Ca y'est, tout est calé, mes congés sont posés (et acceptés!), et les billets réservés... Je passerai mes deux dernières semaines de mars 2014 au Maroc. Chaque personne croisée sur mon chemin me parle du Maroc avec des étoiles dans les yeux. D'ailleurs, bien souvent, les gens y retournent.Le rapport distance-prix-dépaysement sans doute... Mais pas que...Il paraît qu'il faut le vivre, que je verrai bien par moi-même... Je suis toute excitée d'aller découvrir ce pays bien-sûr, mais un malaise m'envahit tout de même, rapport à une expérience vécue en Tunisie, du haut de mes 16 ans de l'époque. En effet, après une excursion organisée à dos de dromadaire, nous nous sommes retrouvés dans une famille tunisienne à se déguiser et à danser sur une musique traditionnelle, à siroter du thé à la menthe, évidemment. Le programme avait été annoncé dans la plaquette, et me convenait parfaitement, une vraie immersion chez l'habitant, génial. Pourtant je me souviens avoir refusé de me déguiser et de danser parce que ce moment m'a terriblement mise mal à l'aise au final. J'avais l'impression d'être prise en flagrant délit de folklore, d'être venue voir ce que j'avais envie de voir, de "jouer à"... J'ai vécu cette pseudo immersion chez l'habitant comme une caricature géante de la Tunisie, et j'ai été touchée de voir cette famille tunisienne participer à cette mascarade, assurément prise dans les rouages du tourisme et de la réalité économique. Bref, bref... Tout ça pour vous dire que j'ai peur de revivre ce genre d'épisode au Maroc. Alors, c'est pas très grave vous allez me dire, mais je déteste ce sentiment. Je vais tenter d'éviter de m'approcher de trop près des clichés, mais je crains de dormir sous une tente berbère à touristes dans le désert, et de ramener la photo de babouches du souk de Marrakech... En réalité, ce que j'aime, partout, c'est vivre avec les gens, tisser du lien social, des restes de mes études d'anthropo sans doute. :) Mais deux semaines, c'est bien trop peu pour cela.Et bien trop prétentieux. ________________________________
Le Maroc en réflexion...
L'auteur de l'article : Severine
Apprentie voyageuse, j'aime parler de tout et de rien, de singulier et d'ordinaire, d'essentiel et de tralala. Bienvenue ici et sur mon blog.
Ca y'est, tout est calé, mes congés sont posés (et acceptés!), et les billets réservés... Je passerai mes deux dernières semaines de mars 2014 au Maroc. Chaque personne croisée sur mon chemin me parle du Maroc avec des étoiles dans les yeux. D'ailleurs, bien souvent, les gens y retournent.Le rapport distance-prix-dépaysement sans doute... Mais pas que...Il paraît qu'il faut le vivre, que je verrai bien par moi-même... Je suis toute excitée d'aller découvrir ce pays bien-sûr, mais un malaise m'envahit tout de même, rapport à une expérience vécue en Tunisie, du haut de mes 16 ans de l'époque. En effet, après une excursion organisée à dos de dromadaire, nous nous sommes retrouvés dans une famille tunisienne à se déguiser et à danser sur une musique traditionnelle, à siroter du thé à la menthe, évidemment. Le programme avait été annoncé dans la plaquette, et me convenait parfaitement, une vraie immersion chez l'habitant, génial. Pourtant je me souviens avoir refusé de me déguiser et de danser parce que ce moment m'a terriblement mise mal à l'aise au final. J'avais l'impression d'être prise en flagrant délit de folklore, d'être venue voir ce que j'avais envie de voir, de "jouer à"... J'ai vécu cette pseudo immersion chez l'habitant comme une caricature géante de la Tunisie, et j'ai été touchée de voir cette famille tunisienne participer à cette mascarade, assurément prise dans les rouages du tourisme et de la réalité économique. Bref, bref... Tout ça pour vous dire que j'ai peur de revivre ce genre d'épisode au Maroc. Alors, c'est pas très grave vous allez me dire, mais je déteste ce sentiment. Je vais tenter d'éviter de m'approcher de trop près des clichés, mais je crains de dormir sous une tente berbère à touristes dans le désert, et de ramener la photo de babouches du souk de Marrakech... En réalité, ce que j'aime, partout, c'est vivre avec les gens, tisser du lien social, des restes de mes études d'anthropo sans doute. :) Mais deux semaines, c'est bien trop peu pour cela.Et bien trop prétentieux. ________________________________