Ça commence plutôt bien comme article, n'est-ce pas ? On n'est tout de même pas là pour se faire engueuler, non mais !
Il y a quelques jours, je me laissais aller dans un petit article « commercial » sur une société implantée en Thaïlande «Quintessence, épicerie fine !» vantant la gastronomie française et vendant par correspondance fromages et autres délices. Au cours des quelques lignes suivantes, je vais, ce coup-ci, vous parler d'un fruit, une cucurbitacée plutôt méconnue qui en ISAN, fait le plaisir de tous !
Souvent vous entendrez lorsque les gens du coin trouvent un met particulièrement bon, s'extasier et dire "Sep, Sep laï", ce qui veut dire en lao, que c'est bon, très très bon ! Ce ne sera pas rare qu'ils ajoutent à ces mots des onomatopées exagérées, telle slurp, argh... et j'en passe. Des gestes et expressions viennent aussi s'inviter à ce déballage grandiloquent comme une langue qui passe subrepticement entre les lèvres, le pouce levé vers le haut, la main agitée d'un mouvement aller et retour du haut vers le bas. On se dit alors, que l'on n'est pas loin de franchir la porte d'un des nombreux restaurants de chez Rebuchon ?
La particularité est que mes voisins, ma famille ne mettent pas forcément leur degré d'appréciation de la cuisine où nous occidentaux avons l'habitude de la
Lorsque mes concitoyens d'expatriation s'extasient devant un légume, une herbe ou autres, c'est très souvent parce que c'est bon pour leur corps. Le goût, la saveur venant en second plan !
La cuisine de village de tous les jours est plutôt simple, viande ou poisson, bouilli, grillé ou frit accompagné du sempiternel Khao Niao (riz gluant), puis on complétera
On n’oubliera pas, l'invité principal de tous les repas, on peut même le prendre telle une gâterie entre les repas, l'inévitable somtam. « tam ma khou en lao », la salade de papaye verte appelé aussi salade pokpok, autre nom donné à cette salade rappelant le son du pilon tapant au fond de la jarre confectionnée de terre cuite, outils indispensables à la préparation de ce met incontournable. Il est ici concocté à base de pla la et de crabes des rizières macérés à ne pas confondre avec le somtam thaï à base de « caouèts grillées » et crevettes naines séchées et chose importante sans pla la. Le somtam qu'il soit thaï ou pla-pou comme en ISAN
Cette cuisine de tous les jours est une cuisine qui se veut médicinale. Un plat à sa feuille ou sa tige lui correspondant voire son légume adéquat améliorant alors digestion, aidant la prévention au diabète par exemple et j'en passe ! Les repas de fête (je me souviendrai toujours de ma première apparition au village) vont puiser leur inspiration la plupart du temps dans la gastronomie thaïlandaise mais ils ne seront jamais sans le Lap (hachis de viandes ou poissons crus ou cuits relevés de basilic thaï, de menthe poivrée et de poudre de riz cru et frit, un délice), Roi de la gastronomie de l'ISAN.
Si ce n'est pas fête tous les jours, s'il n'y a pas grand chose à mettre dans l'assiette, une période de disette malencontreuse, on ne se privera pas de toute manière de somtam et s'il n'y a pas de papaye verte, on le fera à base de petites bananes plantains ou de sortes de cucurbitacée.
En ce début de mousson, ces concombres sauvages ou non foisonnent. Treillis de
Depuis la nuit des temps, lorsque nous nous nourrissons, nous nous soignons, l'exemple de l'estragon ou du laurier pour ne citer qu'eux, ont aujourd'hui dans notre cuisine, une place gustative irremplaçable.
En ISAN, ils mangent certes pour se nourrir mais avant tout pour prévenir d'éventuelles maladies ou pour vivre mieux et peut-être plus longtemps...
Bon appétit bien-sûr !
Paille Kheundheu...« Tête de pioche », ah non ! Ça ne va pas recommencer... (j'aime bien avoir le dernier mot !)
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