Qui dit nouvelle bagnole, « nouveau char » comme diraient nos amis québécois, dit excursion, week-end sur les routes d'ISAN ! Ma vieille caisse, « TOY Tiger 3.0 » me permettait de tourner en rond autour de Ban Pangkhan, et aller au delà de Roi-Et relevait plutôt de l'aléatoire ! Investis de notre nouveau pick-up, nous décidions donc de rouler vers les rives du Mékong, nous partions direction Nongkhaï !
Le trajet se passait plutôt bien, pour ceux que cela intéresse, pour se rendre de Ban Pangkhan vers cette ville se trouvant en face de la capitale du Laos, Vientiane, nous choisissions la route la plus rapide, c'est-à-dire Roi-Et -Yang Talat - Khon Kean - Udon Thani – Nongkaï ! Nous aurions pu traverser à travers l'ISAN, plein nord via Sakon Nakhon ou par les rives du Mékong par Mukdahan, Tat Phanom, Séka etcétérra... Les routes y sont tortueuses et souvent en mauvais état, et puis nous pourrons y passer un autre moment dans ces contrées, une idée d'une autre balade, mais nous partions le temps d'un congé de fin de semaine, et puis je voulais aussi savoir, ne nous cachons pas, ce qu'avait dans le ventre la nouvelle titine ! Je sais, certains diront « il veut allumer, c'est bien un mec, il a son nouveau joujou » et quelque part, ils n'ont pas tort ![...]
Partis donc le vendredi matin, nous avions trois cents kilomètres « à faire » dans un premier temps, jusqu'à Udon Thani, lieu où nous ferons escale ! Et cette nouvelle bagnole, alors ? Eh bien, elle a tenu toutes ses promesses puisque à peine un peu plus de trois heures plus tard, nous arrivions à l'approche du périphérique de Udon ! Nous avions eu le droit à l'inévitable arrêt intempestifs des cow-boys de la routes qui sans preuve, me dirent que je roulais trop vite. Certes, ils appliquaient la loi mais jamais ils m'ont prouvé que effectivement je roulais trop vite (comme auparavant d'ailleurs), mais rien d 'étonnant, ils ont vu les plaques rouges et notre véhicule sur la file de droite pourfendant l'air chargé d'humidité, laissant sur place camions et voitures de tourisme ( oui, je sais, la vitesse c'est dépassé, mais je ne roulais pas à plus de 110, et en Thaïlande sur les quatre voies non payante, la vitesse est limitée à 90 km/h) ! De toute manière, la « highway police », si l'on veut discuter, il faut prendre alors son mal en patiente et à la fin, ils auront souvent raison, sauf si votre patiente met à mal leur propre patience, mais pour cela il faut vraiment avoir du temps ou l'envie de tester le « patientomètre »de ces flics aux bérets noirs vissés sur le crane et on n'est jamais sûr d'être gagnant à la fin ! Pour notre affaire, après avoir montrer son permis thaï dont les dates prouvent que vous êtes sur les routes du pays du sourire depuis belle lurette, observant votre habitacle truffé de protections bouddhiques et animistes diverses, blaguant avec Ma Dame et les deux gamins à l'arrière de l'engin, tenant négligemment votre permis de conduire, dans l'autre main le carnet à souche à peine visible, vous demandant toujours avec un sourire d’où vous venez et où vous allez, observant vos reliques bouddhistes que vous arborer sur votre poitrine, faisant le Waï à leur intention après que vous lui ayez expliqué de quels temples elles retournaient, ils ont entre temps déjà vu que sur la portefeuille où vous allez remettre le permis qu'ils vont vous rendre, un petit bout de papier rouge à l'effigie du Roi, alors délicatement en posant votre permis dans votre main tenant le portefeuille, ils récupèrent subrepticement de leur main gantée de blanc le bout de papier rouge et vous font le salut militaire d'usage, donnent trois coups de sifflet aux véhicules qui enfilent à fond la voie de gauche afin de les faire ralentir pour que vous puissiez repartir, et d'un grand geste vous indiquent que vous pouvez continuer votre route, avec le sourire, et préviendront les cow-boys suivant que vous vous êtes acquittés de la taxe d'usage ! Tous ces salamalecs et ces formalités vous auront donc pris à peine cinq minutes ! Il faut dire que même avec mon ancien « char » qui roulait plutôt pépère, la taxe spéciale route nationale highway police loin des regards environnants s'appliquait aussi, alors... ! « Let's go to river side » !
Nous arrivions donc coûte que coûte aux abords de Udon et notre moyenne fut mis à mal par une averse, enfin une averse, un grain comme dirait le marin expérimenté, les derniers 40 kilomètres furent balayés d'une pluie de mousson torrentielle où nous ne pouvions plus rouler à plus de 50 km/h ! Même pas nous apercevrions les contreforts du Mékong ! Nous arrivions vers midi sur le périphérique de Udon qui se montra être digne d'un embouteillage bangkokais ! Des bagnoles partout, et dire que la dernière fois que je traversais cette ville pour aller à Nongkhaï, la traversée se faisait par le centre ville ! Vous allez me dire, encore du « revival » mais c'était en 2001, alors...L'excursion faite en compagnie de mes amis Greg et Hans, deux années plus tôt, étant restée, dirons nous, du domaine du flou...
Nous faisions quelques courses dans un centre commerciale où nous remarquerions que Udon était devenu une destination prisée de farangs, dirons nous, plutôt âgés ! Ils étaient partout, (isolé à Pangkhan, on n'a plus l'habitude de voir autant d'étrangers) assis à l'entrée du « center food », chacun à sa table et paraissant attendre dans une solitude « éclatante » voire attristante que le jour se passe ! Nous, nous étions attendu mais dans l'après-midi, il fallait traîner quelque peu, ce qui me permis de faire quelques achats indispensables au bon fonctionnement du farang expatrié, c'est-à dire Fromage et autres denrées introuvables du coté de Pangkhan ! Ma Dame et la jeune demoiselle qui se trouve être Tan, se perdant dans les boutiques de cette galerie marchande, moi je me tapais le rayon « salle de jeux » avec Tangmoo !
Après avoir donc transpercer cette pluie diluvienne, nous arrivions à bon port ! Notre ami qui nous avait accueilli l'année dernière à Ban Saphan, nous attendait de pied ferme en compagnie de sa charmante Dame ! (L'année prochaine déménagera-t-il, je ne sais pas, vers Chiang Maï et alors nous irons encore le visiter dans une autre contrée ? « plaisanterie ») Nous allions aussi rencontrer un autre ami de l'internet, voisin du premier et qui est depuis et je le pense, devenu un ami beaucoup moins virtuel...Il y a des soirées qui soudent les amitiés !
Notre premier jour à Udon nous permit juste de voir que cette ville était une vraie grande ville avec ses embouteillages, sa frénésie journalière, ses enseignes en tous genres et une perpétuelle activité de construction et d 'aménagement du territoire ! Nous allions restés deux jours et certaines personnes que j'aurais aimé rencontrer, je pense à P.(il se reconnaîtra), à qui je voulais faire la surprise de ma visite n'était pas disponible le soir où je passais, devant son restaurant, mais comme on peut le dire dans ces cas là, ce n'est que partie remise ! Notre première soirée fut donc le plaisir de partager une Mokata (anciennement le Mou Yang Kory Taï),buffet à volonté, pour une fondue type coréenne, emblématique de ces dernières années des petites et grandes villes thaïlandaises !
La famille, radieuse mais légèrement frustrée du manque de marché de cette première journée allait pouvoir se rattraper le lendemain... Nous allions à Nongkhaï, sur les bords du Mékong, Nongkhaï avec son fameux « marché Indochine ».
Nous partions de bonne heure et avant de se rendre vers les futures boutiquiers qui devaient bien évidemment nous attendre, il faut voir l'engouement général des filles de la famille, lorsque l'on propose d'aller faire du shopping, nous nous arrêtions passer le bonjour à quelques poissons dans un aquarium, celui de Nongkhaï, bien-sur ! Les poissons du fleuve sont mis en valeur mais le bâtiment en lui-même ressemble à tous les aquariums que l'on peut visiter dans les petites bourgades, même plan, même aménagement, l'architecte qui les a conçut à du décrocher le jackpot !
Nous traversions la ville pour aller vers les rives du fleuve, et
encore une fois, la surprise du changement de l'endroit me sautait aux yeux ! Oublié les decks en bois, oublié ce bordel qui caractérisait ce marché visité il y a plus de dix ans !
Désormais les « quais » sont en béton et le marché est couvert de toit de tôle, les boutiques bien alignées dans des boxes bien cimentés ! Par contre les marchandises sont toujours là, il y en a même beaucoup plus qu'auparavant, si l'on compte l'afflux excessif de produits venus de la Chine « voisine » ! Il y a aussi et encore de belle boutique d'artisanat, des stands de bouffes ventant les produits laotiens, dont le fameux pain « français » qu'ils proposent ! Les portefeuilles s'en sont donnés à cœur joie !
Du haut des quais aménagés le Mékong était encore d'une envergure ridicule, même en ce début de mousson, il semblait presque petit, mais la largeur de son lit où de l'autre coté, les contreforts de Vientiane semblent bien loin, est là pour vous rappeler la puissance du fleuve. En septembre/octobre, il y aura quelques mètres de hauteur d'eau supplémentaires, maîtrisés ou non, qui vous rappelleront de quel bois se chauffe le Mékong ! (Le fleuve se chauffe de quel bois, je sais c'est c.n mais cela veut bien dire ce que ça veut dire!)
En attendant, nous descendions vers le fleuve pour nous y restaurer de succulents poissons et mollusques
qui l'habitent habituellement ! Des dizaines de marches plus bas au ras de l'eau qui courrait très vite et charriait toutes sortes de choses ( pour ne pas dire de détritus), flottant sur une barge, voyant les bateaux contrer le courant ramenant leurs cargaisons et leurs passagers du Laos vers Thaïlande, nous mangions comme des rois !
Je précise que pour ceux qui voudraient traverser le fleuve, en tant qu'étranger vous ne pouvez le faire légalement que par le pont enjambant le fleuve à quelques kilomètres au nord de la ville ! Les frontaliers n'ont, par contre, aucun soucis pour le faire !
En guise de digestion, nous retraversions le marché en sens inverse, histoire de se prendre un réel coup de chaud, malgré le ciel plutôt couvert, mais la moiteur était ambiante ! La famille dépensait leurs quelques baths restant et nous étions prêts à repartir, après un bon café laotien (?) ! Nous ne visitions aucun temple, étrange, cela a été proposé mais oublié même par mes bigotes préférées ! Ouf, les temples, c'est beau mais on n'est pas obligés, à chaque excursion ! Non ? Et puis il y avait encore quelques boutiques à écumer du coté de Udon avant la tombée de la nuit! (voilà la vraie raison de ce désintérêt soudain pour la bondieuserie!)
Nous passions la borne nous rappelant où nous retournions, d'où nous venions et je dirais pour le cas, que même un myope pourrait s'y retrouver sans problème !
Une dernière soirée à Udon nous passions, les enfants de chacun jouant jusqu'à plus nuit, et nous, les grands refaisant le monde puis pour finir soliloquant à foison, jusqu'à plus soif !
Nous retournions le lendemain, direction « caban », nous opérions un petit stop dans un petit village du coté de Kamalasaï, reçu de manière gastronomique par A. & T., un avant goût de village, de notre village et puis bon an mal an, nous atterrissions à Pangkhan, heureux de retrouver notre cambrousse, nos rizières et notre paysannerie mais nous nous promettions de renouveler très prochainement ces excursions expéditives et ludiques, la prochaine étant sûrement du coté de Surin...Voir les « néléphants », « promis Tangmoo » !
PAILLE KHEUNDHEU !
Merci encore à T., O.& P. pour leur accueil à Udon Thani !
« La gazette de Ban Pangkhan (13). Du 19/05 au 06/07/2012.Tags :