique pas extra et des volutes de fumigènes que le DJ actionne convulsivement comme pour dissimuler sa soupe musicale. Et malheureusement il n y a qu’une salle donc bien peu de choix pour danser. Pour une entrée à 14 euros c’est un peu léger. Enfin, je n’ai peut être pas eu de chance ce soir là au niveau de la programmation…
Reste les parties de cache-cache que vous pourrez entamer avec vos amis si la musique ne vous plait pas. Malgré sa surface réduite le Kater Blau recèle de nombreux petits coins où se réfugier.