Route 66 (3/5) : de Tulsa à Tucumcari

Publié le 14 septembre 2014 par Caraporters @Caraporters

Voyage bucolique dans l’Oklahoma

Petite étape au menu de notre journée, avec « seulement » 180 kilomètres prévus pour aller de Tulsa à Oklahoma City, où nous arriverons peu après midi.

Avant cela, la Route 66 traverse de charmants villages, notamment Stroud et Davenport. Une centaine de kilomètres plus loin, nous effectuons un nouvel arrêt à Arcadia, célèbre pour sa grange rouge et ronde, construite en 1898. Aujourd’hui, celle-ci ne stocke évidemment plus de grains, mais a été reconvertie en boutique souvenirs. Surprenant, non ?

A la sortie d’Arcadia, nous nous arrêtons chez Pops, un établissement spécialisé dans les sodas en tout genre. Des milliers de bouteilles – et plus de 500 boissons différentes – sont à disposition et ce n’est pas un hasard si une bouteille géante trône sur le parking en guise d’enseigne. Nous en profitons d’ailleurs pour acheter une bouteille de soda au citron « Route 66 ».

Après cette pause rafraîchissante et un déjeuner vite avalé, nous arrivons assez vite à Oklahoma City. Si la ville semble agréable au premier abord, elle est aussi – et surtout – particulièrement déserte et inanimée. Nous parvenons tout de même à trouver « le coeur de l’action », un petit cours d’eau traversant la ville. Là, plusieurs terrasses de café et restaurants nous font de l’oeil, mais nous nous contentons d’une balade digestive pour finir tranquillement la journée.

Oklahoma et Texas, l’Amérique… authentique

Bye bye l’Oklahoma, bonjour le Texas. Quand on parle d’Amérique profonde, c’est « bizarrement » souvent cet Etat qui vient à l’esprit. Dans les faits, on comprendra rapidement pourquoi…

Mais avant cela, la route se fait sous la pluie. Nous faisons une première halte au musée de Clinton dédié à… la Route 66. Sans grande originalité, il nous fait tout de même voyager pour nous ramener directement à la période dorée de la Route 66. Et puis, il permet à l’averse de se dissiper quelque peu.

On quitte Clinton pour Elk City, où un village du 19ème siècle a été reconstitué. Tout sonne faux, le carton pâte est à l’honneur… Pourtant, il y a un charme évident… alors que tout est fermé. Aux Etats-Unis, les touristes apprendront vite qu’il vaut mieux voyager entre  Memorial Day et Labor Day – soit entre fin mai et début septembre – pour éviter ce genre de déconvenue.

U-Drop Inn de Shamrock

L’arrivée au Texas se fait via Shamrock. Si la ville est aujourd’hui d’un calme olympien, son U-Drop Inn et sa station-service art-déco de 1936 font partie intégrante de l’imagerie de la 66. On notera que les lieux ont aujourd’hui été investis par l’administration locale, abritant la chambre de commerce.

Si vous le pouvez, pensez aussi à faire le plein à Shamrock. Non pas qu’une station se distingue par un quelconque charme ou des prix défiant toute concurrence : le problème, précisément, vient de la concurrence. Dans ce coin relativement reculé des USA, il vous faudra parcourir de très (très) longs kilomètres avant de croiser une nouvelle station. Alors, si vous souhaitez vous éviter quelques frayeurs en roulant sur la réserve, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

A quelques encablures de là, à Mac Lean, vous croiserez bien une antique station-service Phillips. Mignonne, elle ne vous permettra cependant pas de vous ravitailler. Dans cette même bourgade, vous pourrez aussi faire un détour par le musée du barbelé.

La plus grande croix de l’Ouest

Pour notre part, nous préférons passer notre tour et nous diriger vers Groom, qui abrite non seulement une drôle de réserve d’eau, la « tour penchée du Texas » – dont le seul but est bel et bien de se faire remarquer –, mais aussi la « cross of our lord Jesus Christ », auto-proclamée plus grande croix de l’Ouest… dont le seul but est bel et bien de se faire remarquer. A moins qu’il y ait aussi un but spirituel là derrière, allez savoir.

Enfin, après ces détours… pittoresques, nous gagnons Amarillo, une ville qui vit au rythme des cow-boys ? Un exemple ? Le Big Texan Steak Ranch (7701, East I-40) vous ouvre ses portes, amis gros mangeurs. Si vous faites partie du clan des viandards, nous vous invitons à relever le défi de l’établissement, en ingurgiteant un bifteck de 2 kilos, avec ses onion rings, son coleslaw, ses frites et autres accompagnements. Le tout en moins d’une heure, juché sur une estrade, avec le chronomètre au-dessus de la tête. Et puis, ne vous inquiétez pas, un seau est à votre disposition à côté de vous si jamais le repas ne veut pas voir votre estomac et préfère se faire la malle ! En revanche, si vous venez à bout de votre gargantuesque repas, c’est la maison qui vous l’offre !

Sinon, le Big Texan, c’est aussi une piscine ayant la forme de la carte du Texas, une énorme sculpture de vache à l’entrée, ainsi qu’un cow boy géant de 27 mètres. Typique. A quelques pâtés de maison, vous trouverez aussi Boot’s and Jeans (2225 South Georgia Street) un magasin conçu comme le temple de la panoplie de cow-boy, du chapeau aux santiags en passant par la ceinture… ou le jean Levi’s à 30 dollars.

Ça, c’est pour le folklore. Mais quel folklore ! Autrement, la ville d’Amarillo elle-même ne mérite pas trop le détour.

Changement de ton au Nouveau Mexique

Finalement, on passe beaucoup plus de temps dans la banlieue d’Amarillo qu’au centre ville. Après le Big Texan, c’est un autre lieu emblématique de la Route 66 qui nous attend : le Cadillac Ranch.

Cadillac Ranch

Visible depuis l’autoroute, il est constitué d’une dizaine de Cadillac – d’où le nom – plantées dans le sol, selon une inclinaison censée être la même que celle des pyramides de Gizeh. Il faut avouer que nous n’avons pas vérifié ce dernier point. Les voitures en question sont en libre-service pour les artistes graffeurs qui s’en donnent à coeur joie. Chaque année, les Cadillac reçoivent une couche de peinture anti-rouille grise et les tagueurs peuvent à nouveau laisser parler leur fibre artistique.

A ce ranch artistico-automobile succèdent d’autres ranchs de bétail, dont l’un hébergerait plus de 25 000 têtes !

Et puis, sans même nous en apercevoir ou presque, nous arrivons à Adrian. Là, une pancarte nous informe : Los Angeles 1139 miles, Chicago 1139 miles. C’est bien ça : nous sommes à mi-parcours. Du coup, nous déjeunons au bien-nommé Midpoint Café, seul commerce ayant survécu et offrant là encore un décor typique.

Route 66 ou sentier caillouteux ?

Juste après ça, le Texas cède sa place au Nouveau Mexique, l’Est à l’Ouest américain. Immédiatement, le paysage change. Plus la moindre trace de ranch ou même de village : le désert et les buissons prennent les commandes. La Route 66, elle, se transforme par endroit en simples sentiers caillouteux. Et quand vous roulez une dizaine de kilomètres sur un tel revêtement, à l’écart de toute civilisation, vous priez simplement pour éviter tout problème mécanique ou toute crevaison.

Il y a quelques années, pourtant, le coin a été habité. Nous en voulons pour preuve ces maisons désertées ou encore ce motel abandonné, avec des chambres désormais ouvertes au tout-venant, où les meubles d’époque sont toujours là et où les squatteurs doivent parfois trouver un abri de fortune.

On retrouve finalement l’Interstate, à défaut de Route 66 réellement praticable. Soudain, une ville point à l’horizon. L’enseigne d’un motel nous informe : « Welcome to Tucumcari! » Sauf que l’on ne se sent pas forcément bienvenu. Du moins, si les touristes sont sans doute toujours bien accueillis, il semblerait qu’ils ne s’arrêtent plus à Tucumcari depuis des lustres.

Déjà présentée comme simple ville-dortoir à l’époque dorée de la Mother Road, Tucumcari est traversée par une rue principale, bordée d’une multitude de motels. Et si les enseignes lumineuses étaient légion jadis, elles sont aujourd’hui éteintes pour la plupart. C’est triste… vraiment. Mais c’est aussi ça le charme d’un road trip sur la 66.

Demain, nous quittons Tucumcari pour Santa Fe, Albuquerque… et le Grand Canyon.
Retrouvez les deux premières étapes de notre voyage sur la Route 66 :
– entre Chicago et Saint-Louis ;
– entre Saint-Louis et Tulsa. 

La grange d’Arcadia, construite en 1898, se distingue par sa forme ronde et sa couleur rouge. Un symbole de la Route 66, un de plus.

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Oklahoma City n’est pas la ville la plus animée du monde. Mais une balade au bord du canal qui traverse le centre s’avère très agréable.

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A Groom, au Texas, on sait comment se faire remarquer : notamment avec cette citerne d’eau penchée, qui n’a d’autre but que d’attirer le regard.

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Dans l’Oklahoma, Clinton abrite un musée dédié à la Route 66, où la scnéographie vous replonge dans les années 1950.

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A Elk City, un village du 19ème siècle a été reconstitué. C’est sympathique, même si tout cela sent le carton pate à plein nez !

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Shamrock est la première ville que nous traversons au Texas. Ancienne station service et ancien restaurant, le U-Drop Inn abrite désormais la chambre de commerce.

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Il n’y a pas que la tour penchée du Texas à Groom. On y trouve aussi la « cross of our lord Jesus Christ », auto-proclamée plus grande croix de l’Ouest

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Non loins de la « cross of our lord Jesus Christ », une boutique souvenir et un sanctuaire que l’on peut (doit ?) qualifier de kitsch.

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A Amarillo, au bord de l’autoroute, le cow boy géant du Big Texan Steak Ranch vous attend. Au menu, pour les plus courageux, un steak de 2 kilos à engloutir en moins d’une heure.

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A la sortie d’Amarillo, le Cadillac Ranch est ouvert aux artistes de tous horizons. Et les graffeurs s’en donnent à coeur joie !

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Les 10 Cadillac du Cadillac Ranch sont enterrées dans le sol. Leur inclinaison, elle, est supposée être la même que celle des pyramides de Gizeh, en Egypte.

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Au Texas, Adrian marque le « midpoint », la mi-chemin entre Chicago et Los Angeles. Alors, forcément, l’arrêt au Midpoint Cafe est obligatoire.

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Au Nouveau Mexique, le désert est omniprésent. La civilisation nettement moins. Du coup, cette vieille station essence parait un endroit idéal pour tourner un film d’horreur…

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Stations essence, motels… Tout est à l’abandon ou presque le long de la 66, en arrivant au Nouveau Mexique…

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Les chambres du motel abandonné sont ouvertes au tout-venant. Les meubles d’époque sont toujours là, mais il y a longtemps que personne n’a investi les lieux. Sauf peut-être quelques squatteurs…

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