Venise "Puttanaio" de l’Europe

Publié le 27 décembre 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Au début de la Grande Guerre, un important contingent de troupes afflua dans la cité lagunaire, et, dans le même temps, de nombreux réfugiés arrivèrent.

Le 13 juillet 1915, l’inspecteur Puccinelli chargé de la vigilance sanitaire des prostituées, assurait que "Ce ne sont pas des prostituées sous surveillance qui contribuent le plus aux maladies vénériennes." Il ajoute, à deux mois de la déclaration de guerre, qu’il existe à Venise "15 maisons de prostitution avec 49 filles. Le prof. Minassian, médecin visiteur, m’a assuré qu’il a très rarement trouvé des filles malades lors des visites de contrôle. Il en est bien autrement pour les prostituées clandestines qu’il faudrait également placer sous l’autorité militaire."

En effet, de tous temps et dans tous les pays, en temps de guerre, les bordels et les prostitués passent sous l’autorité militaire (ce sont les BMC).

Calle del carro, calle Bognolo ou delle Pietre Vive, près de la Frezzeria, dix nouvelles maisons de tolérance ouvrirent dès le début de la guerre, transformant le secteur en quartier chaud. Certains étaient réservés aux officiers, voir même à l’État Major. Les bordels populaires étant destinés au repos de la troupe revenant du front pour une courte permission.

Alors qu’en 1920, l’état de guerre finissait officiellement, les maisons de tolérance, conformément au décret du 22 août 1916, auraient dû fermer de manière automatique. Mais les tenanciers étaient assis sur un pactole et le commerce de la chair humaine continua. Les prostituées transformèrent tout le secteur de le Frezzeria en une vaste Yoshiwara ou les filles, se tenaient à la porte des maisons, à demi nues.

Le 18 novembre 1922, un lecteur de la Gazzetta di Venezia faisait écrire, indigné, que "… dans ces rues tout est permis. Au milieu des ordures, à toute heure du jour et de la nuit elles viennent guetter dans la rue, les murs et les angles servant d’urinoir ou pire…" à deux pas de la piazza San Marco, le quartier du vice, malgré les contrôles, ouvrait la voie au trafic de cocaïne et autres substances stupéfiantes.

Article librement inspiré de Venezia sconta. 7 secoli di piaceri, intrighi e scandali erotici par Claudio Dell’Orso avec la permission de l’auteur.