« Koh Phangan, ce n’est pas la plus belle île de Thaïlande, mais on fait la fête ! » Ce chauffeur de taxi n’a pas tort. Ce petit bout de terre, situé à quelques encablures du continent, est concurrencé par la magnifique Koh Samui, à trois brasses d’elle. Les plages sont certes belles, les paysages de cartes postales, mais nombreux sont ceux à préférer Samui pour son calme, son luxe et sa volupté…
Half moon party, Black moon party, Shiva moon party…
On ne vient pas à Koh Phangan par hasard. Son point fort à elle, c’est le sens de la fête. Et c’est le moins que l’on puisse dire ! L’île est connue pour sa légendaire Full moon party. Ici, on célèbre tous les mois la pleine lune, mais pas que. Cette date a fini par rythmer les fiestas, qui se succèdent : Half moon party, Black moon party, Shiva moon party… Tout est prétexte à rassemblement, sur la plage ou dans la jungle. Reste que la Full moon est celle à laquelle tout touriste participe s’il doit faire un choix. Certains ne viennent que pour ça. Sur la plage de Haad Rin, au nord de l’île, on se prépare dès la veille à 24 heures non-stop.
Dès 22 heures, taxis et tuk-tuks sont fin prêts, finissent remplis à ras-bord et concèdent des tarifs un peu réduits pour ces « convois exceptionnels » de teufeurs impatients. 24 heures, vous avez dit ?
24 heures de musique, bien sûr. Les podiums s’alignent le long de la plage et il y en a pour tous les goûts. Vous êtes plus musiques électroniques, pas de problème, vous serez servi. Plutôt R’n’B ? Faites donc quelques mètres et vous le trouverez. Reggae ? Of course ! juste ici. Bref, selon l’humeur et les rencontres, la musique est toujours bonne.
Une Full moon ne se raconte pas, elle se vit
24 heures de rencontres. Hé oui. Sur la plage, impossible de ne pas communiquer avec tous nos congénères réunis dans un lieu magique, transformé en night club géant et où tout le monde, loin de chez lui, est forcément tout sauf inhibé. Car on trouve surtout des touristes à ces fêtes. Ils font tout ce qu’ils n’osent pas faire chez eux et on ne les tient plus !
En une nuit, on peut presque devenir bilingue… Et un vrai Bisounours. Gare, donc, aux pick-pockets et autres « gentils fournisseurs » de substances pas toujours très licites. Se mettre dans l’ambiance, c’est bien, mais ne pas se faire avoir bêtement, c’est encore mieux. D’autant que la consommation de boissons transforme complètement l’attitude de certains, pour qui c’est aussi 24 heures d’alcool. L’expérience est unique, ici on s’abreuve dans un « bucket ». Oui, oui, là-bas, on y va au seau. Pas un seau de 5 litres, mais quand même. Mini mais costaud. Là aussi, toutes les « saveurs » sont proposées, c’est un véritable kit, composé d’une petite bouteille de l’alcool de votre choix, de jus de fruit et d’une boisson énergisante. Certains ne se privent pas pour tout mélanger (même si on rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé). Là-bas, certains pensent que sans alcool, la fête n’est pas folle et en abusent.
Les organisateurs ont pensé à tout. On peut trouver une « zone de sieste » pour ceux qui ne tiennent pas le choc jusqu’au bout de la nuit. Bien visible, elle permet de limiter vols ou agressions.
Avant de participer à la Full moon party (qui peut attirer jusqu’à 80 000 personnes, notamment la nuit de la Saint-Sylvestre), les voyageurs sont donc invités à prendre quelques précautions élémentaires et de bon sens, comme prendre le minimum d’effets personnels avec soi et être vigilants sur ce qu’on ingurgite. Pour ne pas gâcher la fête.
Une fête qui commence à la nuit tombée et se poursuit jusqu’au lendemain matin, voire au-delà. Le revers de la médaille reste toujours la pollution du site, même si les 2 euros de droit d’entrée sur la plage sont censés servir à la nettoyer des cadavres de canettes, bouteilles et autres déchets. Jusqu’au prochain rassemblement…
Date du reportage : septembre 2013