Au pays des khmers d'ISAN (3). À la poursuite des éléphants !

Publié le 18 août 2012 par Jeffdepangkhan @jeffdepangkhan

Depuis le temps que je le disais, un premier voyage dans la province de Surin, " patrie des éléphants ", fut un échec, nous n'avions pas pu les rencontrer ni même les apercevoir et il fallut donc y retourner, car une promesse est une promesse et celle-ci n'était pas tombé dans dans les oubliettes des oreilles du fiston, Tangmoo !

Pour situer Ban Ta Klang

Amphoe Ta Thum, Province de Surin

L a semaine dernière nous sommes donc reparti dans la province voisine, rendez-vous était pris, près de Ban Ta Klang, " le village des éléphants ", situé dans le district de Ta Thum dans la province de Surin, en fait juste à la frontière de la province de Roi Et...Sur la route on dépassait déjà nos premiers pachydermes se rendant sur leur " lieu de travail "... Manifestement, nous nous rapprochions de notre but !

On arrivait au village, bien propret, et nous arrivions sur l'esplanade d'accueil, de type " thaïlandais ", comme ils ont l'habitude de le faire et de l'organiser lorsqu'il s'agit d'un " spot touristique " à mettre en valeur ! Boutiques de souvenir, petites échoppes pour se restaurer, le lieu de départ des balades à dos d'éléphants, les mahouts s'interpellant, vous sollicitant, canne à sucre à acheter, tour organisé dans un nacelle de dix, vingt ou trente minutes, juste à coté une scène de spectacle où de jeunes éléphants devaient mettre en valeur ce pourquoi on les avait dressé, jouer au foot, peinture à la trompe et j'en passe ; pour ceux que cela intéresse, les spectacles ont lieu à 10 et 14 heures ; dans le parc, il y a aussi un petit musée pour expliquer la tradition du peuple Kui et des liens privilégiés qu'ils ont avec les éléphants, un centre de dressage et des maisons où les mahouts ont du être relogés avec des éléphants un peu partout...En fait, en traversant le village vous verrez des éléphants à chaque coin de rue, dans la moindre petite parcelle ombragée !

Mais nous, nous avions " un plan ", les rois de la foret nous attendaient un peu plus loin pour une balade à cru, intimiste et nous n'avons pas été déçu ! Les mahouts nous attendaient, sympas, nonchalants, calmes, à l'image de " nos grosses bêtes ", qui elles, attendaient paisiblement sur les bord de la rivière. On devait faire un promenade autour des multiples bras de la rivière Moun, la mousson étant plutôt clémente, la rivière n'était pas en crue ! Oy et Tan qui ne voulait pas monter sur le dos des éléphants, les craignant, ont vite accepté, Tangmoo se sentait tout petit près de ces animaux hors catégories et moi je me demandais comment j'allais pouvoir monter dessus !

Tant bien que mal, Tangmoo arrivait à monter avec une charmante fille du coin, Oy et Tan sur un éléphant, moi avec le cornac, perché à deux mètres de hauteur et nous partions...Un léger déhanchement, un équilibre précaire, un peu comme sur un bateau sur une houle en haute mer...Les conseils des mahouts étant de s'asseoir au plus près de l'encolure, calant ses genoux juste derrière les oreilles et à les entendre, en se laissant aller, tout se passerait bien !

Bien-sur, il y a des exceptions, je n'arrivais pas à trouver l'équilibre, surtout qu'un éléphant si on ne le retient pas mange tout le temps...Il s'arrête sans arrêt et arrache ce qu'il peut sur sa route, et lorsque il baisse la tête, il faut alors se pencher en arrière, mais vraiment se pencher en arrière avec l'appréhension d'une chute inéluctable vers l'avant...Très rapidement cela devient physique et je me retrouvais rapidement dans une position très inconfortable... Je décidais de continuer à pied aux pieds de ces princes de la forêt...Un jeu de " chaises musicales ", les participants se retrouvant seuls sur leur éléphants pouvaient continuer, Tangmoo me suivit rapidement l'approche de bosquet relativement haut, c'est à dire des petits arbres de trois quatre mètres de haut, lui renvoyait trop souvent à son goût des branches sur lui...Mais nous continuions, tranquille au rythme des éléphants, marchant soit devant ou derrière suivant l'accès plus ou moins facile des chemins de brousse...On passait plusieurs gués, arrêtions pour faire boire les éléphants, repartions et revenions vers le camp de base pour participer à la baignade bien méritée des pachydermes...Petits massage de tête, aspersion impressionnante, et quelques barrissements plus loin, il était temps de nous quitter !

Mais, il fallait faire une dernière chose importante pour la bonne chance et s'apporter les bonnes grâces des esprits de cet animal gracieux et imposant, passer trois fois sous le corps de l'éléphant en prodiguant quelques mantras...Oy et Tan qui ne voulaient pas monter, ont adoré, elles ne voulaient pas, juste parce qu'elles ne connaissaient pas le plaisir que cela procure d'être au plus près de l'âme de l'éléphant, en le serrant entre ses jambes, lui posant ses mains sur sa grosse tête, l'accompagnant, certes pour deux petites heures seulement, mais qui nous rappelle l'humilité et le respect que l'on doit avoir envers ces magnifiques animaux. Leurs maîtres, mais qui sont aussi leurs serviteurs repartaient, nous laissant quelques poils noirs la queue du pachyderme pour que si nous les portions autour du poignet, nous nous rappellerions toujours de ce que peut être la bonne entente entre l'homme et l'éléphant, que nous n'oublions jamais que tout être vivant sur terre à le droit d'y être dans un respect mutuel...

Paille Kheundheu...

Ps : Si l'envie vous prend de participer à cette balade, contactez moi, je vous orienterai vers les personnes "branchées".

A suivre quelques photos en vrac de ce beau moment, en cliquant dessus, vous pouvez les agrandir !