"La vera arte non sa che farsene di tanti proclami e si compie nel silenzio" "True art has no use for so many proclamations and is produced in silence""L'art véritable n'a que faire de proclamations et s'accomplit dans le silence".Marcel Proust
Caronte, 2010©Davide Battistin-olio su tela, collezione privataMelograni, 2005©Davide Battistin, olio su tavola, collezione privata©Davide Battistin
J'ai fait une rencontre qui compte beaucoup pour moi, car je l'espérais depuis longtemps...
La première fois que j'ai entendu parler de Davide Battistin, c'est lors de la lecture de "Venise racontée par les Vénitiens" d'Alexandrine de Mun. J'ai vite découvert son travail qui me plaisait et me semblait familier. Je me fis la promesse de le rencontrer dès un prochain voyage.
Seulement le temps passa et l'occasion ne se présenta pas immédiatement. Souvent en traversant Dorsoduro par S'Barnaba pour rejoindre les Zattere, j'apercevais une grande toile dans une vitrine d'une ancienne boutique, attirant mon regard et en m'arrêtant pour lire la signature, je m'aperçus qu'elle était de Battistin, c'est alors que je compris pourquoi sa peinture me semblait familière, car ce n'était pas la première fois qu'une de ses toiles captait mes yeux !
Depuis ma tendre enfance mon quotidien a toujours été lié à celui des peintres et des sculpteurs.Petite fille je jouais dans les jardins de la Ruche et bien souvent un artiste se joignait à nos repas.Plus tard, quand Paris était encore un peu la campagne dans certains quartiers de la capitale, nous avons eu la chance d'habiter au milieu d'ateliers d'artistes et nous avions notre groupe d'artistes et d'intellos, la plupart des Italiens de la Toscane qui vivaient dans une allée pavée et fleurie ( malheureusement disparue depuis fort longtemps). Tout cela pour vous dire, que cette atmosphère m'est coutumière et lorsqu'une oeuvre me plaît, il faut que je connaisse l'artiste, l'une ne va pas sans l'autre !
L'occasion s'est présentée enfin lors de mon dernier séjour.En revenant d'une promenade, je passe devant la vitrine, allumée et vivante cette fois-ci !Davide travaille, installé devant une toile posée sur deux gros chevalets, car le châssis entoilé est immense.Dans l'autre vitrine, j'aperçois "Caronte" la barque perdue dans le Nebbia. Je me trouve dans le dos de l'artiste et je découvre son travail, un grand fond où le ciel se confond avec l'eau de la lagune dans une épaisse brume ...Je retourne devant l'autre vitrine pour apercevoir d'autres oeuvres. Il se lève et regarde vers l'extérieur, je suis dans son champ de mire, j'en profite pour lever le pouce pour lui signifier "bon boulot", il me sourit et ouvre la porte de son atelier. Nous faisons connaissance, il m'offre son dernier catalogue et je prends rendez-vous pour passer un moment avec lui et sa peinture dans quelques jours.C'est le dernier jour que je le retrouve. Il fait un froid de canard et le brouillard a envahit Venise.Dans son petit atelier-boutique, il ne fait pas bien chaud, mais l'atmosphère est chaleureuse, il y a des livres partout qui se mêlent aux tableaux de Venise, petits formats, dessins, compositions... aussitôt surgit l'odeur des toiles, de la térébenthine, des couleurs, ce parfum familier à mon odorat. Davide s'excuse pour le petit bonnet et la barbe ! Je lui dis que je le trouve beau comme cela et qu'il ne change rien ! Il parle et s'exprime parfaitement en français. Le grand tableau qui occupe presque tout l'espace est une commande. Nous parlons de peinture, de son parcours, de la vie, de livres, de son petit bateau qui lui permet de naviguer dans la lagune et de surprendre toutes les lumières magnifiques que Venise réserve à ses amoureux. Son Paradis et il est heureux ! Davide est un être simple, qui ne parle pas de lui, qui peint Venise avec ses sentiments, c'est elle qui lui transmet toute son harmonie et ses couleurs où il s'épanouit, où il continue d'apprendre, émerveillé.Un moment comme je les aime, quand la peinture est à l'image de l'artiste ou l'artiste le reflet de sa peinture !
Caronte, 2010©Davide Battistin-olio su tela, collezione privataMelograni, 2005©Davide Battistin, olio su tavola, collezione privata©Davide Battistin
J'ai fait une rencontre qui compte beaucoup pour moi, car je l'espérais depuis longtemps...
La première fois que j'ai entendu parler de Davide Battistin, c'est lors de la lecture de "Venise racontée par les Vénitiens" d'Alexandrine de Mun. J'ai vite découvert son travail qui me plaisait et me semblait familier. Je me fis la promesse de le rencontrer dès un prochain voyage.
Seulement le temps passa et l'occasion ne se présenta pas immédiatement. Souvent en traversant Dorsoduro par S'Barnaba pour rejoindre les Zattere, j'apercevais une grande toile dans une vitrine d'une ancienne boutique, attirant mon regard et en m'arrêtant pour lire la signature, je m'aperçus qu'elle était de Battistin, c'est alors que je compris pourquoi sa peinture me semblait familière, car ce n'était pas la première fois qu'une de ses toiles captait mes yeux !
Depuis ma tendre enfance mon quotidien a toujours été lié à celui des peintres et des sculpteurs.Petite fille je jouais dans les jardins de la Ruche et bien souvent un artiste se joignait à nos repas.Plus tard, quand Paris était encore un peu la campagne dans certains quartiers de la capitale, nous avons eu la chance d'habiter au milieu d'ateliers d'artistes et nous avions notre groupe d'artistes et d'intellos, la plupart des Italiens de la Toscane qui vivaient dans une allée pavée et fleurie ( malheureusement disparue depuis fort longtemps). Tout cela pour vous dire, que cette atmosphère m'est coutumière et lorsqu'une oeuvre me plaît, il faut que je connaisse l'artiste, l'une ne va pas sans l'autre !
L'occasion s'est présentée enfin lors de mon dernier séjour.En revenant d'une promenade, je passe devant la vitrine, allumée et vivante cette fois-ci !Davide travaille, installé devant une toile posée sur deux gros chevalets, car le châssis entoilé est immense.Dans l'autre vitrine, j'aperçois "Caronte" la barque perdue dans le Nebbia. Je me trouve dans le dos de l'artiste et je découvre son travail, un grand fond où le ciel se confond avec l'eau de la lagune dans une épaisse brume ...Je retourne devant l'autre vitrine pour apercevoir d'autres oeuvres. Il se lève et regarde vers l'extérieur, je suis dans son champ de mire, j'en profite pour lever le pouce pour lui signifier "bon boulot", il me sourit et ouvre la porte de son atelier. Nous faisons connaissance, il m'offre son dernier catalogue et je prends rendez-vous pour passer un moment avec lui et sa peinture dans quelques jours.C'est le dernier jour que je le retrouve. Il fait un froid de canard et le brouillard a envahit Venise.Dans son petit atelier-boutique, il ne fait pas bien chaud, mais l'atmosphère est chaleureuse, il y a des livres partout qui se mêlent aux tableaux de Venise, petits formats, dessins, compositions... aussitôt surgit l'odeur des toiles, de la térébenthine, des couleurs, ce parfum familier à mon odorat. Davide s'excuse pour le petit bonnet et la barbe ! Je lui dis que je le trouve beau comme cela et qu'il ne change rien ! Il parle et s'exprime parfaitement en français. Le grand tableau qui occupe presque tout l'espace est une commande. Nous parlons de peinture, de son parcours, de la vie, de livres, de son petit bateau qui lui permet de naviguer dans la lagune et de surprendre toutes les lumières magnifiques que Venise réserve à ses amoureux. Son Paradis et il est heureux ! Davide est un être simple, qui ne parle pas de lui, qui peint Venise avec ses sentiments, c'est elle qui lui transmet toute son harmonie et ses couleurs où il s'épanouit, où il continue d'apprendre, émerveillé.Un moment comme je les aime, quand la peinture est à l'image de l'artiste ou l'artiste le reflet de sa peinture !