Photo : Boiler Room
La Boiler Room, ce nom a fait frémir plus d’un clubber hipster. C’est le Saint Graal de la musque électro… mais c’est quoi en fait ? C’est une émission de télévision diffusée sur le net dans laquelle des DJs parmi les meilleurs de la planète jouent accompagnés d’une audience réduite. Cette audience c’est celle à laquelle on veut appartenir car ce sont les élus, ceux qui connaissent les DJs qui jouent et qui vous invitent sur leur Guest List pour assister à l’enregistrement. Créée en 2010 à Londres cette émission a connu un succès croissant et a ouvert des antennes à New York, Los Angeles et Berlin en 2012 et est aujourd’hui présente dans une quarantaine de ville dans le monde. La première émission a été tournée dans un bâtiment londonien qui servait de call center aussi appelé « Boiler Room », d’où son nom actuel.
A Berlin la Boiler Room est organisée à la Stattbad Wedding. Cette ancienne piscine municipale est l’un des principaux pôles culturels, musicaux et artistiques de Wedding. On y trouve une salle d’exposition, des espaces de co-working, un bar, divers événements culturels et de nombreuses soirées. J’avais assisté à l’une d’entre elles et avais dansé dans les bassins vides. Attentions aux glissades quand on se trémousse sur la pente qui mène au niveau plus profond de la piscine. Autre souvenir marquant de cette soirée, le bar à champagne installé dans les toilettes des filles. Puis de longs couloirs labyrinthiques bordés de tuyaux, ponctués par de petites alcôves et éclairés par de faibles néons lumineux.
J’avais quelques amis, parmi ceux qui passent des week-end festifs sans fin, qui étaient régulièrement invités à la Boiler Room. Et puis un jour ça m’est arrivé, je fus sur la guest list. Et ce grâce à A. qui a accompli un long travail d’investigation et utilisé divers stratagèmes que je ne peux dévoiler ici.
Jour J, on arrive vers 20h à la Boiler Room. Mon amie D. a été ajoutée en last minute sur la liste sous un nom d’emprunt. Un pseudo choisi avec beaucoup de goût et qui fait marrer tous les Français puisqu’il s’agit de celui d’une ancienne actrice porno, inconnue en Allemagne qui devrait donc passer sans problème auprès des Allemands. Sauf que la fille chargée de la guest list est… française ! Voilà pour une entrée fracassante à la Boiler Room.
Nous passons à travers quelques couloirs pour arriver jusqu’à la soirée qui se déroule dans l’une des anciennes salles des machines. Il n’y a pas grand monde, et pas tellement de clubbers trendy comme je me l’imaginais. Le public timide forme un cercle loin de la Djette aux platines. On se ravitaille au bar en attendant que la salle se chauffe. Ce qui se produit assez rapidement. L’audience lookée que j’imaginais participer à la Boiler Room débarque au fur et à mesure. On se fait une pause dîner doner dans l’un des nombreux kebabs du quartier puis on replonge dans la foule. Quand le DJ qui nous a invité passe aux platines, la pièce est comble et survoltée. Une fille aux cheveux courts en forme de houppette à l’arrière balaie l’espace derrière elle, une autre remplit l’air de l’odeur de son shampoing. Un jeune homme fin et androgyne qui a passé la soirée à danser gracilement continue son show dans son costume gris et noir moulant. Des habitués du Berghain se retrouvent avec joie. Les sourires sont partout. Chacun son tour on se fait une place derrière le DJ histoire de passer devant les caméras. La timidité du début s’est envolée.
La soirée se termine vers 00h30, demain on pourra aller travailler. On a vu 5 Djs et eu un brin de week-end en pleine semaine. On comprend pourquoi la Boiler Room a du succès. Nous attendons maintenant avec impatience la rediffusion pour observer, comparer et améliorer nos techniques de danse.