La fabuleuse expérience d’un opéra à Vérone

Publié le 28 août 2014 par Caraporters @Caraporters

Nul besoin d’être spécialiste d’un art qu’on croit, encore, trop souvent réservé à l’élite de la société pour se laisser tenter. Assister à un opéra dans le sublime amphithéâtre de la ville de Roméo et Juliette reste un moment merveilleux quels que soient les goûts musicaux de chacun.

La Traviata de Giuseppe Verdi

Depuis 1913 (1), généralement pendant la deuxième quinzaine d’août, la ville organise l’un des festivals les plus réputés du monde dédié à cet art. Le lieu en lui-même, l’un des plus beaux vestiges laissé par les Romains, est déjà une curiosité. Parfaitement conservé grâce à de multiples restaurations depuis la Renaissance, l’amphithéâtre de la ville, construit du 1er siècle, accueille aujourd’hui plus de 20 000 personnes à chaque spectacle.

L’amphithéâtre de Vérone

Verdi, un dieu de la musique au pays du romantisme

En 2011, lors de la 89e édition, se sont succédé plusieurs représentations alternées de six opéras dont trois de Giuseppe Verdi, star encore vénérée dans toute l’Italie : La Traviata, Aïda et Nabucco se partageaient l’affiche avec Le Barbier de Séville (version de Gioachino Rossini), Roméo et Juliette (version de Charles Gounod) et La Bohème(Giacomo Puccini). Le jour du spectacle, le cérémonial est toujours identique : le public, très majoritairement italien, est sur son trente et un : tailleur pour les dames et costume strict pour les hommes. Au pays de Giorgio Armani, tout le monde sait garder la classe, surtout lorsqu’il s’agit d’aller à l’opéra, qui plus est dans une ville au nom éternellement associé à l’amour. Devant l’esplanade de l’amphithéâtre, les vendeurs ambulants proposent tout ce que nous n’aviez pas prévu pour que le confort pendant le spectacle soit maximal. Si le livret de présentation de l’opéra avec texte intégral (disponible en plusieurs langues) n’est pas indispensable, à moins que vous soyez un passionné de musique classique, le coussin est, en revanche, un objet essentiel ! Pour la modique somme de 3 euros, vous serez heureux qu’il supporte votre corps, coincé entre deux autres, sur les gradins en pierre pendant trois heures (durée moyenne d’une représentation).

Décors lumineux dans la tribune arrière

Coucher de soleil sur l’opéra de Vérone

Des écarts de prix pas vraiment justifiés

Si les coussins vous sont vraiment insupportables et que vous êtes fortunés, il est toujours possible de s’offrir des fauteuils dans le carré d’or où les prix peuvent grimper jusqu’à… 400 euros ! Il est vrai que les tarifs pratiqués pour les représentations sont excessivement élevés, mais dans la journée, on arrive toutefois à se procurer des places « bas de gamme » (25 euros) sans problème (2). L’acoustique est moins bonne, c’est évident, mais la vue, en revanche, est sublime. Elle bénéficie même d’un avantage par rapport à celle des VIP : on peut contempler la symbiose créée de toutes pièces par les musiciens planqués dans leur fosse. Bref, pour 50 euros en amoureux, la soirée vaut vraiment le coup, et pas seulement pour épater vos voisins de palier toujours aussi affamés de vos récits de voyage. Car déjà qu’ils vous prenaient pour des aventuriers, il ne manquerait plus qu’ils vous prennent pour des intelllos.

> NOTE
(1) Comme il s’agissait de l’année centenaire de la naissance de Giuseppe Verdi, c’est l’opéra Aïda qui ouvra la première saison.

(2) Les points de vente sont nombreux en centre-ville (arènes, offices de tourisme).