12 heures dans les entrailles de Sisyphos

Par Elodieberlin

Photos : Elérinna Heise

Et si l’avenir de la fête à Berlin se trouvait à sa périphérie ? En tout cas le Sisyphos situé à Rummelsburg pourrait être un des leaders de ces clubs « banlieusards ». A part son nom imprononçable le Sisyphos fait tout pour être accessible. Des navettes sont affrétées de Ostkreuz pour rallier le club. Attention, il parait que dès que c’est plein (c’est-à-dire relativement tôt pour Berlin, vers 1h, 2h) il n’y a plus de navettes. Il faut alors parcourir le chemin à pied (15 minutes) ou en vélo.

A la porte je n’ai pas observé de politique trop restrictive d’entrée. Sur un panneau j’ai vu que les chiens étaient interdits mais j’en ai quand même vu un se tortiller sur la piste de danse. L’espace extérieur est assez grand. Il comprend une scène sur laquelle se produisent des artistes en début de soirée et un étang où certains se rafraichissent le matin bien que la baignade soit officiellement interdite. Mais j’ai comme l’impression qu’ici les interdits sont faits pour être bravés. On trouve aussi une plage avec plein de canapés qui se révèleront très utiles plus tard dans la soirée (ou plutôt la matinée).

Un premier dancefloor est situé dans une cabane de bois style bar 25 ou Club der Visionnäre. Sous les vieux abats-jour on y écoute de l’électro plutôt minimale.
On s’étonne de cet unique espace de danse. Mas ouf, à 1h30 le grand bâtiment principal sans toit ouvre ses portes. A l’intérieur un petit dancefloor et, derrière une suite de couloir, un autre beaucoup plus grand. On y diffuse une sorte de concert rock mêlé à de la techno. Original, pas mal mais un peu mou. Ou alors c’est le club matte qui m’a pas encore fait son effet ?

Passage par les toilettes. Toutes sont mixtes. On en trouve dans une espèce de vieille grange (je vous les conseille, le « service » est plus rapide) ou dans une petite pièce à l’entrée du second dancefloor. Le problème de cette deuxième option est qu’il y a deux entrées donc deux queues et parfois on ne sait plus à qui est le tour.

Les heures s’écoulent sans qu’on les remarque, occupés que nous sommes à remuer sur le bon son diffusé partout. La bonne ambiance est de mise, le public est mélangé et on y retrouve des amis. Je me décide à mettre le nez dehors, il est 4h30, le jour se lève…

Plus tard, quand le soleil bas filtre à travers les nuages, la fatigue se fait sentir. J’irai bien me coucher mais les 15 minutes de marche me rebute. Et mon partenaire de sorties est infatigable, il veut continuer à danser. C’est là que les canapés deviennent une pièce maitresse du club. Confortablement installés sur le sable, étalés sous le soleil, ils accueillent à bras ouvert les dormeurs. Je pose la tête sur un accoudoir, ferme les yeux, sent la chaleur et le délicat souffle du jour, entend la musique au loin, les espagnols qui parlent fort…

Réveil quelques temps plus tard. Cette fois-ci tous les canapés sont squattés. On discute tranquillement, on fait connaissance avec ses voisins de sofa, on mange une pizza confectionnée par le cuisinier du Sisyphos ou une pomme vendue au bar, on ajuste ses lunettes de soleil… c’est reparti pour un open-air sur la plage !

Enfin si le temps le veut bien. Finalement je suis partie vers 12h ne pouvant supporter la chaleur du soleil… et arrivée chez moi les premières gouttes de pluie tombaient. En voilà une règle de vie à Berlin où, souvent, il fait très beau le matin et moche l’après-midi. Finalement mieux vaut se coucher l’après-midi que tôt le matin !

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