Ils sont revenus. Et c'est un problème. Les employés municipaux et leurs tronçonneuses sont à nouveau sur le parking à côté de chez nous. Et ils tronçonnent. A trois centimètres de mon oreille, en ressenti. Rhaaa...alors certes, ça me donne l'occasion de ressortir une colère du jeudi, mais la dernière fois, emportés par l'enthousiasme et la puissance de leurs tronçonneuses, ils avaient fini par ratiboiser notre haie, ce qui nous avait moyennement fait rire. Ça repousse à peine après 3 ans, et voilà qu'ils reviennent. J'ai donc dû entamer un dialogue avec les ouvriers et leurs machines pour qu'ils s'arrêtent à la limite du parking. Les machines ont eu l'air de comprendre. On verra. En attendant, j'ai remis mon casque anti bruit. Grrr.
Il se trouve qu'on n'a pas de voisin direct, on est entouré par un champ, le terrain de foot municipal et le parking qui va avec, où il n'y a jamais personne sauf les rares, très rares fois où l'équipe du village arrive à trouver onze participants pour faire un match. Tout ça est entouré d'une végétation abondante et infranchissable, qui fait que le pauvre fermier a même du mal à rejoindre son champs. Et bien, vous allez rire, on a choisi la maison pour ça aussi! On est très content de ne pas être collé à nos voisins les plus proches, eux , tout là bas, qu'on ne voit pas et dont on entend juste le coq paresseux chanter mais jamais avant 10 heures du mat, c'est dire si cette bête est sympathique et motivée. En général, on a une paix royale et ça nous va très bien. Sauf que donc, les employés municipaux ont décidé de prendre l'air, puisqu'il fait moins douze en ressenti, ça serait dommage de ne pas en profiter. Ils ont attaqué les haies autour du c hamp de patates labouré t errain de foot, il y a trois jours. C'était déjà pénible, auditivement parlant, mais bon...seulement, ils se sont sournoisement mais de plus en plus bruyamment, rapprochés pour finir dans la sorte de bande de hauts végétaux hirsutes, piquants et impénétrables entre nous et le parking, toute tronçonneuse hurlante. Depuis ce matin, on en est à communiquer par signes, avec Marichéri, tellement c'est assourdissant.
J'ai l'impression que mes tympans essaient de ressortir par les narines, probablement pour fuir, et je les comprends. Ça fait vingt fois que je vais vérifier, mais non, les excités de la tronçonneuse ne sont pas dans notre jardin, on ne les voit même pas, ils sont bien de l'autre côté du fossé. A mon avis, ils sont coincés aussi, et les râles stridents qui me vrillent le cerveau depuis des heures, sont en fait les appels à l'aide d'une tronçonneuse, emberlificotée à mort dans les conifères et qui se débat pour échapper à une mort lente, trop lente, mais méritée. Je ne vois que ça. Je suis prête à abréger les souffrances de cette machine en la faisant bouffer à son employé municipal. Par les oreilles, pour rester dans le thème. Je sais bien que ces braves gens ne font que leur boulot (et je suis à deux doigts d'aller leur proposer un café bien chaud avant qu'ils en perdent un. De doigt. A cause du froid). Mais ma tolérance au bruit est déjà limitée en temps normal (je viens des Landes, où il y a quand même plus de pins que d'habitants, et c'est très calme, niveau sonore, un pin), au bout de trois jours, j'ai des envies de meurtres. La première tronçonneuse que je croise, prendra pour toutes ses congénères! Je n'en peux plus. Même quand ils prennent des pauses (tous les quarts d'heure, ça doit être syndical), j'ai l'impression d'entendre encore résonner une tronçonneuse au fond de mon petit cerveau fatigué.
Heureusement, les tronçonneuses finissent tôt, avant le goûter, et il semblerait qu'elles aient fait tout le tour, ça devrait se terminer. Mais le prochain qui me parle de tronçonneuse, je fais un massacre.