Samedi 13 ,
A l'inverse des réfugiés, fuyant les gigantesques inondations de la capitale thaïlandaise pour retrouver leur terre natale, donnant d'ailleurs à l'ISAN un air de grand rassemblement du nouvel an voire de Songkran, nous avons tracés vers Bangkok, dans la nuit de samedi à dimanche. Nous n'avions pas le choix, nous devions répondre à la convocation du consul de France[...]
afin qu'il signifie à ma femme la réponse de l'administration française concernant sa demande de naturalisation, chose impossible à faire par téléphone. Nous nous sommes donc pliés au règlement et après la traversée nord de la ville totalement sous les eaux, nous avons rejoint "notre quartier" sans encombre, seul l'amas impressionnant de véhicules stationnés sur les voies express suspendues pour les protéger des eaux débordantes et le calme de la ville nous surpris! Pour le reste , il n'y avait rien à signaler..:
Dimanche 14,
Le marché de Chatuchak était inaccessible, enfin presque, pour s'y rendre; il fallait beaucoup de volonté, mais de toute manière; il n'y avait pas de marchands, encore un petit plaisir avorté! On remarquait aussi que les seven/eleven étaient quasiment vides, mais les échoppes "chinoises'' débordaient de marchandises. Huay Kwang market était aussi vide de sa foule habituelle. Le soir, les karaokés du coin ne résonnaient pas de leur Molam ISAN, ils étaient fermés...
Lundi 15 (aujourd'hui),
Bangkok ressemble à un air de campagne...La circulation est fluide, on circule tellement bien que pour se rendre à l'ambassade de France ,lorsqu'habituellement le matin, de Ratchada on mettait plus de une heure, aujourd'hui, nous sommes arrivés une heure en avance à notre rendez-vous, pour être reçus par le nouveau consul (charmant et aimable, il faut le noter). Nous avons donc traverser la moitié de la Thaïlande( j'exagère un peu), galérer pour trouver un hôtel sur la ville, dépenser quelques milliers de baths (il faut le dire aussi) pour s'entendre dire , le refus de la France d'accorder la nationalité française à ma femme...Hic, fin de chantier! On a les boules, mais la procédure est ainsi, impossible de vous le dire par téléphone. Le consul qui était peut-être affable par la circonstance d'annoncer cette "mauvaise" nouvelle, avec qui nous nous (lui et moi)découverts de nombreux points communs, nous a promis de nous recevoir de nouveau dans les semaines qui suivent pour déposer à nouveau un dossier de demande de nationalité et que son annotation serait...! Je vous laisse le soin de terminer cette phrase! Pas sur que l'on ait envie de recommencer et surtout ma femme, parce que cela la concerne tout d'abord, mais nous sommes liés non?
Donc, pas sur du tout que son désir (qui il est vrai n'était pas forcément flagrant)d'être française soit désormais intact! Mariée depuis douze ans et mère d'un enfant français lui semblait un bon argument. C'est vrai qu'elle ne parle pas bien français, mais le texte de loi disait bien: "doit maitriser la langue française dans la mesure sa condition" . Il est vrai qu'elle a toujours( quasiment) vécu en ISAN auprès de son mari et ses enfants; l'endroit est plutôt difficile pour pratiquer la langue de Molière, même pour y prendre des cours, cela est quasiment impossible...En plus tous les deux nous parlons notre langage unique au monde c'est à dire un judicieux mélange de franco-thaï-inglish-lao; elle parle bien-sur lao avec notre fils qui est forcément bilingue! Alors la condition difficile de l'apprentissage de la langue aurait du , à mon sens , être pris en compte...Mais ? "Niet"! A dit le ministère de "je ne sais quoi". Enfin ce n'est pas bien grave, ma femme est thaïlandaise et elle ne compte pas obtenir de visas "faciles" pour parcourir la planète, chose qu'un passeport français procure allègrement à défaut du passeport thaï. Rappelons ce privilège d'être français: Aller où bon nous semble dans le monde entier alors que le thaï devra s'acharner pour obtenir le moindre visa d'un quelconque pays mais il sera alors comme la plupart des citoyens de ce monde où nous vivons...Pays riches, tu vas où tu veux , pays pauvres tu restes chez toi! On va se retourner en ISAN où là, le seul passeport que l'on va vous demander est celui de la bonne humeur et du respect des us et coutumes de la nature autochtone...Et encore, ils vous supporteront même si ces deux conditions ne sont pas remplis, alors...
Paille Kheundheu
Post Scriptum: Nous aurons la joie de voir Waterworld, Bangkok, où les quartiers chics et riches et d'affaires sont épargnés par les inondations où les autres gens des quartiers subalternes doivent stagner dans une eau puante et infestée de maladie! Encore une question de passeport?