Photo : Florian
Un jour que je me promenais le long du Landwehrkanal j’ai découvert un camp de caravane et de roulottes. Non ce n’est pas un camping estival mais une sorte de squat en plein air où vivent une vingtaine de personnes. L’histoire de ce lieu a démarré quelques mois après la chute du mur. Deux personnes ont déposé leur baluchon sur un terrain autrefois no man’s land car le mur y passait. Ils ont commencé à aménager l’espace mais ont dû déménager quelques mois plus tard. Ils se sont définitivement installés le long du canal sur la rive opposée au Görlitzer Park. Là ils ont enfin pu accomplir leurs rêves de nature, d’autosuffisance, de vie en communauté et de liberté. Ils ont nettoyé le terrain, planté des arbres, aménagé des espaces communs : bar, salle de spectacle, salle d’exposition, toilettes sèches, aire de jeux pour les enfants, jardins potagers, enclos pour les tortues, garde-manger sous terrain …
Profitez des goûters et des évènements régulièrement organisés pour découvrir ce lieu hors de la ville qui a pris le nom de Lohmüle Wagenplatze.
En faisant des recherches, j’ai découvert qu’il y avait encore plusieurs autres Wagenplatze à Berlin. Je suis allée faire un tour à celui de Schwarzer Kanal, un camp de caravanes Quear. Il était situé auparavant près du Schilling Brücke et existe depuis 21 ans, mais, pression immobilière oblige, ils a été obligé de déménager un peu au milieu de nulle part, mais toujours à proximité de l’eau et dans la forêt. Le camp de roulottes est encore plus grand que celui de Lohmüle mais il a l’air moins ouvert au public bien qu’il y ait aussi une scène. Cétait un jour de pluie et je n’ai pas croisé grand monde à part une jeune femme qui m’a fait un grand sourire. J’y retournerai cet été quand des fêtes et des Volksküche y seront organisées.
Autre Wagenplatze, celui de la Mariannenplatz. C’est en fait une extension du Georg von Rauch, le plus vieux squat de Berlin. En 1971 des jeunes ont investit l’ancienne aile des infirmières de la Bethanienhaus, un vieil hôpital menacé de destruction. Plein d’idéaux et de projets communs ils ont nommé leur squat Georg von Rauch à la mémoire d’un jeune activiste de la gauche radicale qui avait été tué quelques jours auparavant. Ateliers, meeting, lectures, arts, culture, philosophe… ont survécu à travers les années et le bâtiment des infirmières est toujours occupé par des jeunes tandis que la batisse principale est devenue un lieu multi-activité qui accueille ateliers d’artistes, cours de théâtre pour les enfants, restaurant, salle d’exposition, locaux pour les réunions des association, et depuis 2001, un nouveau squat appelé New Yorck 59.
J’ai passé une soirée au George von Rausch. J’y ai fait la connaissance de Yann, un Polonais qui jongle avec le feu. Pendant que l’on regardait un épisode de Star Trek en attendant que le repas soit servis, il m’a raconté qu’il attendant qu’une place se libère pour passer l’hiver dans l’une des caravanes attenantes. 10 euros pas mois pour les charges telles que l’eau… voilà son loyer. Si vous n’êtes pas frileux et que vous cherchez la meilleure opportunité immobilière du moment, c’est peut être là qu’il faut chercher.