De plus en plus de jeunes diplômés souhaitent partir à l’étranger pour leur première expérience. C’est ce qu’à fait Claire par le biais d’un VIE. Qu’es-ce qu’un VIE ? Quels sont les avantages et inconvénients de ce contrat ? A qui s’adresse-t-il ? Claire vous dit tout du contrat sésame pour l’étranger.

Claire, à la suite de tes études, tu as décidé de t’orienter vers un VIE. Mais qu’es-ce que c’est au juste, un VIE ?

Alors en fait, VIE signifie Volontariat International en Entreprise. Il s’agit d’un contrat de travail qui a été instauré par l’État français pour permettre aux jeunes européens (mais majoritairement des jeunes français) de pouvoir travailler dans une entreprise française à l’étranger pour une durée maximale de 24 mois. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site www.civiweb.com

Patinage sur un lac au Nord d’Amsterdam

 Quels sont les conditions pour pouvoir partir en VIE ?

Les conditions pour partir en VIE sont assez simples : il faut avoir moins de 28 ans et être européen (mais savoir parler couramment français), en ce qui concerne les conditions administratives. Après bien entendu, il y a aussi selon les postes et les pays des obligations de diplômes et de compétences aussi bien linguistiques que techniques.

 

Quels sont les avantages de ce contrat ?

Il y a tout d’abord un avantage financier surtout quand il s’agit du première emploi après la sortie d’école. Le salaire VIE est fixé selon le niveau de vie du pays du contrat + une prime au logement (facultative) payée par l’entreprise + remboursement des frais de transport pour aller au travail + assurance maladie complète. Autant dire que selon les pays, surtout pour les pays du nord de l’Europe, on est bien mieux payé que la moyenne des jeunes diplômés en France. Il est assez similaire à un contrat d’expatrié

Après, il y a bien sûr un enrichissement professionnel et culturel. En effet, ce contrat vous permet de travailler dans un pays étranger. Donc de découvrir d’autres méthodes et ambiance de travail et de parler une autre langue (pour la plupart de perfectionner votre anglais). Par exemple, concernant les Pays-Bas, la langue est normalement le néerlandais mais là-bas tout le monde parle anglais du petit de 9 ans à la grand-mère de 80 ans donc pas d’obligation de savoir parler néerlandais pour y vivre (sauf si vous voulez rester là-bas après votre VIE, que vous allez travailler dans une entreprise néerlandaise et non française). De même, dans ce pays, la mentalité de travail est totalement différente de la France. Les horaires sont souvent de 8h30 à 17h30 avec une pause de 30 minutes le midi. Le principe dans ce pays est la productivité. L’employé doit faire son travail dans le temps imparti et s’organiser comme bon lui semble. Lorsque cela est fait, vous pouvez rentrer chez vous et vous n’avez pas à rester jusqu’à des 20h comme en France où vos collègues vont vous regarder bizarrement si vous partez plus tôt.

Enfin, les missions sont très enrichissantes et complètes avec une prise de responsabilités assez rapide. Pour ma part, tout ce qui était marqué dans le fiche de mission était vrai et je n’ai pas été déçu le moins du monde par mon poste, bien au contraire.

Dernier petit avantage, la vie d’expat’ est vraiment très sympa. Les conditions de vie sont agréables, on rencontre pleins de monde et pour tout dire, on s’amuse pas mal !

Queen’s Day – Amsterdam

Quels sont les inconvénients de ce contrat ?

Alors ce contrat est vraiment top mais il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas facile de l’obtenir. Il y a au moins 100 à 300 postulants par poste. 10 personnes en shortlist pour l’entretien. Et souvent ce qui va décider l’entreprise est vraiment l’expérience professionnel que vous avez déjà : soit de par vos stages, soit grâce à l’apprentissage. Pour ma part, ce sont mes 2 ans d’apprentissage qui m’ont permis d’obtenir ce VIE.

L’autre gros problème de ce contrat qu’il est tripartite. C’est à dire que vous êtes en contrat directement avec l’État français qui est à son tour en contrat avec l’entreprise. Cela signifie que c’est l’État français qui va payer votre salaire et que donc vous n’êtes pas du tout cher pour l’entreprise. La conséquence est que bien souvent à la fin du VIE, vous n’êtes pas embaucher pour rester dans l’entreprise car cela leur coûte trop cher. Votre entreprise va préférer reprendre un autre VIE pour vous remplacer. Ou si vous êtes embauché, il va falloir accepter d’être en contrat local et souvent de perdre beaucoup en salaire en comparaison de ce que vous receviez en VIE.

Quartier de Jordaan – Amsterdam

Quelles questions doit-on se poser avant de partir en VIE ? As-tu eu peur ?

Là, je dirai Joker car je ne me suis posée aucune question à l’époque avant de partir en VIE et je n’avais pas le moins du monde peur car j’étais hyper contente d’avoir eu cette opportunité aussi rapidement. J’étais plutôt excitée au contraire. De plus, mon entreprise me payait un mois d’hôtel le temps que je trouve un logement donc pas de problème de ce côté là. La seule chose que j’ai faite avant de partir était de contacter les VIE déjà présents dans mon entreprise pour savoir un peu comment cela se passait sur place, quel transport pour venir au boulot, dans quel quartier habiter et sur quel site regarder…

Après, je pense que cela doit être différent selon les personnes et le pays d’affectation du VIE.

Canal Prinsengracht – Amsterdam

 

Tu as choisi d’effectuer ton VIE à Amsterdam. Comment as-tu choisi ta destination ?

Pour être tout à fait honnête, je n’aurai jamais pensé finir sur Amsterdam. Étant à la base originaire du nord de la France, je comptais partir beaucoup plus loin, dans un pays plus exotique, mais le destin en a décidé autrement. Quand je faisais mes recherches sur le site civiweb, je regardais les offres en marketing CRM pour tous les pays (sauf la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et l’Allemagne qui ne me tentaient pas du tout). En voyant l’offre pour Amsterdam, je me suis dit que le poste avait l’air très intéressant mais que le pays était loin de mes rêves « d’aventure » en Australie, USA ou Asie. J’ai quand même postulé car la mission me plaisait. Quand on m’a appelé pour un entretien, je suis partie dans l’optique que c’était eux qui devait me convaincre plutôt que moi.

Après l’entretien, j’étais hyper enthousiaste, le feeling était vraiment bien passé avec le directeur général et mon manager. La mission me plaisait énormément et je voulais vraiment bosser pour eux.

Au final, je n’ai pas été déçu ni par le job ni par la ville car Amsterdam est une ville géniale, magnifique avec une super ambiance. J’ai vraiment adoré ces deux ans.

Ballade sur les canaux, Muntplein – Amsterdam

Je suppose que tu as dû t’adapter à une culture de travail différente. Qu’es-ce qui t’a le plus perturbé à ton arrivée ?

Comme je l’ai expliqué dans une question précédente, ce qui m’a le plus plu, plutôt que choqué, est la mentalité de travail néerlandaise très productive où on fait son boulot pendant le temps imparti sans avoir a justifier ses horaires auprès de ses collègues ou manager (qui quittent le bureau souvent bien avant vous). De même, on m’avait dit que les Néerlandais étaient très stricts au travail et en fait ce n’est pas du tout le cas. L’ambiance est sympa et détendu. Après c’est sûr que le dutch est dur en affaire et il sait ce qu’il veut donc pas de négociation possible.

Ce qui à la limite est le plus surprenant, c’est la pause du midi qui n’est pas véritablement une pause car elle ne dure pas plus de 30 minutes, contrairement à la France où selon les entreprises, elle peut durer 2 heures. En fait, le néerlandais va ramener ses tartines (avec du jambon, du beurre de cacahouète, du fromage…) mais pas de plat chaud car sinon impossible de bosser après à cause de la digestion, et ce plat chaud sera plutôt au moment du diner et non du lunch. De ce fait, ils vont avoir faim tôt et vont diner ver 18h en rentrant du boulot pour avoir après tout le temps qu’ils veulent pour leur soirée en famille ou pour les sorties entre amies. En gros, c’est un bonne gestion de leur temps qui permet un équilibre entre la vie professionnelle et personnelle.

Qu’est-ce que tu penses avoir de « plus » grâce à ton VIE ?

Grâce à mon VIE, j’ai une expérience solide de 2 ans à l’international qui va m’aider à trouver plus facilement du travail à l’étranger (ce que je recherche). Ce VIE montre ma capacité à être flexible et à m’adapter à différentes cultures et conditions de travail.

C’est également un enrichissement personnel avec la rencontre de pleins de personnes auxquelles je tiens énormément et avec qui je garderai contact.

Vivre à Amsterdam ou vivre en France. Quelle différence ?

Alors là, il n’y a pas photo, la vie est bien mieux sur Amsterdam qu’en France. Tout d’abord, les conditions de vie sont bien supérieures. La ville est superbe et propre. Il n’y a pas d’insécurité. Le nombre de fois où je suis sortie et rentrée seule à des 5-6h du matin sans me faire emmerder…

De même, tout se fait à vélo sur Amsterdam. En moins de 30 minutes, vous faites le centre de la ville du nord au sud. Tout le monde utilise le vélo pour aller au boulot, faire ses courses, aller boire un verre… On est handicapé si on n’a pas son vélo et au contraire, c’est handicapant d’avoir une voiture car il est difficile d’y circuler dans la ville et les places de parking sont rares et chères

La vie d’expat est plutôt confortable.

Ancienne maison de diamantaires, Rijksmuseum – Amsterdam

Ton plus beau souvenir en VIE ?

J’ai beaucoup de très bon souvenirs de mon VIE et d’Amsterdam. Mais je dirai que la plus belle période était Janvier-Février 2012 lorsqu’il a tellement neigé et fait froid sur Amsterdam que les canaux étaient complètement gelés. A partir de ce moment là, nous avons vu les néerlandais sortir leur patins à glace et patiner sur les canaux car cela n’arrive pas très souvent. La dernière fois c’était dans les années 70-80. Pour une occasion de la sorte, je me suis achetée une paire et j’ai pu en profiter pendant 4 jours. Aller faire du patin à glace sur les canaux d’Amsterdam en sortant du boulot avec ses potes, cela n’a pas de prix. Et ce qui était top, c’est que les bars sortaient leur terrasse sur la glace, ainsi que des particuliers qui installaient des stands de vin chaud. Donc vous patiner puis vous faites une pause vin chaud ou pour boire un verre tout en discutant avec tout le monde, c’est assez hallucinant.

J’en rajoute un pour la route : les apéros sur les canaux en bateau au moment de la période printemps-été en sortant du boulot.

Apéro sur les canaux – Amsterdam

Ton moment le plus galère en VIE ?

Pour cette question, on va partir côté professionnel : j’ai lancé une offre fidélisante de renouvellement de contrat pour nos client et cela m’a pris pas mal de temps et c’était pas mal stressant. Là ce n’était plus du 8h30-17h par jour mais plutôt du 8h-21h-22h sans pause lunch pendant 2-3 semaines. Mais je suis contente du résultat. C’est le principal !

Et si c’était à refaire ?

Banco ! Où je signe ? Sans hésiter, je renouvellerai l’expérience. Mais malheureusement, ce n’est pas possible car on ne peut faire qu’un VIE dans sa vie. Too bad…

Et le retour en France ?

En un mot « déprimant ». La plupart des expats vous le diront, quand vous avez goûté à l’étranger, c’est un virus qu’il est difficile de guérir…

C’est bien pour cela que je recherche de nouveau un travail  l’étranger. On verra où mes valises se poseront cette fois

Des gros bisous aux baroudeurs (j’adore leur blog et ses personnes sont géniales. N’hésitez pas à parler du blog à vos amis) !!

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