Cela fait partie de la tradition pour les vénitiens… une tradition avec ses codes : le pont votif de barques en travers du canal de la Giudecca, la régate des clubs d’avirons, la bénédiction du patriarche, la fête sur l’eau, les bateaux bord à bord où l’on mange dans la bonne humeur, et le feux d’artifice, un des plus beaux du monde.
Une partie de la fête, cette année, a été marquée par une protestation des vénitiens, contre des mesures prises par le maire de Venise, Giorgio Orsoni et son Conseil Municipal. Du coup, la régate est devenue un protestation silencieuse, et il y avait moins de bateaux des familles sur l’eau devenue prohibée en faveur d’une caste de parvenus.
Cette année, c’est donc depuis la terre ferme que les vénitiens ont fêté le Rédempteur.
Après les plus chanceux qui ont fait la fête depuis leur terrasse face au bassin de San Marco (fameuse terrasse dont nous vous reparlerons prochainement), il y avait la foule sur tous les quais :
Avec des traditions que l’on se doit de respecter, que ce soit en blanc ou en rouge.
Enfin, devant cent vingt mille personnes ce fut le grand spectacle de la nuit.
Grandiose, comme toujours, ce feux d’artifice, 45 minutes intenses, méritait bien sa réputation d’être un des plus beaux du monde.
Au petit matin, la fête a connu son dernier bouquet final : dans l’enquête sur les détournement de fonds du MOSE (nous vous en parlerons prochainement dans un dossier spécial consacré à Giovanni Mazzacurati), la presse nous apprenait que Giorgio Orsoni, maire écologiste de Venise, a reçu, pour le financement de sa campagne, de l’argent du consortium chargé de construire le MOSE.
Même écologistes, les notables préfèrent toujours se remplir les poches avec l’argent public destiné aux grands travaux plutôt que de protéger leurs concitoyens comme ils l’on promis pendant la campagne.
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Merci à Stefano Sofiato, Matteo Chinellato, Giulia Cortella, etc. pour les photos et vidéos envoyées si rapidement.