En 2016, un pays que j'aimais profondément et que j'avais choisi à décider de sombrer tout seul, en votant pour un brexit qui, comme annoncé par tous les experts, l'a ruiné économiquement et pas que. Les Brexiters prétendaient ne pas être motivés par le racisme. J'en ris encore, jaune. Dès le lendemain de leur " victoire ", les aggressions racistes et xénophobes ont flambé (j'en ai été victime), pendant que l'économie commençait aussitôt sa descente aux enfers. Mais il y a pire que ces immondes abrutis incapables d'une pensée cohérente, noyés dans leurs rancœurs. Il y a toutes ces bonnes âmes, tous ces bien-pensants auto proclamés qui savaient les conséquences d'un vote pour l'extrême droite mais qui ont préféré rester chez eux et regarder le désastre s'installer, pour, je cite " donner une bonne leçon à Cameron ". C'est à dire que parce qu'ils n'appréciaient pas le premier ministre en place, ils ont préféré laisser le pays s'enfoncer dans un cloaque sans fond plutôt que de voter comme Cameron. Ce serait risible si les conséquences n'étaient pas aussi dramatiques.
Tous ces gentils anti Cameron qui n'ont pas pris la peine de réfléchir plus loin que le bout de leurs œillères, se sont pris une inflation totale de 30,3 % depuis 2016 selon Bank of England. Le taux de pauvreté est aujourd'hui de 21% en Angleterre. Le nombre d'usagers des banques alimentaires est passé de 1,1 million au moment du brexit à 2,9 millions fin 2023. J'ai déjà parlé des faillites, des entreprises qui fuient, du coût de l'énergie qui a quadruplé pour certains foyers, de l'effondrement du système de santé avec le départ de beaucoup de soignants étrangers. La liste des catastrophes économiques déclenchées par le Brexit est très longue et loin d'être terminée. Je ne reviens même pas sur la place diplomatique de la Grande Bretagne dans le monde. Ah oui, j'oubliais...l'immigration, que les brexiters voulaient réduire, n'a jamais été aussi haute!
Et pendant que les anti Cameron primaires, ceux qui n'étaient pas pour le brexit mais n'allaient certainement pas voter comme un premier ministre Tory (qui a certes commis la connerie du siècle en convoquant ce référendum, mais qui a fait campagne pour le remain), ceux qui ne se sont pas déplacés " pour lui donner une bonne leçon ", pendant qu'ils galèrent tout autant que tout le pays, que devient Cameron? Ça va très bien merci. Il a passé les dernières années tranquillement, à profiter de la vie et à donner des conférences dans le monde entier, facturées à 120 000 livres sterling. De l'heure. Plus les frais (transports, hôtels...). C'est clair qu'il a pris une bonne leçon par John, qui n'a pas pu se chauffer cet hiver. Cameron vient d'être anobli aussi, mais c'est sûr que Mary, qui attend depuis 18 mois pour être opérée, lui a bien fait la morale, en n'allant pas voter. Tiens, d'ailleurs, Cameron est revenu au gouvernement, il est ministre des affaires étrangères, heureusement que Paul, qui a dû laisser ses récoltes pourrir sur pieds faute de saisonniers étrangers pour les ramasser et qui a fait faillite, lui a donné une bonne leçon! D'après plusieurs analystes, Cameron se prépare à reprendre la tête de son parti, et donc de l'opposition, après la défaite du premier ministre sortant...il n'y a pas à dire, quelle leçon il a prise depuis 2016.
On se contrefiche de savoir si un dirigeant politique est sympathique ou pas, on ne vote pas pour se choisir un meilleur ami ou pour savoir avec qui on veut prendre un café, on vote pour le moins mauvais, pour un minimum de valeurs, un moindre mal économiquement, sociologiquement et culturellement. On vote pour soi, pour son avenir, celui de ses enfants, celui d'un pays, pour éviter le pire surtout. Parce que le pire si il arrive, ne fera pas de distinctions entre les gentils autoproclamés et les autres, on va tous se le prendre dans la gueule.