Avant d’être une communauté autonome d’Espagne, Ibiza, qui fait partie de l’archipel des Baléares – avec Majorque, Minorque, Cabrera et Formentera – est surtout le pays de la fête. Ce mythe lui colle a la peau comme le sel après une journée à la plage. On a voulu, non pas le vérifier, mais s’y confronter.
Bon, c’est où qu’on fait la fête ?
Ibiza côté IN
Partout (en gros). Parce que c’est bien pour ça que vous êtes venus, non ? Sur l’île, deux villes se disputent le titre de the-place-to-be-at-sunset : Ibiza-ville, au sud-est, et Sant-Antoni-de-Portmany, au sud-ouest. Dans les deux cas, la concentration en lieux de sortie est impressionnante. Le plus dur sera de choisir.
Entre les deux villes, le long de la C-731 qui les relie, plusieurs nightclub se sont implantés. Histoire que vous ayez une idée des lieux où vous allez probablement mettre les pieds, explorons, au hasard, l’Amnésia.
L’Amnésia c’est… comment dire ? Imaginez un hangar de 5000 personnes à moitié nues, avec de la musique à fond et une ambiance de feu. Voilà, c’est l’Amnésia. La soirée testée, la Matinée (en français dans le texte), est hétéro-friendly, comprenez que la communauté gay est largement majoritaire. Parmi ces messieurs, les plus bodybuildés d’entre-eux exhibent fièrement leur torse huilé et sculpté à coups de longues heures en salle de sport. Coté musique : ce soir-là, des remix de hits commerciaux.
Pour vous donner une idée de l’ambiance, on n’a pas fait mieux que ce petit clip promotionnel (qui ne nous rapportera pas un kopeck si vous le visionnez) :
Comptez 40 euros l’entrée, 13 euros une bière en bouteille. Oui, c’est cher. Les sorties demandent un vrai budget à Ibiza.
Autre chose : PENSEZ A PRENDRE DES BOUCHONS POUR LES OREILLES (c’est écrit assez gros ?). Tout le monde ou presque en à. Ceux qui s’en exonèrent sont déjà sourds et c’est ce qui va vous arriver si vous ne vous équipez pas. Vous êtes prévenus.
Autre club passé au crash-test de Caraporters : le Gatecrasher. Eddie Halliwell et Max Graham, DJ réputés dans le milieu de la trance, mixaient ce jour là. Certains connaissaient, d’autres non. Certains ont apprécié, d’autres non. Astuce du chef : visiblement, la capacité d’appréciation de la musique et de résistance à la fatigue était proportionnelle, ce soir-là, au taux d’alcoolémie ambiant.
FIUR264 / Fire It Up 264 (Ibiza Special Part One) by Eddie Halliwell on Mixcloud
Evidemment, le mieux pour récupérer après les soirées, on ne vous apprendra rien, c’est encore d’aller décuv… pardon, faire le béluga… pardon encore, vous détendre à la plage la plus prochaine. Même là, il y a de la musique à gogo et des cocktails qui vous tendent les bras.
Ibiza semble être en adoration pour le soleil, dont le coucher marque le début d’une seconde journée, trépidante, musicale et endiablée. Résultat, un peu partout sur l’ile se trouvent des sunset bars, des bars lounge dont l’activité principale consiste à regarder le soleil plonger dans la mer en sirotant un énième mojito, le tout sur une musique envoûtante qui accompagne progressivement la disparition de l’astre et se conclut par une salve d’applaudissements. Oui, les gens applaudissent quand le soleil est couché. Mais il y a l’excuse de l’alcool, donc ça va (ce qui n’est pas le cas pour les gens qui, dans un avion, applaudissent à l’atterrissage).
Deux adresses à connaître : le Café del Mar, mythique, et son challenger le Kumharas, à 5 km à l’ouest de Sant-Antoni-de-Portmany.
Dans la jungle des soirées, des DJ, des boites, deux adresses web incontournables vous permettront de faire votre choix et de réserver vos soirées : ibiza2014.net (pour 2015, changez le dernier chiffre et visitez ibiza2015.net) et ibiza-spotlight.com.
Deux petites mises en garde avant de clore cette partie. La consommation de drogues à Ibiza y est très importante (et toute aussi illégale qu’en France). Douce ou dure, elles sont consommées par 40 % des 2,4 millions de visiteurs annuels écrit Télérama.fr. Enfin, le balconing, qui consiste à s’élancer d’un balcon jusque dans la piscine ou un autre balcon, finit souvent mal. Tous les étés, plusieurs jeunes se tuent en voulant épater, bourrés leurs potes.
Ibiza côté OFF
Ibiza ce n’est pas que des sorties endiablées et des couchers à pas d’heure, non. C’est aussi des possibilités de sorties culturelles. Si, si, n’ayons pas peur des mots.
Eivizza, Ibiza-ville en catalan, possède une impressionnante muraille classée au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco en 1999. Dominant la ville, elle offre une vue splendide sur la Méditerranée et permet de prendre conscience du bétonnage sauvage et hasardeux des cotes de l’île. Attention, ça grimpe.
A l’intérieur, la vieille ville offre aux visiteurs un contraste surprenant entre petites rues piétonnes pavés ultra-mignonnes, vieilles places qui semblent suspendues dans le temps et boutiques attrape-touristes clinquantes.
Sur le site Ibiza.travel, l’office du tourisme assure qu’une balade dans la vieille ville permet de se rendre compte de toutes les civilisations qui sont passées par Ibiza : Phéniciens, Carthaginois, Romains, Musulmans, Catalans, etc. Soit. Sinon, siroter un jus carotte/gingembre à l’ombre des arbres sur la Plaza del sol en dissertant sur l’architecture avoisinante, c’est bien aussi.
Si vous n’avez pas de voiture sur l’île, surtout ne vous privez pas de louer des scooters, qui offrent plus de liberté que le bus qui a tendance à passer quand ça lui chante (et vous oblige à quinze mille correspondances pour aller d’un point A à un point B). Pour 25 euros la journée, à vous les petites criques sauvages aux eaux limpides, turquoises et poissonneuses.
Enfin, ne manquez pas (ce que nous avons évidemment raté) les marchés hippies de l’île, notamment celui de Punta Arabi, tous les mercredis d’été. Car l’autre facette d’Ibiza, c’est sa communauté hippie importante, dont la présence est encore palpable sur l’île. Un point que nous n’avons pas pu regarder de près et qui demande une nouvelle expédition sur place. Enfer.