"C'est l'amour des livres qui fait qu'tu peux voyager d'ta chambre autour de l'humanité", c'est ce qu'écrivait Renaud dans la chanson C'est quand qu'on va où? de son excellentissime album Belle de Mai.Et le voyage depuis ma chambre, je l'ai expérimenté, souvent, notamment à travers la littérature latino-américaine.De Cent ans de Solitude de Gabriel Garcia Marquez, à La Maison aux Esprits d'Isabel Allende, les voyages depuis ma chambre ont été parfaits!J'ai toujours eu un attrait particulier pour l'Amérique du Sud, la langue espagnole, la ou plutôt les cultures, la littérature... Au lycée déjà je choisissais l'option Espagnol Renforcé que je confirmerai plus tard à la fac de Lettres.
Ce voyage entre terre et mer, c'est depuis ma chambre que je le fais aujourd'hui en accueillant un second article de Simon* sur ce blog. Il me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture et un bon voyage.
Parc Torres del Paine
A moins de deux heures d’avion de Santiago du Chili, Puerto Montt ouvre les portes des terres mythiques de la Patagonie chilienne. Ses estancias centenaires aux allures de bout du monde, ses lacs cristallins, ses forêts primaires et glaciers légendaires ont inspiré nombres d’écrivains, de Saint-Exupéry à Jean Raspail, sans oublier le chilien Luis Sepulveda. La Patagonie chilienne peut être divisée en deux régions: au Nord, celle des lacs et volcans traversée par la route australe menant à l’incontournable Parc Torres del Paine, plus au Sud, Puerto Natales et Punta Arenas, dernière ligne droite avant Puerto Williams, donnant accès au Cap Horn et à l’Antarctique.
En route vers les grands espaces!
Nombreux sont les parcs nationaux et réserves naturelles qui font la richesse de la Patagonie chilienne.
Le Parc national Tolhuaca fait partie de l’un d’entre eux. Apprécié pour ses nombreux treks, le parc protège 7.000 hectares de forêts qui peuvent se visiter en voiture.Au pied du volcan Llaima, le Parc national Conguillió protège l’un des volcans les plus actifs du pays, le volcan Llaima, ainsi que des araucarias centenaires. Depuis le mirador construit sur une plaque de lave, le parc apparaît tout en majesté.
Plus au Sud, le Parc national Villarrica qui comprend 63.000 hectares est absolument splendide. La foire artisanale de janvier et février permet de découvrir la culture mapuche des communautés locales. Pour les plus aguerris, l’ascension du volcan Villarica ou du volcan Lanín à cheval, entre le Parc national de Villarica et le Parc national Lanín permet de se frotter à l’andinisme. Amateurs s’abstenir!Les gourmands ne seront pas en reste, les confiseries du petit village de Villarica continue à fabriquer les bonbons d’autrefois à base d’églantines.
Pas à pas l’aventure continue sur les sentiers de la Patagonie sauvage.
Un vol de condor dans le Parc de Puyehue suffit pour nous convertir à suivre l’appel des grands espaces. Aux couleurs de l’été indien, ou plus enneigées, les forêts et lacs de ce parc national abrite de nombreux animaux sauvages tels le cerf púdu, la viscache, la loutre ou le ragondin.En descendant plus au Sud, passons maintenant au chapitre suivant de nos aventures en Patagonie: la Route australe!
Patagonie des Lacs et Volcans : la Route Australe et l’île de Chiloé
Puerto Montt est le point de départ de la Route nationale 7 qui traverse la Patagonie chilienne sur 1.200 km jusqu’au village Villa O’Higgins. Au gré des kilomètres de piste, les paysages somptueux des terres des gauchos capturent les imaginaires.
Il faut parfois se mouiller les pieds et traverser lacs et fjords en bac pour respecter l’itinéraire de cette route mythique ! Inaugurée en 1986 et terminée en 2000, la « Carretera austral » est un véritable concentré de Patagonie des fjords du Pacifique aux volcans des Andes.Puerto Montt est aussi le point de départ vers la grande île de Chiloé, un charmant bout de terre situé entre l’océan Pacifique et les chaînes de volcans patagons.
Laissons de côté notre route mythique pour une petite escale sur la terre des Chilotes.Longeant le littoral chilien, l’archipel de Chiloé est composé de quarante îles au total sur lesquelles les missionnaires jésuites ont construits au début du XVIIe siècle de nombreuses églises en bois, désormais classées Patrimoine mondial de l’Humanité.
Chaque année les villages de pêcheurs aux petites maisons en bois fêtent la minga. Cette grande fête d’origine précolombienne marque le déménagement d’un membre de la communauté insulaire. La maison toute entière est alors déplacée sur des rondins et tirée par des bœufs pour rejoindre un autre jardin, une autre île ou encore regagner la terre ferme par bateau. Les traditions culinaires de l’île ne manquent pas non plus d’originalité.
Le curanto, mélange de coquillages, de viandes et de pommes de terre, est cuit à l’étouffée sur des pierres chaudes posées dans un trou dans la terre et recouvert de feuilles de nalca. Entre terre et mer, les maisons sur pilotis le long du littoral de Castro sont toutes aussi pittoresques. Dans le Parc national de Chiloé, les charmantes forêts valdiviennes offrent une grande variété d’arrayanes, d’alerces ou cyprès de Patagonie et de copihues, la fleur nationale du Chili. L’île de Chiloé nous laisse sous le charme.
En regagnant Puerto Varas au bord du lac Llanquihue et à proximité du Lac Todos los Santos aux couleurs émeraude, on prend alors le cap vers l’Argentine à destination du Parc national Nahuel Huapi et de la Patagonie argentine.
Il est temps pour nous de reprendre la Route national 7.
Notre première étape s’appelle Puerto Raul Madryn Balmaceda, petit village de 500 âmes en direction du Pacifique.
Niché au bord d’un fjord, il faut prendre le bac pour rejoindre le petit port apprécié des lions de mer, manchots, dauphins et parfois même baleines.Une fois la nuit passée au coin du feu dans une des estancias du village, il est temps de reprendre la route en direction du Parc Queulat.
Dans un décor de carte postale, la route suit son cours à travers un paysage fabuleux de glaciers, fjords, lacs aux icebergs et arbres centenaires. La vue sur le Ventisquero Colgante est absolument splendide.
Ce glacier suspendu au-dessus de la falaise devient cascade lorsque l’été approche. Le cerf Puná, le renard de Magellan ainsi que le puma seront vos compagnons de route!Impossible de passer à côté des cathédrales de marbre non loin du Lac General Carrera à cheval entre le Chili et l’Argentine. C’est le deuxième plus grand lac du continent après le Lac Titicaca.
A bord de petites embarcations, nous partons à la découverte de grottes de couleur émeraude, rose et blanche opaline, et de la Cathédrale de marbre ou Capilla de Marmól, un univers digne des romans fantastiques, sculpté par les vagues du lac.
L’aventure patagonique continue en direction du village de Caleta Tortel, ici les escaliers et passerelles en bois ont remplacé les rues inexistantes. Depuis le petit port construit le long du fjord, on part à la découverte du glacier Steffen.
Enfin après avoir traversé le Rio Bravo, nous rejoignons le village Villa O’Higgins, terminus de la route australe.
Nous quittons la route pour le début d’une expédition maritime entre les fjords et icebergs sur les eaux turquoises du Lac O’Higgins. L’immense glacier du même nom demeure le clou du spectacle : 820 km2 de superficie et 60 m de hauteur.En partant vers le Sud, nous approchons les terres les plus vierges du monde.
La Patagonie australe et les Terres de Feu chiliennes forment un ensemble de confettis d’îles, de fjords, de champs de glaces et d’icebergs. Au-delà de Villa O’Higgins, le Chili se voit coincé par la glace et son voisin argentin. Pour continuer l’aventure vers Puerto Natales et Punta Arenas, nous ajouterons donc un tampon argentin à notre passeport!Ile de Chiloé
La Patagonie australe: du Parc Torres del Paine au Cap HornIl est considéré comme l’un des plus beaux spots de trekking au monde, et pour cause. La faune et flore sur le site nous rappellent au fil de la randonnée les raisons pour lesquelles le parc est classé réserve mondiale de biosphère de l’Unesco.
On comprend alors pourquoi la région porte le joli nom de Ultima esperanza (Dernier espoir) comme un rappel à nos responsabilités environnementales. En effet, le parc protège une faune sauvage très riche comme le huemul, le guanaco, le tatou, le condor mais aussi le puma, animal en voie d’extinction.
Les circuits sont à la portée de tous, de la simple randonnée au trek de plusieurs jours. La nature s’expose ici dans toute sa démesure, entre cerros granitiques, lacs d’origine glaciaire, et neiges éternelles dont l’incontournable glacier du Lac Grey, alimenté par la fonte de ce dernier. Le Parc jouxte l’Argentine avec le Parc national des glaciers.
Traverser le Parc Torres del Paine pour rejoindre le Perito Moreno et le Mont Fitz Roy près de El Calafate, c’est aller à la rencontre de l’un des plus beaux paysages d’Amérique latine.
Partagé entre le Chili et l’Argentine, le champ de glace patagonique est à l’origine des nombreux glaciers qui naissent sous la pression de celui-ci. Les lacs et lagunes d’eau salée prennent les couleurs des saisons, sublimant le massif du Paine par la création de chutes d’eau selon les différences d’altitude. De nombreux refuges accueillent les randonneurs et trekkeurs dans leur ascension de l’une des célèbres tours ou torres qui font la renommée du parc.
Puerto Natales fait guise d’étape avant d’entamer la route vers le Détroit de Magellan, une pause bien méritée pour celui qui revient d’un séjour dans la montagne.
Le petit port de pêche aux maisons multicolores accueille d’excellents restaurants de poissons, de viandes de la région qui vous feront oublier les repas lyophilisés et sucres lents ingurgités lors des randonnées précédentes!Au départ du port, des excursions nautiques à la découverte des glaciers Balmaceda et Serrano, des fjords et estancias sont possibles. Enfin il est possible de traverser la frontière vers l’Argentine pour rejoindre le Parc national Los Glaciares, inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. Nous décidons quant à nous de prendre le bateau sur la trace des explorateurs, cap vers les fjords du bout du monde, de Punta Arenas à Ushuaïa.
Accessibles seulement par voie marine, nous plongeons dans l’univers des glaciers et fjords millénaires. Levez l’ancre, le Cap Horn est notre horizon!
Après quelques heures de navigation entre les canaux étroits du Détroit de Magellan, nous rejoignons les premières colonies d’éléphants de mer, puis ce sont les manchots qui débutent leur spectacle.Les noms légendaires des espaces qui nous entourent nous renvoient vers les expéditions scientifiques qui ont marqué l’histoire. Canal de Beagle, Détroit de Magellan, Cordillère de Darwin. Les escales se font à même les glaciers, une fois les crampons au pied, la randonnée peut commencer, à la découverte de la faune de l’Antarctique.
La croisière prend fin à Ushuaïa, capitale argentine de la Terre de Feu. A l’extrême Sud de cette province, le Parc National Cabo de Hornos et son archipel accueillent les manchots de Magellan qui viennent nidifier. L’une des falaises de l’île d’Horn porte le nom du cap mythique qui a tant fait vibrer le cœur des navigateurs. Devant nous, un continent blanc, «réserve consacrée à la science et à la paix »… c’est déjà l’Antarctique.
Bye bye America latina.
Pour retrouver la Patagonie des lacs et volcans en vidéo, rendez-vous sur le site du Ministère du Tourisme au Chili http://chile.travel/tipo_videos/lagos-y-volcanes/Pour en savoir d’avantage sur la Route australe : http://www.chile-excepcion.com/regions-chili/patagonie-lacs/route-australe
*Simon est chargé de communication web pour l'agence
Chile Excepcion. Au-delà des circuits proposés, leur site internet est une mine d'informations et de conseils aux voyageurs. Vous y trouverez tout ce dont vous pourriez avoir besoin avant d'aller explorer le Chili, de la culture au patrimoine, en passant par les formalités d'entrée dans ce pays.