Le 13 juin n'était pourtant pas un vendredi, je dis que cela était un jeudi...Tout aurait du se passer correctement mais le sale temps qui nous accompagnait, le virus qui nous faisait tousser et transpirer était là pour nous avertir, le 13 ne serait pas un bon jour pour partir dans les Alpes !
Les clichés ont la vie dure en France et de subir une grève de la SNCF, ne faisait partie que des annonces des journaux télévisés que je regardais de temps en temps lorsque j'étais en France ou bien sur TV5 Monde lorsque l'actualité mondiale n'était pas au catastrophisme...
On achetait donc nos billets bien en avance lorsque nous étions encore sous la torpeur de l'ISAN, notre ami Yann fêtait ses 50 barreaux le 15 juin, la date était fixée, nous avions les billets d'avion nous emmenant vers l'hexagone depuis un bon moment, tout était cadré...
Peut-être aurais-je du aller au temple lors de ces achats par internet pour éviter de voir notre train être tout bonnement annuler ? Pas sûr que cela aurait changé les choses ? Était-ce un signe ? Vraisemblablement...
Notre chère compagnie nationale de chemin de fer ne permettant pas de changer ces billets par les mêmes chemins par lesquels nous les avions achetés, c'est à dire le Web, j'emmenais mon virus à la gare afin de voir comment cela se passe-t-il dans ces cas extrême de revendications sociales. Ce satané microbe décidément résolument accroché au dessous de mes sinus, m’empêchant, heureusement, toute velléité contre un guichetier qui devait déjà avoir essuyé les foudres des futurs passagers du 13 juin 2013.
Nous ne devions pas être forcément le 13 dans les Alpes, alors je demandais de changer mon billet pour le 14, sourire aux lèvres, zen, attitude bouddhique, en fait j'étais totalement assommé par quelques drogues anti rhume carabiné ingurgité depuis trois jours. Le préposé me proposa le même train pour le lendemain, un Nantes-Montpellier via Massy près d'Orly (logique des TGV, allez vers le nord pour rejoindre le sud), un passage à la Part Dieu à Lyon puis un arrêt à Valence TGV pour grimper dans un bus vers Romans pour à la fin choper un autre bus afin d'arriver à Grenoble... Ouf ! Au plus court quoi, logique implacable des programmes informatiques concoctés par les cadres de l'entreprise ferroviaire nationale...Y'a des baffes qui se perdent, non ? Mais passons, je suis tel le bonze au plus haut de sa méditation transcendantale !
Le préposé assidu me dit alors d'un ton aimable :
- Mais quel drôle de trajet vous me faites là ? Pourquoi vous ne changez pas de train à Lyon pour prendre un TER pour la porte des Alpes ? Vous gagnez presque trois heures de temps de trajet !
- Ben ouais dis-je d'une voix nazillarde, z'est pozzible ? Parce que ze...
En fait , je lui expliquais la difficulté que j'avais eu à programmer mon voyage en passant au plus court. Il me répondit alors que les agents des gares avaient un outil informatique que les acheteurs lambda tel que moi n'avaient pas à leur disposition, "la touche VIA" ! "Ben ouais bonhomme" me dis-je, "il faut bien bien que les mecs qui bossent et qui sont payés pour cela aient encore ces avantages par rapport à ceux qui rament sur internet pour s'acheter un billet de train avant que les autres à terme ne perdent leur taf "...
Du coup, je fus tout de même satisfait retournant, moi et mes glaires dans mes pénates pour dormir quelques heures de plus, accablé de milliers de milligrammes de paracétamol pour faire trépasser le serpent qui avait tendance à tomber dans le creux de mes bronches... Un jour de plus, le signe était là, j'allais pouvoir, mais aussi la petite famille qui ne l'oublions était aussi bien prise des bronches et des sinus nous remettre d'aplomb pour rejoindre les Alpes !
Après avoir transpirer 24 heures, nous étions près à grimper dans le train et tout se passa pour le mieux et nous rejoignions Grenoble ou Surya nous attendait. Son nom résolument indien emprunté au dieu Soleil serait-il prédestiné ? Ce n'était pas gagné ! Surya, fille de Yann nous attendait pour nous faire grimper les quelques centaines de mètres d'altitude nous séparant du Champsaur...La route Napoléon restait toujours aussi belle même sous les nuages...Le froid était là , ouf ! Pas de neige, ce n'était pas si mal et puis notre grippe était restée à Nantes (nous le serions plus tard, nous l'avions refilée à mes parents... les enfants sont résolument indignes).
Un dernier mot sur la senecefeu, vous allez dire, "il insiste le mec d'ISAN" mais...
Je changeais nos billets de retour en gare de Grenoble avant de grimpé vers la barre des écrins afin de nous éviter les détours dromois auxquels nous avions échappées à l'aller et surprise, pas de soucis pour le changement mais en plus, avec moins de détours, moins de kilomètres donc, ce serait moins d'euros que la Senecefeu allait nous rembourser... Poh poh poh, pas mal mais le mec de l'aller s'était bien gardé de me le dire "Sal..ds de guichetier", non non, j'exagère, bien-sur, restons zen !
Le plus important est que nous étions bien arrivés, que nous profiterions de la montagne, de la fête et des amis plus revus de longue date. Certains sans les avoir croisés depuis plus de vingt ans lorsque je bossais du coté de la Haute Durance et des rives du Lac de Serre-Ponçon, un bail... Nous allions faire une belle journée "revival", et pourtant ce ne fut pas gagné, en plein départ de méchoui, le 15 juin, une bourrasque de dernière minute entre pluie et neige se manifestait ! Amenions-nous avec nous le sale temps ? La scoumoune nous poursuivait-elle ? Je commençais à le croire !
Mais heureusement, le vent poussa les nuages et le soleil illumina le reste de notre séjour... Il fit une chaleur torride durant deux jours pour que nous puissions profiter de la montagne, de ses cours d'eau et de ses lacs et surtout de nos amis... Un temps magnifique éclaira enfin nos âmes grises et pessimistes ; "positive vibration" était, est et sera coûte que coûte notre état d'esprit !
Sur la route du retour entre deux trains, j'allais enfin rencontrer celui qui a décidé d'éditer les enquêtes de mon cher inspecteur des rizières, Mister Prik... Un café plus loin et une belle discussion sur la future édition de "Un os dans le riz", un échange à propos de nos lectures et sur ce qui fait que nous nous sommes trouvés autour de mon inspecteur, ce fut une belle rencontre...Nous pouvions repartir vers les terres celtes de mes ancêtres !
D'autres belles retrouvailles nous attendaient, nous devions pour cela revenir en Bretagne ! Les amis Thaïlandais à visiter, ceux de ma tendre enfance à biser autour de bons petits plats et puis le temps de "me..e" nous manquait, non ? On commençait à se dire que nous avions trop de chance, quatre jours d'été en plein printemps, enfin à ce qui ressemblait étrangement à un automne pluvieux, il fallait continuer, subir le sale temps jusqu'au bout serait notre sacerdoce !
Nous grimpions dans le train direction Lyon puis Nantes et plus nous avancions vers le 45ème parallèle, le ciel se couvrait, la bruine dégoulinait...Nous étions à une semaine du départ, le 21 juin, le jour le plus long, le jour de la fête de la musique où les cordes des guitares auraient bien du mal à s'accorder et les peaux des batteries auraient une fâcheuse tendance à se détendre sous ces climats humides...Mais comme je l'ai dit plus haut, un dernier tour en bretagne s'imposait !
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