Lors de ma virée d’hier au Musée Guimet pour l’exposition sur Angkor, j’ai flâné dans les autres départements à la découverte de ce qui me pouvait me sauter au visage (c’est fou ce que dans les musées on peut croiser comme gens pénétrés, tous spécialistes de tous les aspects des arts asiatiques, oui c’est fantastique…) et j’ai découvert cette petite statue en bronze doré provenant du Tibet. Elle représente le dieu polymorphe Hevajra dans son aspect kapaladhara, c’est-à-dire affublé de huit visages, seize bras et quatre jambes. Je ne suis pas vraiment très au clair sur la signification de chacun des attributs qu’il porte car c’est réellement l’expression d’un ésotérisme profond, mais cela vaudrait le coup de s’y pencher. On peut trouver sur le site du musée une autre représentation de ce couple, dont la position est pour le moins suggestive.
Ce qui a retenu mon attention de cette petite chose, c’est la tendresse. Le dieu Hevajra aux huit visages enlace son épouse Nairâtmya avec une tendresse incroyable et je trouve particulièrement sensuel le port de tête des deux amants affrontés, bouche contre bouche. C’est à ce genre de petit détail qu’on trouve de l’humanité dans les représentations divines.