Règlement de compte à "Karaoké Koral Sé" ! (1ère partie)

On aurait pu donner un titre différent à cet article, tel « l'article désiré », mais n’exagérons pas, les différents informatiques et internet ont fait que virus, troll et Cheval de Troie s'en sont donnés à cœur joie ! Mais apparemment, après quelques ajustements, nous n'aurons pas besoin d'alerter le FBI ni Interpôl, je vais pouvoir vous raconter cette petite histoire édifiante. Je le ferai en deux parties, peut-être trois pour ne pas être saoulant et le terme n'est pas anodin...

En effet, on va pouvoir se dire que l'ISAN n'est pas le pays des Bisounours, comme on pourrait le croire, certes ce n'est ni Pattaya où le fait divers où le farang arnaque, se fait arnaquer, se « débalconise » (voire « se fait débalconiser », met fin à ses jours et j'en passe, il suffit d'aller sur un moteur de recherche sur internet et taper « Pattaya News » et vous remarquerez qu'on est loin de la carte postale que l'on se fait de ce pays. Je ne voudrais pas non plus en rajouter, Pattaya reste avant tout un lieu de vacances et de « seconde patrie » à de nombreux étrangers, sa réputation de petit port de pêcheurs devant l'éternel n'est pas très loin derrière elle, mais elle fait tout pour s'améliorer et tente de rester l'endroit de Thaïlande où « faire la fête » prend alors tout son sens !

Mais là, je commence à m'égarer (encore), revenons en ISAN, loin, très loin des sulfureuses stations balnéaires de l'ancien royaume du Siam. On va donc planter le décor et nous retrouver en début de soirée dans la petit bourgade de Sélaphum qui est aussi un des districts de la province de Roi Et.

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Tout d'abord le plan de Sélaphum


Afficher Sélaphum,Roi-Et...l'ISAN sur une carte plus grande

Lorsque l'on sort entre amis, si l'on arpente les rues de Sé certains soirs, cela est plutôt par fainéantise car nous allons plutôt à Roi Et, la « grande ville » de la province même si là encore « grande ville est un grand mot...

La province est d'ailleurs à la vue des dernières statistiques, la plus rurale de Thaïlande ; le pourcentage de population vivant dans les villages étant le plus élevé du pays...il est alors vrai qu'après huit heures du soir Sé peut se sentir seule ! Dès la fin des classes et la fermeture des administrations, des hordes d'élèves, de profs et de fonctionnaires rejoignent, en bus, voitures et bien-sur moto, les nombreux villages autour de la petite ville et là, rien que le district de Sé compte 235 villages, eh ouais tout de même ? C'est vous dire la ruralité de l'endroit !

Alors la nationale 23 qui traverse le bled laisse vivoter quelques restaurants et lieux de plaisirs tout le long de cette route qui rejoint le plein est de la Thaïlande, Ubon Ratchatani puis Paxsé au sud du Laos !

Il m'arrive alors lorsque je rentre à Ban Pangkhan de m'arrêter, eh bien oui, « il y avait de la lumière » comme on dit...Si vous passez par là, 160 kilomètres avant Ubon Ratchatani après avoir traversé le pont sur la Mae Nam Chi vous grimperez vers la petite ville, en effet Sé est un promontoire d'où son importance encore aujourd'hui. En début de siècle, son nom était alors Ban Khao Din Bueng Don(บ้านเขาดินบึงโดน ce qui veut approximativement le village de la grande île au milieu du grand lac et cela prend son sens en période de mousson où Sélaphum ressemble réellement à ça et elle fut d'ailleurs le refuge des populations alentours lors des grandes inondations de 1978.

À l'entrée de Sé dans le premier virage, sur la gauche, vous avez une sorte de Simasong, le 2000 ! Un simasong est endroit où des filles mais aussi des garçons chantent en direct soit avec des musiciens (plutôt rare par chez nous) ou alors une bande son, voire un orgue de style Bontempi (ce serait plutôt le cas à Sé). Le 2000 fut le premier de Sé mais à écouter les ancêtres de la ville, il fut un ancien « salon de thé », d'ailleurs encore aujourd'hui cet endroit totalement désuet fait de bric et de broc de bambous et roseaux se veut être encore à un salon de thé et pour expliquer une bonne fois pour toute par ce que l'on entend par « salon de thé », pour faire court, c'est un bordel, plutôt de cambrousse !

Un peu plus loin dans une ruelle après les feux, il y a un karaoké, « La ligne verte », un vrai karaoké, tenu par un ancien de l'armée et qui à ses temps perdus déblatère dans un talkie-walkie de la police de la ville, ce qui aide pour les transgressions d'horaires et les petits arrangements entre amis. Là aussi, il y a des serveuses et entraîneuses (elles s'assoient près de vous, chantent pour vous et sont rétribuées en boisson mais aussi au temps passé à vous faire boire. Dernièrement le personnel viendrait plutôt du Laos et sont d'apparence très jeunes (pas très politiquement correct non ?).

Puis sur la fin de la ville sur la droite , un karaoké plutôt pour jeunes yabbatisés et alcoolisés graves et contigu, un autre Simasong !

On oubliera sur la route du Bung Klua, bien loin des regards, un autre karaoké/salon de thé, cela dépend des périodes, quoique cela fait tellement longtemps que l'on y a pas mis les pieds...

Alors, le décor est planté, avant de se rendre dans ces lieux de perditions, on pourra toujours traîner chez Da, petit épicerie-bistrot se trouvant sur la place des bus, tailler le bout de gras avec sonpropriétaire (il parle anglais, c'est tellement rare qu'il est bon de le signaler) et on ne pourra toujours pas aller chez « l'engliss man », son bar étant désespérément fermé et je pense restera inexorablement « closed » !

 

Pour en venir à notre histoire, la mois dernier, quelques temps après le nouvel an, avec mon ami, nous étions de sortie. Au bistrot près de chez Da (il a une autre petite épicerie mais qui ferme plus tôt que notre bistrotier préféré), on lançait une sorte de « hello » à deux farangs que je ne connaissais pas, quoique, un me disait quelque chose. Je le saurais plus tard, un des deux était un allemand qui était venu il y a des années à Sé et l'autre protagoniste, était plutôt neuf dans le coin et d'origine américaine. Ils allaient suivre la même route que nous ou, suivrions-nous le même parcours qu'eux, ce n'est pas bien important !

Cela mérite d'être noté car, durant toutes ces années passées à Ban Pangkhan, lors de mes (nos, mes potes et moi) sorties nocturnes, une seule fois je croisais un farang qui s'était aventurer dans ces endroits plutôt réservés au ISAN...

Arrivés au dernier Simasong, après la fin des cantiques, vers une heure, une heure et demi du matin, nous allions sortir pour retourner chez nous, les deux autres farangs étaient déjà dehors, nous nous levions de l'intérieur du « cabaret » lorsque un garçon thaï surgissait de nulle part et frappait l'allemand par derrière à la tête puis l'américain sur le front, pleine face, grâce à un sacré coup de manches de bois ! Mon pote et moi sortions le plus vite possible et déjà le joueur de « manche de bois », était à l'arrière d'une moto et fuyait vers le centre de la ville ! Les deuxgars, sonnés, se relevèrent pour l'un d'entre eux et l'autre s'assit sur un banc de béton devant le Simsasong...Les gens de l'endroit mais aussi ceux du petit karaoké jouxtant l'endroit étaient dans tous leurs états...Nous, nous parlions avec les deux gars, il y avait un peu de sang mais ils paraissaient robustes...Cinq minutes passèrent et un pick-up de la police arriva avec trois flics qui formaient la patrouille ! J'en connaissais deux d'entre eux et me posèrent les questions d'usage mais je ne savais désespérément rien...Les deux farangs voulaient rentrer chez eux et nous ne saurions pas ce soir là, s'ils connaissaient leur agresseur, s'ils pourraient les reconnaître et quels pouvaient être les raisons de cette bastonnade ! Les flics prirent en charge les deux gars, nous rentrions mais nous étions témoins désormais, l'allemand et l'américain que l'on nommera pour la suite de l'histoire Willy et William, voulait que l'on vienne le lendemain au poste de police, on irait. On parlait encore un moment avec les filles du Simasong pour en savoir un peu plus. Elles furent aussi priées de venir au poste de police de Sélaphum, tout ceci avant de rentrer chez nous car rendez-vous était pris pour dix heures, le lendemain matin, aux environs de 10 heures, précisons le !

On allait peut-être savoir « pourquoi tant de violence et de haine de ce jeune, la drogue ou perte de face » ?

Qu'avaient bien pu faire ces deux hommes d'age déjà avancé pour mériter cela ?

Ils paraissaient placides lorsqu'on les croisât il y a peu, cachaient-ils quelques choses ?

Enfin, lorsque l'on croit que tout est rose au pays des rizières, ce n'est donc pas vraiment sur...mais a t-on déjà vu des rizières de couleur rose ?

Pour connaître la suite,

rendez-vous la semaine prochaine pour :

« Palabres, palabres et encore des palabres ! (suite et fin de

 régl...)».

Paille Kheundheu...

PS: Certaines photos ont été prises de nuit avec mon téléphone portable d'où la piètre qualité de celles-ci.