Fruit de son exigence esthétique extrême, l’œuvre de Dylan Thomas est contenue dans un volume qui n’atteint pas les deux cents pages. Il a écrit environs 100 poèmes au cours de son existence dans des lapses de temps longs. Il ne souhaitait pas faire de l’art mais il souhaitait aller à l’essentiel. Bien qu’on aurait souhaité qu’il écrive plus fréquemment de la poésie, sa prose est en effet plus importante, on ne peut rien lui reprocher à l’exemple des résultats extraordinaires obtenus. Souvent, le titre des poèmes coïncide avec le premier verset du poème. Ce sont des compositions d’une beauté épharante qui font vibrer simultanément les lecteurs et la langue elle-même. Il y a même cet espace musicale entre le mot et le silence qui peut être seulement appréhendé après avoir bien compris la langue littéraire. La définition sur le style a été évoqué par un certain philosophe français en citant Proust qui suggère que tous chefs-d’œuvre ont été écrits en une sorte de langue étrangère.
Dans la même veine, après dix-huit années de carrière, les Portishead, le groupe culte britannique, n’ont produit que trois albums. On dit qu’ils prennent beaucoup de temps pour écrire et enregistrer un album, mais comme l’a reconnu Geoff Barrow, ils peuvent mettre dix années de plus avec la chanteuse Beth Gibbons, membre fondateur du groupe.
La même dose, le même processus de cristallisation lent et pur semble avoir déteint sur leurs représentations. Ils ne donneront que 5 concerts cette année. Par conséquent, les concerts du 22 et du 23 juin au Poble Espanyol (http://www.nvivo.es/conciertos/Portishead-Barcelona) seront impressionnants. Par ailleurs, en plus des concerts programmés, il s’agit d’un événement conçu par le propre groupe comprenant d’autres groupes choisis pour leur musique dans les cinq salles du club Razzmatazz à partir de minuit.