l'arrivée au petit matin au grand temple
On se croirait presque dans le métro du matin sauf que là ce ne sont quasiment que des moines.
Nous attendons tranquillement la fin de l'ondée, nous reprenons notre tour pendant que certains commencent à balayer l'eau de partout afin que toutes les communautés présentes puissent s'asseoir et chanter.
Quelques images d'après la pluie, puis la reprise des mantras une fois que tout a été balayé, séché, les plastiques ajoutés, les tapis remis.
Après la pluie...
Les moines se sont tous réinstallés par pays (et par couleur aussi !)
Une femme distribue des enveloppes
avec de l'argent à chaque moine
En Birmanie, tous les enfants de moins de 18 ans, filles et garçons doivent
faire un séjour en monastère pour leur éducation.
Nous nous disons que les boites de gâteaux iraient mieux dans l'estomac des enfants tout nus qui dorment sur le trottoir tout autour du temple. S'y presse une quantité de familles logeant juste sous une toile coincée par de grosses pierres, parfois sans rien du tout ; et là, oui, c'est difficile d'accepter cette immense dénuement face à tout ce que nous voyons dans le temple, les énormes coupes de fruits, les kilos de paquets de biscuits, les magnifiques bouquets de fleurs.
Un petit garçon ramassant les déchets plastiques
et carton pour les revendre.
En France au moins 2822 enfants dont 700 de moins de 3 ans
sont dans la rue aussi !
Nous laissons les chants et les divers rituels de chaque communauté pour aller voir une Française, Dominique, qui s'occupe d'une école juste à côté de notre guest-house. C'est une toute petite école de quartier, mais Dominique n'est plus là, elle est dans une nouvelle école un peu plus loin. Nous trouvons un magnifique immeuble tout neuf avec 730 élèves en train de passer leur examen trimestriel. Nous discutons avec les responsables sur le modèle éducatif dans cet état du Bihar, le plus pauvre de l'Inde, où un enfant est kidnappé toutes les demi-heures ! (oui, nous avons bien fait répéter plusieurs fois tellement ça nous semblait ahurissant !). Ces enfants servent d'esclaves que ce soit pour le travail dans des ateliers divers (fabrique de bracelets, de masques), soit pour le trafic sexuel, soit éventuellement pour leurs organes. Et là, le directeur nous confirme exactement la même chose que pour le Jharkhand : aucune famille ne porte plainte pour les disparitions à la police, les parents supportent et ne disent rien à cause de la peur, des représailles possibles et tout particulièrement si ce sont des filles qui disparaissent.
Une fois de plus nous voyons que l'éducation est un moyen magistral pour pouvoir sortir de cette pauvreté. En exemple, un jeune homme après avoir terminé ses études supérieures devient soutien de famille (ce qui sous-entend une bonne douzaine de personnes). Dans cette école, tout est gratuit, de l'uniforme aux livres, et 44 enseignants se distribuent les cours. Comme pour l'école du Jharkhand la notion de conseil est importante, les jeunes n'ayant aucune idée des matières à choisir pour faire tel ou tel métier.
Une des classes où les élèves, mélangés par niveau
pour ne pas copier sur le voisin, passent leur examen
Nous prenons le café, absolument délicieux me dit Mi, (qui confirme !) et un excellent porridge (pour moi !) dans la guest-house construite grâce à Dominique. Elle nous explique qu'elle a maintenant besoin d'argent pour faire fonctionner l'école et qu'elle va créer une école payante également, pour ceux qui le peuvent, qui subventionnera l'école gratuite. C'est une femme formidable que nous venons de rencontrer...
Surtout allez visiter son site : https://shantindia.org/