Photo : André Giesmann (dans le cadre d’une série de photos sur les clubs après la fête à découvrir ici)
Je ne sais pourquoi j’associais le Golden Gate au Watergate. J’imaginais donc un club un peu clinquant pour les touristes. Mais comme je n’y avais jamais mis les pieds et qu’un ami y jouait un dimanche soir je me dis que c’était l’occasion d’aller y faire un tour.
Première bonne surprise j’ai un peu de mal à trouver l’entrée et dois demander à un type fumant adossé au mur. Le Golden Gate se trouve sous les voies du S-Bahn, en face de l’une des sorties du métro Jannowitzbrücke. Les videurs sont plutôt sympas et j’entre sans difficulté.
L’intérieur est minuscule. Une première pièce avec canapés et bar. Une deuxième petite pièce, le dancefloor. Les murs sont tapissés de fauteuils joliment défoncés et un grand léopard kitsch tissé derrière le DJ nous fixe de ses yeux acérés. Un escalier en bois conduit aux toilettes qui me laissent perplexe. Je ne parviens pas à déterminer où sont celles pour les femmes et celles pour les hommes, peut être sont-elles mixes. Idem pour trouver le lavabo reclus dans un recoin.
Il parait qu’il y a aussi un jardin mais il n’était pas accessible en cette froide nuit de septembre.
En bref le Golden Gate et sa décoration minimal-destroy me rappelaient les premiers clubs berlinois dont j’avais foulé le sol il y a 8 ans et dont je n’ai aucune idée de l’adresse. J’avais alors pour habitude de suivre mes colocs et notamment l’un de leur ami J. Un être étrange qui s’entêtait à me parlait anglais, langue que je maîtrisais encore moins que l’allemand à cette époque. Toujours sous les effets de divers drogues il nous menait dans les rues sombres de Berlin. Nous marchions sans jamais savoir si nous allions arriver quelque part, la discussion de J. devenant de plus en plus incohérente. Et à chaque fois nous tombions dans une soirée fantastique au fond d’un tunnel, d’un hangar ou d’une maisonnette. Ce garçon aurait dû devenir mon consultant soirées !
Pour en revenir au Golden Gate j’y ai ressenti cette ambiance simple et sans prétention. Le public est assez hétéroclite, composé d’habitués, d’amoureux du son et de quelques touristes égarés. Mon ami DJ me rapporta que longtemps le Golden Gate eut la réputation être une boite où l’on rencontrait plus de dealers que de drogués. Créé en 2005, il s’agissait alors d’une galerie d’art avec musique live en fond. Depuis le Golden Gate est devenu réputé pour ses afters, il est conseillé de ne pas s’y rendre avant 4h du matin. Heureusement que j’avais ma lampe de luminothérapie à portée de main pour me motiver à sortir si tôt ! J’y ai passé une excellente matinée, conquise par la musique et l’atmosphère.