Elle veut donc enfiler pour l'avenir une blouse blanche, médecine, carrière scientifique, elle « tâte »...Enfin elle doit prendre des décisions...Cette année est l'année du Bac, en classe Mattayom 6, elle a déjà réussi son diplôme afin d'intégrer des études secondaires, du coup, elle doit choisir où elle doit les continuer, mais pas question de les arrêter comme beaucoup de ses copines de classes qui depuis la « Mattayom 3 (équivalent du brevet) » sont déjà parties sur le marché du travail ou se sont mariées et ont déjà marmaille en masse placée dans la famille restée au village.
Ses professeurs la poussent à tenter d'intégrer des universités sur Bangkok, ses notes étant de très bonnes factures puisqu'elle tient une moyenne de 3.8/4 depuis la seconde et même si elle est d'un collège de « cambrousse », elle peut prétendre à une belle carrière universitaire...
C'est donc cette année, l'année des choix et les élèves passent des concours d'entrée aux universités. La plupart vont se rendre dans les universités provinciales telle Ratchapat Université Roi Et qui destine les élèves vers des métiers plutôt manuels, une équivalence des Bac Pro en France. Mais elle ne veut pas de ça !
Son désir profond est de devenir médecin mais là ça se complique même si une gamine du village a réussi le concours d'entrée à l'école de médecine de Khon Kean l'année dernière. Après, il y a la question du coût, eh oui, ne l'oublions pas la plupart des études longues sont payantes pour la plupart, exceptées pour les élèves les plus méritants qui accèdent à un système de bourse (en fait la plupart des universités offrent la gratuité aux élèves finissant dans les premiers du concours d'admission). Pour devenir médecin, si l'on doit payer les études, toutes ces années passées à l'université peuvent se chiffrer en million de baths (un million de baths=vingt cinq mille euros), eh oui quand même !
Tan a donc pour l'instant choisit trois voies et trois concours qu'elle devra passer. Ce n'est qu'un début...
Embrasser un cursus scientifique au sein de l'université Srinakhariwirot de Bangkok, six ans d'école et la possibilité de continuer vers l'enseignement ou la recherche...
Passer le concours de l'université d'Ubon Ratchatani pour tenter tous métiers liés à la médecine, si son placement au concours s'avère loin de ses espérances, elle peut obtenir dans le pire des cas intégrer une formation afin de devenir responsable de dispensaire.
Et tenter d'intégrer l'école privée liée aux laboratoires Novartis pour ensuite espérer un métier dans l'industrie pharmaceutique, des métiers pleins d'avenir, n'est-ce pas ? Mais là, le concours est coton !
Là, je commence à flipper à propos de mon porte-feuille, car ces trois concours, si Tan a déjà présenté un dossier suffisamment costaud pour s'y présenter, elle devra finir dans les vingt premiers comme par exemple pour son université à Bangkok sinon il faudra cracher au bassinet... et à chaque concours (qui est payant d'ailleurs, 1500 baths chacun sans compter les déplacements), ils sont nombreux à tenter l'aventure car les requérants pour chacun d'eux sont approximativement au nombre de cinq mille...
Je croise donc les doigts pour que Tan réussisse ses concours, un serrement de doigts d'autant plus fort pour qu'elle les termine en tête de liste... mais même si elle termine loin des sommets, on tentera de faire notre possible pour qu'elle poursuive ses études ! D'autant plus qu'elle a eu la chance d'éviter ces petites magouilles scolaires dont certains parents d'élèves et professeurs tentent de perpétrer certaines de ces traditions malsaines, elles ont la peau dure, tel le trafic des notes et achats de bonnes places aux concours. Tan a les moyens légaux d’accéder à ces écoles et certains de ses profs la soutiennent juste pour le bonheur de l'excellence alors nous aussi, on ne va pas la lâcher maintenant, ce serait dommage, non ? Résultats dans quelques mois !
Paille Kheundheu...
« Une histoire d'amour ?Tags :