Certains connaissent déjà ce palais qui se cache pudiquement sous les bâches pendant que l’on suppose une armée d’ouvriers très qualifiés qui tentent de lui redonner l’impression d’une jeunesse retrouvée…
Le palazzo Papadopoli (ou Palazzo Tiepolo Coccina Papadopoli) est un palais de Venise, situé dans le sestiere de San Polo. Sa façade donne sur le Grand Canal, en face du palazzo Grimani de San Luca et gauche du palazzo Giustinian Businello.
Le palais a Papadopoli été construit dans la seconde moitié du XVIème siècle, d’après un projet du bergamasque Gian Giacomo dei Grigi (fils du célèbre architecte Guglielmo dei Grigi) commandé par la famille Coccina, originaire de Bergame qui s’était installée à Venise, où elle a rejoint l’aristocratie vénitienne.
Après avoir été la maison des Coccina, le palais à été la propriété des Tiepolo de Sant’Aponal, quand au XVIIIème siècle le second étage fut décoré par Giambattista Tiepolo.
Plusieurs autres propriétaires se sont succédé au XIXe siècle, jusqu’à ce que le bâtiment devienne la résidence des comtes Niccolò et Angelo Papadopoli en 1864 : à cette période l’architecte Girolamo Levi a fait une restauration de la structure néo-classique du XVIème siècle, des aménagements de certains intérieurs rococo, ainsi que l’ajout d’un grand jardin donnant sur le Grand Canal.
Les frères Papadopoli jouissaient d’une très mauvaise réputation. Immédiatement après la chute de Venise, ils sont proches du jacobinisme et de l’envahisseur. Ils ont construit un premier palais près de la Piazzale Roma sur les ruines de l’ancienne église vénitienne démolie par Napoléon. Et puis les journaux locaux de l’époque font état de propagande calomnieuse contre la République française…
La riche collection numismatique de Nicolò Papadopoli Aldobrandini est maintenant dans le Musée Correr.
Le palais Papadopoli entre les années 1970 à 2005 a abrité l’Istituto di Scienze Marine, puis il est redevenu un bâtiment privé des héritiers Papadopoli, qui sont aujourd’hui des Arrivabene une grande famille de Mantoue.
Puis, le palais Papadopoli, propriété privée, à été loué pour quelques années au CNR, pour le chiffre astronomique de 2 milliards de dollars par an (source : Panorama).
Le palais se compose de trois étages sur un plan en L.
La façade symétrique comporte trois niveaux bien mis en évidence par des bandeaux. Au rez-de-chaussée l’entrée d’eau est un grand portail arrondi.
Les deux étages principaux sont ornés de balustrades. Le balcon du premier étage est rehaussé par quatre colonnes. En plus de la serlienne (ou fenêtre palladienne), chaque étage a quatre fenêtres en ogive surmontées d’un tympan.
Il faut également rappeler quelques particularités vénitiennes dans la façade : sept petites ouvertures ovales dans le grenier et le toit, deux pinacles en forme d’obélisque.
Un ancien puits gothique est encore dans le jardin.
Au fil des années, même les surface intérieures, outre les outrages du temps, on été détériorées par des ajouts, des restaurations hasardeuses. Le travail de restauration entrepris ne concerne donc pas uniquement l’extérieur, mais vise également à redonner à l’intérieur le lustre que lui avait conféré Giambattista Tiepolo.
Vendu en septembre 2007 à un groupe immobilier italo-suisse, après d’importants travaux de restauration, il deviendra désormais un énième hôtel, réservé à une clientèle de nantis, appartenant à la Palazzo Papadopoli Hotels & SPA s.r.l. Avec ses vingt-huit chambres de grand luxe, l’hôtel rejoint la longue lignée des bâtiments d’époque transformé en hôtel pour privilégiés au cours des dix dernières années.
En 2007, l’Ukraine avait fait du palais Papadopoli son pavillon national pour la Biennale de Venise, ce qui avait permis à de nombreux amateurs et curieux de ces palais vénitiens d’entrer et de visiter une grande partie de la noble demeure.
Voir également le palazzo Papadopoli sur les sites :
- Mes Carnets Vénitiens: Palazzo Coccina Tiepolo Papadopoli
- e-Venise: Autour du Palais Papadopoli sur le Grand Canal de Venise
- Marc Maison: Mobilier créé par Guggenheim pour le palais Papadopoli à Venise
Nous remercions Giorgia Trevisan qui nous a tellement bien aidé pour réaliser notre article.